L’ Agence Française des Chemins de Compostelle vient de publier sa dernière enquête. Elle s’appuie sur un échantillon de 4000 marcheurs ayant emprunté les voies jacquaires en France en 2019, 2020 et 2021 . Voici les principales tendances, de quoi tracer un portrait-robot du pèlerin type et gommer au passage quelques idées reçues.
Le pèlerin est une pèlerine !
Ne vous en déplaise messieurs mais les femmes sont plus présentes sur les Chemins de Compostelle avec un taux de représentation de 54% . On peut expliquer cette tendance par la recherche de sécurité sur des sentiers bien balisés et très fréquentés. C’est un peu moins que la fréquentation des clubs de rando ou les femmes représentent jusqu’à 80% des membres.



Le pèlerin est un cadre , gros marcheur, sénior et solitaire.
Hommes et femmes confondus, la moyenne d’âge sur les sentiers reflète en gros la tendance de la randonnée en France. Plus de 62% a plus de 56 ans. On peut penser qu’il s’agit une large part de retraités. Et bien non ! l’enquête montre qu’il s’agit de 44% d’actifs et 44% de retraités. Dans tous les cas, le pèlerin est un solitaire : 50% . Mais es résultats varient suivant les voies. Enfin 37% sont des cadres contre 2% chez les ouvriers.
Le pèlerin marche régulièrement et longtemps.
Les Chemins de Compostelle sont physiquement exigeant. Rien de surprenant d’y croiser des marcheurs bien entraînés (1 sur 2) mais pas que .. . En effet la majorité d’entre eux chemine en moyenne 26 km au quotidien durant 28 jours en moyenne.


Le pèlerin, un français en France … mais pas sur les chemins ibériques
Sur les chemins de l’Hexagone 88% de ces marcheurs habitent en France, les étrangers venant principalement d’Europe . Pour ces derniers la France n’est qu’un point de départ. Car l’Espagne et le Portugal accueille une très large majorité de marcheurs internationaux.
le pèlerin omniprésent au départ Puy-en-Velay
En France, 4 cheminants sur 10 partent du Puy-en-Velay et 6 sur 10 ont déjà emprunté cette voie (par étapes ou sur sa totalité) . La Voie d’Arles arrive en seconde devant celle de Vézelay. Et il n’est pas rare de compter plus de 150 départs par jour à la cathédrale en haute saison . Sachant que le Chemin de Stevenson et autres GR de pays viennent encore gonfler la fréquentation de la ville.
Le pèlerin n’est pas le roi de l’improvisation !
Et oui , 54% de ces marcheurs ont effectué une réservation partielle ou totale de leur hébergement avant leur départ. Et 4 répondants sur 10 déclarent avoir « tout organisé » avant le départ. Cela dit , sur la voie du Puy c’est une sage précaution. On peut expliquer aussi cette attitude par le stress du premier chemin, un grand saut dans l’inconnu pour beaucoup. On y part surchargé physiquement et mentalement, en blindant la logistique, et sur-informé par les forums et réseaux sociaux.
En bon pèlerin français, difficile pour lui de ne pas râler !
Malgré qu’il ne débourse que 1154€ pour sa longue balade, contre 1700 € pour son homologue européen, notre pèlerin trouve que les prix sont parfois trop élevés, qu’il n’y a pas assez d’hébergements, de commerces, de points d’eau, de restauration rapide, de connexion internet .
Le pèlerin en sort satisfait , le primo-pratiquant encore plus !
En conclusion, 68% de nos marcheurs est plutôt très satisfait de son expérience sur les chemins de Compostelle. Ils attribuent une note de 3,7/4 au ressenti global . Quant au primo-pratiquant, il frôle le Nirvana ! 90% d’entre eux ne rêve que de repartir !