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Tour de Thaï (XXL !)

Après une expérience réussie au Viet Nam l’an dernier, j’avais hâte de retourner en Asie, cette fois en Thaïlande et en roue libre. Randonnant toute l’année, j’ai écarté les excursions nature. J’ai laissé à d’autres les « incroyables rencontres avec les ethnies minoritaires » et plus encore la nouba nocturne sur la plage. Juste le besoin de sentir encore l’air chaud le soir au coucher du soleil, de profiter de l’eau claire sur le sable blanc et de me perdre dans les villes pour en découvrir les bonnes adresses, en sentir les vibrations et la ferveur !

Quelque part ..à Ko Lanta !!

Bangkok, tentaculaire, écrasante

Atterrissage à l’aéroport international Survarnabhumi de Bangkok, je m’incruste au flot de touristes un peu hagards qui convergent vers la douane en possession du QR code TDAC (Thailand Digital Arrival Card) pour obtenir mon visa (de 30 jours désormais). J’ai réservé un petit hôtel pour trois jours dans le quartier historique. Décalqué par le vol, je préfère m’y rendre en taxi.. plus précisément en taxi meter ! Cela évite ici les malentendus. Un dispatcheur situé sur le boulevard m’oriente vers un numéro de file, me prélève la somme exacte de la course (780 B.) et me donne l’immatriculation du taco. C’est carré et efficace.

On range la doudoune, il fait 26 °C. Que le spectacle commence ! La ville est immense, parcourue de bretelles d’autoroutes qui planent sur 12 millions d’âmes. Les buildings de verre et d’acier émergent au milieu des tours d’habitations de cinquante étages et d’une mer de petits immeubles ou de maisons enchevêtrées. Les panneaux de publicité sont ici à la démesure de cette ruche. D’immenses affiches de dix mètres sur vingt vantent la cosmétique, les banques, les bagnoles et, pour l’heure, les SEA Games 2025. Les JO du Sud-Est asiatique se disputent l’espace avec les portraits de la défunte reine et du roi. Patrie, monarchie et religion, les trois piliers de la Thaïlande s’inscrivent partout ici en lettres d’or. Après une nuit réparatrice, je pars en exploration dans le vieux quartier blotti dans une anse du fleuve Chao Phraya.

Que de souvenirs.. ! Mon dernier voyage à Bangkok remonte à 2008, j’étais alors en reportage et l’Office du Tourisme avait attribué aux journalistes un guide privé sur le thème de son choix. Royal ! Des images savoureuses ressurgissent et c’est avec plaisir que je redécouvre ces symboles du royaume. Malgré mon arrivée précoce vers 8 h 30 , je me heurte déjà à la vague des visiteurs. Les militaires et une armée de volontaires de la Croix-Rouge locale gèrent parfaitement ce flux. En touriste distrait, je suis venu en short malgré l’avertissement du Routard, ce qui me vaut l’achat d’un pantalon thaï obligatoire, moche, taille XXL. Ce Royal Palace se présente comme un grand délire architectural sur plusieurs hectares , étincelant de tout son or.

J’y reste deux bonnes heures, essayant tant bien mal de comprendre son histoire et plus encore de le photographier sous les meilleurs angles sans avoir une famille chinoise ou un couple d’amoureux du selfie dans le champ. Autrement dit, un exploit. J’enchaîne au National Muséum , une pure merveille, un endroit passionnant.. et reposant. Le parcours de la présentation des œuvres est limpide et d’une grande beauté d’éclairage. Cette immersion dans l’histoire, l’art et les traditions de la Thaïlande est incontournable pour le voyageur curieux.

Ces visites m’ont ouvert l’appétit, direction les nombreux petits restos du quartier. Tous disposent d’un classeur où les plats sont présentés en photo sous des pochettes cristal, parfois en plusieurs langues. Je découvre les soupes épicées, des plats de pad thaï à base de riz ou de nouilles collantes (noodles), garnis de porc, de poulet , de bœuf, de calmar, de fruits de mer ou de divers poissons grillés. On arrose le tout à la bière locale Chang, Singha ou Léo. Je n’y ai pas trouvé la moindre différence ! Les plus sobres optent pour leurs délicieuses préparations à base de mangue, fruit de la passion, etc., en jus ou en smoothies. Comme partout en Asie, inutile de fantasmer sur le dessert, quasi inexistant, à part quelques glaces, les fameux fruits et surtout le riz gluant sucré accompagné de mangue. Ça cale ! (7 à 10 € pour un repas)

mini croisière dans les Khlongs
l’écluse à l’entrée du khlong
Traversée du Chao Phraya

Bangkok est immense, épuisante, j’ai parcouru tout de même une douzaine de kilomètres chaque jour ! Je renonce toutefois à me rendre à pied à l’embarcadère très éloigné desservant les khlong, ces canaux qui sillonnent la Cité des Anges  sur la rive droite du fleuve. La moto Grabe me dépose sur le site calé sous un pont, je négocie un tarif solo et embarque sur un long tail avec un jeune couple de Hollandais suréquipés en matos photo. La balade débute par une courte traversée jusqu’à l’écluse d’entrée du canal, plus bas que le fleuve.

C’est une bonne occasion de découvrir un autre visage de Bangkok, plus paisible. Après une heure de navigation bercée par le moteur de camion ronronnant à ciel ouvert , tenu à bout de bras par un pilote costaud, retour sur le fleuve. Les long tails des touristes défient ici les convois de barges tirées par des remorqueurs, un balai bien orchestré. J’ai choisi de rentrer à mon hôtel en utilisant le bateau-bus qui dessert tout le quartier de la vieille ville pour éviter la circulation du centre-ville pendant la période de pointe. Je termine cette première balade dans la capitale en allant dîner (à pied !) au Night Bazaar, situé au sud-est de la ville. Camelots, street food, boutiques à souvenirs, empire du toc, débauche de néons, un vrai bonheur.

Chiang Rai, des allures de province

Mon petit hôtel me propose un bon prix pour un transfert vers l’aéroport de Don Muelang (vols intérieurs) situé au nord-ouest de Bangkok. La plupart des compagnies nationales et low cost présentes desservent l’ensemble du pays ainsi que quelques destinations internationales. J’ai trouvé un bon prix sur l’App 12Go.Asia.

Après les exubérances de Bangkok, j’ai l’impression de débarquer à Chiang Rai comme en province. Petit aéroport, un tuk tuk , je me retrouve au centre-ville, à la gare routière. Le bâtiment est ouvert aux quatre vents et des bus de toutes tailles y stationnent en épi. Des routards et des locaux attendent l’heure du départ dans un climat de nonchalance divin. À l’extérieur, les chauffeurs des taxis collectifs et les tuk tuk lézardent sous le soleil.

La Clock Tower et le second batiment du White Temple – Night Bazaar.

Après avoir déposé ma valise dans un petit hôtel dégoté sur Booking, je décide d’aller rendre visite au bureau du tourisme local. La température monte vers les 30 °c, après un smoothie mangue en terrasse je marche une bonne demi-heure pour trouver à l’arrivée porte close ! De retour à l’hôtel, je repère une petite laverie, car une lessive est devenue urgente.

Les filles du salon de massage d’en face n’en finissent pas de proposer leurs services (pas de méprise !). Je craque 250 baths pour un massage de pieds. La véritable attraction de Chiang Rai se trouve à quelques kilomètres. Je prends ainsi un bus pour aller visiter le White Temple , un édifice hors normes dans ce pays. Imaginez un ensemble immaculé , genre meringue géante sculptée, avec une débauche de fioritures. L’architecte, un habitant de la ville très croyant, a souhaité une rupture totale avec la tradition, en adoptant le blanc, symbole de la pureté.

C’est époustouflant. A ne pas manquer aussi lors de la balade en ville, la Clock Tower cette fois dorée à souhait et bien sûr, le Blue Temple, un autre édifice un fou gardé par ses deux nâgas géants au regard inquiétant. En fin d’après-midi la gare routière s’anime. J’achète mon billet de bus pour Chiang Mail distante de 350 km et passe la soirée au night market local en dégustant une soupe face à la scène où sévissent quelques chanteurs et danseuses dans une relative indifférence.

Chiang Mail, la plaque-tournante animée du Nord

Impossible de se perdre à Chiang Mail, le centre historique est délimité par le carré d’anciennes douves et les berges de la rivière Ping. Les joggers en font le tour aux heures fraîches de la matinée avant de prendre un petit déjeuner intra-muros. Chiang Mail recèle une multitude de sanctuaires bouddhistes, il en existerait plus que les églises à Rome ! J’ai trouvé un hôtel familial à l’extérieur, à proximité de la porte nord (Chang Puak Gate). Pratique, mais un peu bruyant.

Ascension et visite du temple perché sur le mont Suthep

La cité grouille d’expositions d’art contemporain, de galeries et bien sûr de restos, d’agences de voyages et bien sûr de salons de massage. C’est ici que vous partirez en trek dans le fameux Triangle d’or, ses montagnes, ses minorités ethniques, peut même à la rencontre des éléphants et du Mékong. Pour ma part, un autre programme. La montée au mont Suthep et la visite du temple au sommet restent un must. Je décide de m’y rendre tôt et me rends à la station des taxis collectifs (rouges) à côté du marché. Les chauffeurs y prennent leur petit déj en attendant qu’au moins six clients se présentent. Rien ne presse vraiment, mais après d’une demi-heure, nous sommes seulement trois : une Argentine, une Japonaise et moi. Lassés d’attendre , nous prendrons finalement un Grabe en commun. Les cyclistes sportifs se frottent à une interminable montée pour atteindre 1676 m d’altitude et admirer , avec un peu de chance, le lever de soleil sur la ville.

Arrivé à destination, il est possible de prendre un funiculaire jusqu’au temple ou se coltiner les 309 marches. L’enceinte du temple très ombragée est ventilée par un vent doux. En bon pèlerin de Compostelle, j’emboîte le pas de quelques fidèles qui font trois fois le tour du grand chédi doré en récitant des prières une fleur jaune à la main ! Des moines bouddhistes peuvent vous y bénir moyennant rétribution. La descente passe par une foultitude de magasins de souvenirs et se serait un péché mortel de ne pas y marchander un stock de porte-bonheur pour la famille et les amis. (Ravissant petit cœur accroché à une clochette!)

De nombreuses écoles de boxe thaï attirent des pratiquants étrangers . Les salons de massage partout dans les rues !

Ko Samet, l’île village de vacances

De Bangkok, à Chiang Mail en passant par Chiang Rai, j’estimais avoir visité suffisamment de temples et de sanctuaires pour le restant de mon séjour en Thaïlande. Il était grand temps de me mettre au vert et mettre le cap vers l’une des fameuses plages. Et vu leur nombre, leur ambiance et les distances pour s’y rendre, le choix fut un bon casse-tête . Après avoir paginé fébrilement le Routard, après des heures de connexion passées à la recherche des meilleurs vols, et sachant que je terminerai mon voyage à Ko Lanta, je me décidais de faire au plus simple et me rendre ainsi trois ou quatre jours à Ko Samet, le Deauville des gens de Bangkok, pour ainsi dire.

Ko Samet, l’île-club de vacances !
Le débarcadère à Ko Samet
Calme et farnentie ! La haute saison débute ici en décembre

J’ai mis un moment pour comprendre qu’il fallait atterrir à l’aéroport de Pattaya-Reyong puis prendre un taxi jusqu’à l’embarcadère de Ban Phé distant de 60 km et enfin embarquer que un ferry ou un speed boat. L’App 12GO, m’embrouilla dans de multiples forfaits minibus + speeboat incompréhensibles. Fatigué, j’appelais directement un prestataire de taxi qui m’expliqua tout en me proposant un tarif correct depuis l’aéroport. La traversée par une mer formée est assez rock’n’roll, mais heureusement ne dure qu’une demi-heure. Les taxi-collectifs (verts !) attendent le touriste au débarcadère comme l’attendent les autorités de cette île classée « Parc National » pour l’alléger de 200 bath.

plage, fumette et petits plats !!

Ko Samet reste une destination familiale d’une grande quiétude avec de jolies plages à peine troublées par la ronde des jet skis près du village. (Remarque : le touriste est toujours collé par pilote thaï et ne fait guère plus que des ronds dans l’eau !). Il fait bon y dîner le soir, les pieds dans le sable, (y fumer discrètement) ou prendre un dernier verre dans l’unique rue commerçante. (Pour info, le cannabis est en vente libre et encadrée en Thaïlande. Néanmoins, il est interdit de fumer dans les lieux publics) . En résumé, Ko Samet est une sorte d’immense club de vacances bien tranquille. Les Chinois s’y retrouvent en groupe pour y faire une fête bon enfant, entre eux. Franche rigolade collective, selfies et bain habillé ou sous ombrelles pour ces dames qui craignent plus que tout le soleil . (Un teint hâlé est réservé aux travailleuses des champs ! ). Les hôtels proposent souvent des tarifs avantageux pour rejoindre Bangkok en minibus .

Ko Lanta, authentique et relax

Après une autre nuit à Bangkok en transit, je prends un vol vers Krabi, de quoi ruiner mon bilan carbone jusqu’à la fin de la décennie. Il existe plusieurs solutions pour rejoindre l’île de Ko Lanta : le taxi (2500 baths) ou le minibus (450 baths) voire le bateau. Les agences présentes dans le hall de l’aéroport pratiquent toutes le même tarif. Bon, vaut mieux être patient, car le trajet peut durer de trois à quatre heures selon les déposes des touristes dans les divers resorts qui s’étalent sur les 30 km de la côte ouest et les livraisons du chauffeur.

J’ai rendez-vous chez mes amis à Old Town, au sud-est de l’île. Installés ici depuis une dizaine d’années, ils comptent bien garder secrets les meilleurs spots ! Durant une dizaine de jours, Felipe et Dom vont ainsi nous distiller (Kamel, un autre copain venu de France) les adresses des restos et bars lors d’un parcours initiatique de rêve ! Plus de bagnoles, vive la Wave Honda, la mule locale à 4 vitesses. Indestructible !

Pas un feu rouge, des journées qui commencent tôt par un petit déj sur la terrasse de leur maison posée sur l’eau, et se terminent par le coucher du soleil selon un programme journalier à géométrie variable. Baignades, tapas, noix de coco, dégustations des spécialités locales chez Ben, un chef français, sans oublier des parties de backgammon avec les expats du coin. Le séjour s’est terminé par une sortie en mer, sur un bateau privé et un pique-nique avec cuisinier sur une île déserte et secrète ! N’insistez pas, vous ne saurez RIEN, à part que le thermomètre de mon Apple Watch afficha ce jour-là une température de l’eau à 31 degrés !!

Epilogue

Fascinante Asie, mon regard ne cesse de tourner mon vers toi depuis des années, attiré par la richesse de ta culture, la diversité de ta nature, l’accueil chaleureux de tes habitants. Le succès de la Thaïlande ne se dément pas. Au point d’attirer, hélas, un tourisme de masse parfois sans respect, sans limites et sans retenue. Avant de venir et revenir en Thaïlande, il convient juste de bien choisir son programme, d’éviter les sites surpeuplés ou à la réputation douteuse . Alors, ce pays vous offrira sa merveilleuse douceur de vivre.

Une grande bouffée de chaleur et d’amitié au bout du monde. Merci.

Infos pratiques

J’ai choisi de gérer ce voyage de A à Z sans l’aide d’une agence locale. Quelques applications sur smartphone suffisent pour tout organiser, presque au jour le jour. (attention, toutefois, d’anticiper vos réservations en haute saison, qui va de décembre à mars). J’ai confié mes hébergements au puissant Booking (de 20 à 40 €/nuit), les vols intérieurs (de 30 à 70 €) et le bus à l’excellente App 12GO.asia et mes déplacements en ville au performant Grabe. Le copieux Guide du Routard resta le compagnon indispensable pour affiner et vérifier mes choix et y puiser de vrais bons tuyaux sur.. tout ! Merci Google Map et Traduction,qui m’ont évité quelques errances géographiques et linguistiques. Qui dit App, dit Internet. J’ai acheté une carte SIM locale à l’aéroport (30 G0, 30 jours, 28 euros). Les petits kiosques de vente n’acceptent que le cash (change actuel 1 euro=37bath) — les retraits aux distributeurs coûtant 250 bath de commission par opération, mieux vaut les limiter ou tirer gros. Le vol aller-retour CDG-Bangkok a été réalisé sur Air China avec une escale à Beijing (durée 16 heures , 610 euros). Cette compagnie est sérieuse et accueillante. Même si ses plateaux-repas ne laissent pas un souvenir impérissable. Même si ma valise resta bloquée à Beijing au retour lors d’un transfert acrobatique ! Dernier conseil : attention de ne pas oublier votre carte bancaire en tirant de l’argent au distributeur. Il vous livre l’argent en premier et le retrait de la carte après, sur instruction à l’écran.