Ma diagonale dans le Paris olympique, d’un calme olympien !

Grosse flemme, nulle envie de prendre le train de banlieue ce dimanche matin pour rejoindre un groupe de marcheurs au Nord de Paris. D’autant que la veille, la pluie n’a pas cessé et j’imagine le pire sur l’état des sentiers dans les plaines agricoles. L’heure est donc à la rando décontractée de proximité dans cette ville encore marquée des JO.

Une belle balade de 21 km depuis Bois-Colombes jusqu’à la Porte Dorée.

Cela consiste à partir de chez moi et aller plein Est sur un itinéraire réalisé en hiver par le passé . Le bagage et le pique-nique se veulent légers, bars et boulangeries en route encore ouvertes m’ouvriront leur porte ! La fièvre olympique s’estompe et Paris retombe dans sa sublime nonchalance du mois d’août . Les derniers touristes prolongent les JO ou profitent de leur séjour.

La péniche guiguette Rosa Bonheur ancrée au Pont d’Asnières
Le bon quartier de la gare d’Asnières avec son cinéma l’Alcazar et ses terrasses de café.

Toutefois il me semble plus sage d’éviter encore les grands sites olympiques des rives de Seine, les éventuels chantiers de démontage et de partir plus au haut vers la capitale. Je ne serais pas au bout des mes surprises. Je quitte Bois-Co, redescends par la gare pour rejoindre le Pont d’Asnières. En contre bas, la péniche-guinguette Rosa Bonheur coule des jours festifs sur la Seine. On y dîne et danse le vendredi soir ou brunche le week end. Les quais connaissent un réaménagement constant et offrent désormais des kilomètres de promenades agréables. Un urbanisme haut de gamme s’étale désormais sur les rives vers le pont de Clichy, les anciennes usines disparaissent. Seuls les cimentiers résistent en profitant d’un transport fluvial en plein essor .

Le nouveau de Palais de Justice de Paris et le parc Martin Lutter King
Un havre de verdure dans le quartier des Batignolles

Il est temps de quitter cette boucle de la Seine et de bifurquer vers le Périphérique. Le nouveau Palais de Justice dessiné par Renzo Piano se profile au loin et dresse Porte de Clichy ses cubes de verre et d’acier empilés en un Lego géant. J’arrive à ses pieds, sur le parvis la Maison des Avocats complète ce décor des Batignolles remodelé. Pour la petite histoire, ce quartier aurait du accueillir le village olympique en 2012 si Londres n’avait pas été élue. La revanche a eu lieu cette année avec la création du square Martin Lutter King. L’endroit cache aussi dans sa verdure luxuriante une des multiples Clubs Paris 2024 que je vais rencontrés lors de cette diagonale. L’avenue qui me conduit vers la place de Clichy est d’un calme ..olympien en ce dimanche matin, très loin de l’effervescence qui la guette à la rentrée.

Je remonte vers Montmartre en empruntant le pont métallique qui surplombe le célèbre cimetière parisien. Ses hôtes tout aussi célèbres y séjournent dans une éternité sereine et font la curiosité des visiteurs en quête de calme ou de nostalgie. La longue remontée par la rue Lepic commence. Et dire que l’épreuve cycliste des JO y passait encore quelques jours auparavant dans une incroyable ferveur populaire ! La place du Tertre connaît déjà une forte affluence, tout comme le Sacré Cœur où les touristes font une interminable queue. Les peintres ont bien du mal à trouver un endroit pour assoir leur chevalet et vendre des œuvres « originales » à l’authenticité plus que douteuse.

La place du Tertre, le moulin de la galette, le Sacré Cœur, sa volée d’escaliers bien raides

Paris étale ici à perte de vue sa densité d’où émergent au loin la Tour Montparnasse, Beaubourg et les églises les plus hautes. Un PR incertain, mal balisé, descend de la Butte vers Barbès, comme l’indique mon App Iphigénie. Qu’importe le tracé, je me faufile par les rues, à l’instinct, vers le métro aérien de la ligne 2 que je vais suivre jusqu’à Stalingrad.

La ligne 2 du métro aérien, le long serpent d’acier survole ici la ville.
En marche vers la place de Stalingrad, ses bassins, ses dealers et encore un Club Paris 2024 !

Une autre Club Paris 2024 y a été également installé à l’entrée des bassins de la Villette , je le laisse à ses prochaines festivités du soir pour longer le canal St Martin par le quai de Valmy . Paris Plage s’est replié ici cette année, et offre aux estivants parasols et transats jusqu’au 8 septembre. Un ancien dock repeint aux couleurs très flashy sert aujourd’hui d’ateliers artistiques éphémères. Quatre statues Cardinales du Sport , réalisées par Gad Weil et Alexandra Castaing dominent le canal sur une place au métro Louis Blanc. Paris occupé, Paris mobilisé.. Paris ripoliné !!

Les 4 Statues cardinales du Sport
Le dock éphémère du quai de Valmy , ripoliné pour l’occasion.

Je m’arrête près d’une écluse ombragée pour pique-niquer sur les tables disposées sur une terrasse rafraîchie par des brumisateurs. La canicule a fait des ravages cet été, les arbres se sont tristement dépouillés de leur feuillage pour économiser leur hygrométrie. Boulevard Richard Lenoir, des SDF en nombre, satellisés des beaux quartiers par les JO se ressourcent aux fontaines et campent dans les contre-allées. C’est dimanche, 13h30 et le marché va bientôt remballer les parisiens se hâtent dans leurs derniers achats , les touristes s’enivrent de cet exotisme et se gavent de fruits frais.

Pause fraîcheur le long du canal St Matin. Les épisodes de canicule laissent des traces

Je fais quelques provisions moi aussi et file vers le Port de l’Arsenal. Désormais un splendide escalier y descend depuis la place de la Bastille. Celle-ci n’échappe pas aux JO. Ses anneaux géants et la colonne de Juillet créent une perspective originale pour des photos souvenir. Je longe l’Opéra lui aussi en vacances et monte quelques marches vers la coulée verte René Dumont. Créée en 1988 par Philippe Mathieux et Jacques Vergely, à l’emplacement de l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait depuis 1859 la place de la Bastille à la Varenne-Saint-Hilaire (94), elle n’a été entièrement piétonisée que récemment. Je vais la suivre sur 5 km, passe sous ses anciens tunnels et entre les immeubles.

La place de la bastille en formes olympiques, la coulée Verte René Dumont et le Palais de la Porte Dorée.

Un autre club Paris 2024 me barre la route au niveau d’une aire de jeux, je dois encore le contourner. Décidément ! Cette coulée verte débouche soudain sur un tronçon de la Petite Ceinture. Un autre axe se poursuit jusqu’au château de Vincennes . L’avenue Daumesnil conduisant à la Porte Dorée est juste là, sous le pont que je traverse. Hélas l’escalier d’accès est en travaux, m’obligeant à marcher quelques centaines de mètres et revenir sur mes pas vers le le Palais des Migrations, dans son pur style Art Déco . L’édifice massif abrite encore une expo extraordinaire sur l’histoire des Jeux. A ne pas rater ! J’ai parcouru 21 km depuis ce matin, fourbu et ravi de cette longue diagonale en solo. Paris reste un vrai bonheur au mois d’août, même si l’événement planétaire a bousculé parfois le décor. Il suffit juste de partir de chez soit et marcher, marcher encore, prendre le temps de s’arrêter pour en découvrir à chaque fois de nouvelles facettes.

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