
Tous ceux qui auront l’occasion de séjourner ou passer à Saint-Raphaël dans le Var ne manqueront pas une très jolie balade sur cet ancien sentier des douaniers. Long d’environ 11 km, ce PR bien balisé de jaune vous offrira un condensé de la splendeur de la côte qui borde le massif de l’Estérel. Vous marcherez entre 4 et 5 heures au ras des flots le long de très belles propriétés datant du XIXe siècle en alternant les passages sur les rochers, les criques escarpées et de belles plages de

galets ou de sable fin. Ce PR a été très bien équipé de passerelles, escaliers, rampes, marches de ciment pour faciliter la progression aux randonneurs de tous niveaux. Les enfants adoreront son côté « aventure » dans les dédales rocheux où ils traceront parfois leur propre chemin en toute sécurité . A ce sujet, je vous conseillerais de porter des chaussures de randonnée ou de bons tennis au minimum. N’oubliez pas votre maillot de bain, les pauses-baignades sont de vrais délices les jours de forte chaleur. A n’importe quel moment vous pouvez quitter ce chemin pour rejoindre la route de la corniche puis St Raphaël, à pied, avec votre voiture voire en transport en commun.
Fiche pratique
Durée : 4h30 (aller)
Départ : Port de Santa Lucia
Distance : 11km (aller)
Accès : en voiture, prendre le bord de mer direction Agay et se garer au Parking du Port. Aller jusqu’au chantier naval à l’extrémité Est du port : un panneau en bois indique le départ du sentier.
Itinéraire : Empruntez le sentier (PR balisage jaune).
Après 6km, quittez la plage de Pierre Blave et rejoindre le bord de la route sur 700m pour atteindre la plage du Débarquement, d’où continue le sentier. La balade se termine à la plage du Pourrousset. Au passage à la pointe du Dramont, offrez vous une grimpette au sémaphore (162 m, la vue est splendide.
On peut revenir par les transports en commun (arrêts de bus – lignes n°8 et 5 ou en Train Express Régional 03).

Téléchargez la trace de cette randonnée :
https://www.visugpx.com/qQaugDbs7N
Trois haltes sur les traces d’un passé volcanique intense
- Une fois passé le port de Santa Lucia, peu après le début du sentier, vous découvrirez une belle formation d’orgues volcaniques. Il s’agit d’une coulée de lave riche en quartz qui jaillit d’un volcan près de 245 millions d’années auparavant, et qui prit cette forme de prisme en refroidissant. Cette gigantesque coulée fut également à l’origine de la formation des deux ilots Lions (Terre et Mer).
- Après la plage d’Aigues Bonne, vous remarquerez la présence de rochers noirs. Il s’agit en réalité de la cendre solidifiée d’un volcan dont l’activité remonte à l’ère secondaire, il y a 230 millions d’années.
- Entre la pointe de Pierre Blave et la Plage du Débarquement, surprise : le grès rouge cède soudainement la place à une roche d’un teint gris-bleu, l’estérellite. Cette “jeune” roche volcanique (datant tout de même de 30 millions d’années) est la plus résistante de l’Hexagone, une qualité qui déjà n’avait pas échappée aux Romains !
Un sentier encore marqué par le débarquement d’août 1944

Difficile d’imaginer en parcourant ce magnifique sentier baigné de douceur qu’il fut le théâtre d’une telle bataille. Si le débarquement du 6 juin en Normandie masque souvent celui du 15 août dans la mémoire collective, le débarquement en Provence n’en est pas pour autant secondaire. Les deux opérations ont été conçues conjointement par les états-majors alliés. Celle de Méditerranée – « Anvil » (« enclume », en anglais) – aurait dû avoir lieu en même temps qu’« Overlord ».


La XIXe armée allemande positionnée sur le littoral provençal s’attendait à ce débarquement dans le sud. Les attaques aériennes qui se multiplient font comprendre vers le 10 août que le débarquement aura lieu à l’est du Rhône. Des convois sont repérés. La flotte nécessaire pour « Dragoon » (le nouveau nom d’« Anvil »), la plus importante jamais rassemblée en Méditerranée, comprend 2200 bâtiments, dont 850 navires de guerre, à 98 % américains et anglais. Le « mur de la Méditerranée » n’est pas terminé, mais le feld-maréchal Rommel l’a fait renforcer. Cependant, les Alliés ont la maîtrise absolue de la mer et de l’air. La zone de débarquement se trouve entre Bormes et Saint-Raphaël, pour échapper à l’artillerie allemande retranchée à Toulon , ensuite, pour accéder au plus vite à la RN 7, l’axe majeur qui permet d’atteindre la vallée du Rhône. Le 15 août, dans la vallée de l’Argens, plus de 7 000 hommes, Anglo-Canadiens et surtout Américains, 200 Jeep et autant de canons sont parachutés ou déposés par des planeurs.
Après un bombardement aérien, puis naval, intense, le débarquement commence à 8 heures du matin, ce 15 août. Au 20 août, les troupes libératrices ont fait 14 000 prisonniers. Il y en a trois fois plus le 24 août. A cette date, 190 000 hommes et 41 000 véhicules ont été débarqués. Le 18, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de se replier sur une ligne Sens-Dijon-Suisse. Elle en sera délogée qu’en avril 1945
Ref. Article du Monde (2014)