Ca canarde dans les sous-bois et la polémique entre chasseurs et randonneurs ne cesse d’enfler. Coup de zoom sur une cohabitation à tir tenu entre deux pratiques en pleine progression.
Après avoir évoquer la cohabitation.. difficile entre randonneurs et VTT , voici un second volet sociétal sur la survie du marcheur du dimanche en période de chasse ! D’abord la réalité des chiffres en France : 16 millions de marcheurs réguliers face à 5 millions de chasseurs encartés . Le seul véritable problème est qu’ils partagent le même terrain de jeu : bois et plaines agricoles (En l’Ile-de-France entre le 19 septembre et le 28 février environ) . Rappelons aussi que les zones de chasse les plus denses sont dans le sud-ouest, dans le Nord et l’IDF . En tant que randonneur dans cette région depuis une quinzaine d’années, je n’ai pas eu écho d’accident répertorié . Les chasseurs se flinguent généralement entre eux , avec une baisse avérée des accidents depuis vingt ans .
Cela dit les deux cas mortels récents enregistrés en octobre 2021 ont mis le feu au poudre. Le climat se gâte, la guerre est ouverte. Le député européen Yannick Jadot monte au front en réclamant l’interdiction de chasser les week-ends. Cette mesure provoque un lever de bouclier de la FNC, « fervent défenseur de la nature ». Le retour post-confinement à cette nature a suscité des vocations dans les deux camps . Les randonneurs n’ont jamais été aussi nombreux sur les sentiers . Quant au nombre de chasseurs, il ne cesse d’augmenter depuis trois ans. « On est passé de 16 352 candidats qui souhaitent passer l’examen du permis de chasser (1er semestre 2019) à 17 980 (1er semestre 2021). Au 1er juillet 2021, le nombre de demandes est déjà presque équivalente à celles de 2019 ! » s’enorgueillit Willy Schraen, président de la FNC , en ajoutant que la file d’attente ne cesse de s’allonger . L’arrivée d’une telle en masse de chasseurs inexpérimentés présente-t-elle un danger potentiel dans un espace parfois très fréquentés par de nouveaux randonneurs ?


C’est chouette les randonnées en liberté !

Oui . Et il va falloir passer obligatoirement par une phase d’information bilatérale . D’une part les chasseurs vont devoir se renseigner sur la topologie des lieux , notamment sur la présence de sentiers balisés et répertoriés (GR, PR, GPR..) . Même si les zones de chasse sont souvent bien repérées , les sentiers de randonnée les traversent ou les contournent à proximité immédiate. Personne n’est à l’abri d’une balle perdue . D’autre part, je n’ai jamais autant entendu canarder en randonnée et il faut reconnaître que l’on stresse tous désormais sur ces zones .
En viendra-t-on à contacter les communes lors de l’organisation de nos sorties ? C ‘est tout simplement impossible sur un itinéraire de 20 à 30 km traversant des dizaines de communes. Alors amis randonneurs prenez vos précautions en attendant qu’une souhaitable législation n’intervienne . Manifestez votre présence, portez des couleurs voyantes, privilégiez des itinéraires protégés, marchez près des habitations et …serrez les fesses ! Priez qu’un sanglier effrayé ne croise pas votre chemin 😉 .