Rando-psycho n° 2 – La rando de groupe, une activité trek sex and sun ?

Une activité peu sexy ..A quelques exceptions près .. !

Suite à notre premier volet sur le thème Pourquoi veulent-ils randonner en groupe ? ce nouveau dossier  rando-psycho vous propose de déchirer  le voile pudique  jeté sur les rencontres amoureuses en randonnée. Comme on l’ a vu les clubs de rando sont composés en moyenne à 80% de femmes seules, célibataires, veuves, des randonneuses qui viennent s’immerger dans la nature en toute sécurité dans une ambiance conviviale et pour certaines saisir l’opportunité de rencontrer un compagnon, homme ou femme. La dite recherche est aussi valable dans l’autre sens évidemment. Cette disproportion entre les deux sexes fait de l’homme-randonneur, et de préférence libre, une denrée rare !  Ainsi l’arrivée d’un nouveau membre masculin  constitue un micro évènement régulièrement commenté en début de randonnée. Entre chasse à l’homme d’un côté et opération séduction dans le cheptel de l’autre, rien n’interdit alors l’aventure sentimentale entre randonneurs. Cette rencontre de grand chemin peut se distinguer par 4 phases distinctes : l’approche , le contact , la concrétisation et l’intégration.

Randonneurs, un niveau de séduction proche du zéro

On est très très loin du glamour de Singing in the rain !

L’approche . Durant de nombreux mois les marcheurs habitués au même groupe peuvent se côtoyer sans aucune pensée ou intention de drague. Jusqu’au jour.. Révélation ou audace?  Après une phase d’observation réciproque, place aux initiatives, le fameux premier pas. La séduction en randonnée est avant tout en priorité de nature verbale. les érudits, les beaux parleurs, le pro de la tchach facile disposent  de meilleurs atouts et sauront faire oublier un look à la limite du hors-jeu. Car rien n’y fait, les efforts des fabricants restent vains, le look des marcheurs demeure désespérément banal et anti-sexy. L’uniformité apporté par Décathlon, fournisseur à 70% de l’activé, renforce encore la transparence d’un individu immergé dans le groupe. Et cet individu, à part quelques rares exceptions, fait tout pour s’y fondre. Toute originalité ou tentative « hors normes » a pour effet, au mieux de générer un peu de « casse »  sans conséquence, au pire une certaine marginalisation ou un étiquetage . Le changement de saison  n ‘a que peu d’effet sur cette misérable séduction vestimentaire. Les randonneurs ne sont guère plus attirant l’été . Le débardeur ou le pantalon transformé en short auraient même pour effet de renforcer nos imperfections physiques. Malgré un retour « tendance » , les sandales et chaussettes ne réveillent guère  de pulsions érotiques. Le summum du tue-l’amour est atteint les jours pluvieux. Les capes de pluie enveloppant le sac à dos achèvent de casser toute silhouette présentable. Les averses ont raison de toute tentative de brushing décent. Quant aux chapeaux de rando  sans forme, n’en parlons pas ! Alors il faut outrepasser les apparences et seul le dialogue permet de percer la personnalité de l’individu convoité et de jouer sa partition. Pour les plus audacieux ou expérimentés, le premier contact peut déjà avoir lieu durant le voyage en train vers la gare de départ de la rando mais il requiert davantage de tact, de rapidité à choisir la bonne place. Humour, récits de voyage, expertises diverses, ces conversations de train offrent  parfois à certains l’occasion de briller et de sortir de l’anonymat du groupe. A doser cependant avec modération, la séduction verbale en tête à tête devra être à la hauteur. Le blabla peut devenir aussi creux que le chemin.

Le contact. Ainsi les discussions spontanées  ou savamment engagées permettent un rapprochement efficace et un premier défrichage ou déchiffrage.  A l’exception d’être affligé d’une timidité maladive, le contact est plutôt facile en randonnée.  Le bon choix du sujet de conversation, un zeste d’humour créent un climat propice pour faire connaissance ou au moins à passer quelques kilomètres agréables en bonne compagnie. Néanmoins,  une discussion mal choisie ou qui s’éternise peut aussi s’avérer contre-productive voire fatale. Une couleur politique incompatible, l’étalage maladroit et soudain de sa dernière opération, son divorce, son licenciement ou ses problèmes financiers  sapent d’emblée une position favorable alors que dix minutes auparavant vous aviez tous les atouts en main en distillant du rêve et de l’exotisme !  Si cela vous semble couler de source, n’oublions pas que la fatigue des kilomètres fait perdre souvent beaucoup de lucidité.. un dérapage est alors vite arrivé . Sur le chemin, ces discussions spontanées entre individus passent en général inaperçues par le reste du groupe. Toutefois cela n’exclut pas une réelle et discrète observation des autres marcheurs notamment si la discussion d’un couple se prolonge lors du pique-nique. A fortiori si celui-ci se met à l’écart. Le pique-nique révèle ainsi des affinités  et les favorise. Même si ce repas pris dans des Tupperware par des randonneurs avachis sur des bâches en plastique n’est pas non plus un grand moment de séduction ni d’intimité. Enfin, lors de la rando ce contact ne dépasse que rarement le verbal. Il est extrêmement rare que deux randonneurs se prennent spontanément la main au sein d’un groupe en marche.

La concrétisation . Ces 45 ou 60 minutes de pause déjeuner sont néanmoins l’occasion d’échanger mail ou téléphone si l’ affinité existe. Rien de très original à notre époque pour ces randonneurs si ce n’est leur appartenance à un groupe à majorité de célibataires.  Ainsi la concrétisation d’une rencontre amoureuse se fera presque toujours exclusivement à l’ extérieur de cette entité. Quel paradoxe ! Pourquoi tant de secret et de précautions de la part d’individus totalement libres de leur engagement amoureux ? J’ajouterais par prudence : apparemment car peu d’informations ne filtrent sur la vie sentimentale de chacun en randonnée. L’adultère en randonnée est toujours possible. Des randonneurs (euses) marié(e)s profitent de sorties en solo pour tenter leur chance. Le prétexte principal au secret reste  la protection de sa vie privée. Soit . L’individu en phase de « liaison » peut aussi être victime d’un blocage , une forme de trahison, vis à vis de ses amitiés construites le long du chemin. La concrétisation par conséquent extérieure est l’occasion de manifester  sa séduction  cette fois « en civil  » , de dévoiler sa personnalité  en terrain neutre (restaurant, expo, ciné) et bien sûr de révéler sa face cachée,  avec de bonnes et mauvaises surprises.

L’intégration (et la rupture) . La liaison avérée de deux célibataires dans le groupe n’est pas un phénomène si fréquent que cela. Soit elle se passe dans l’indifférence soit elle génère des commentaires habituels liés à ce type micro-évènement. Elle nourrit ensuite pour un temps les conversations du chemin. Rien de plus. Néanmoins , le randonneur (se)  « lié(e) » va changer de statut. Il passe de « proie potentielle » au rang de randonneur lambda. Selon sa sensibilité, ce nouveau « couple » va profiter avec plus ou moins de retenue de son nouveau plaisir à randonner à deux au milieu de ce groupe.

L’absence ponctuelle de l’un des deux lors d’une sortie suscitera d’autres commentaires sans conséquences, disons une simple curiosité un rien intrusive, assez commune dans tous les groupes. Enfin, la rupture d’une liaison et un retour en randonnée devient un passage un peu plus délicat. Redevenu célibataire, le randonneur peut tenter une nouvelle aventure, voire plusieurs, avec toutefois davantage de difficultés  à les intégrer au groupe. Une réputation de dragueur est plus collante que la boue du sentier ! Toutefois certains (es) l’ assume sans problème dans ce microcosme de loisir . Ils partent parfois s’oxygéner ou se refaire une virginité dans d’autres clubs ou associations de randonnée.

Conclusion .

Si la randonnée de groupe  n’a rien de réellement glamour  côté look et se caractérise par  une disproportion marquée entres les deux sexes (et une moyenne d’âge élevée), cette activité de loisir à majorité de célibataires plongés en pleine nature favorise les rencontres amoureuses et ce grâce à la multiplication des sorties hebdomadaires de plusieurs heures ou jours sur de nombreux kilomètres , la proximité physique sur les sentiers,  les pique-niques conviviaux etc..Néanmoins, le groupe génère ses propres barrières psychologiques à initier et assumer une relation sentimentale. Paradoxalement elle reste un phénomène marginal vu la masse de randonneurs, du moins en apparence. A l’inverse, les Chemins de Compostelle, haut lieu de la grande randonnée, sont réputés pour leur taux élevé des rencontres. Nous y reviendrons dans un prochain article.

 

 

 

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