Archives pour la catégorie Chemins de Compostelle

L’homme qui dessinait son chemin sur la Via de la Plata

Les Chemins de Compostelle sont chaque fois l’occasion de rencontrer des êtres particuliers, de ces hommes ou femmes qui marquent votre voyage par leur quête, leur attitude, leur sensibilité ou parfois une passion anachronique sur de tels itinéraires. Par le passé j’ai ainsi côtoyé des photographes lourdement chargés, des équipes de tournage et leur logistique importante, des animateurs sociaux accompagnant durant des mois des jeunes à la dérive, des familles chrétiennes et leur multitude d’enfants chantant et priant sur le chemin depuis dix ans, des pèlerins au look vintage tout droit sortis du Moyen-Age, des cyclistes brésiliens frustrés, s’étonnant ne rien avoir vu après avoir parcouru le Camino Francès en dix jours, Nicolas cet unijambiste faisant une sieste la nuque calée sur sa prothèse ou encore Jan le Hollandais de 90 ans nourri aux yaourts tirant sa cariole depuis des années sur des milliers de kilomètres entre Fatima, Santiago, Lourdes et Rome. Ces images reviennent souvent à ma mémoire et ravivent l’affection ou l’admiration que j’ai pu éprouver lors de ces rencontres durant mes multiples pérégrinations en France ou sur la péninsule ibérique.

Le dernier personnage en date s’appelle Pedro Cabral, je l’ai rencontré par hasard en mars 2022 ou par chance sur la Via de la Plata et sur le Camino Sanabrès , un camino où l’on compte les pèlerins sur les doigts des deux mains tant cet itinéraire est désert… de tout ! Imaginez 1000 km de Séville à Saint-Jacques, de l’Andalousie aride en passant par l’Extremadura tout aussi inhospitalière dont seuls les chênes liège et les oliviers viennent rompre la monotonie. C’est pourtant là que réside toute la fascination de ce chemin.

Début du voyage en traversant un parc naturel planté de chênes liège où s’ébattent les fameux cochons noirs
un carnet, des Rotring, une palette de couleurs.

Ce soir là, attablé dans le dortoir de la pension municipale de Zafra, l’homme en avait probablement fini avec sa lessive ou ses courses à la tienda du coin. Peut être avait il même renoncé à une sieste réparatrice avant le diner ? Non, Pedro peignait ! Je m’approchais et contemplais d’abord les lignes fines de son dessin. La plume du Rotring glissait sur le bloc de papier puis il ouvrit une minuscule boite de couleurs et l’aquarelle se mit à vivre par touches délicates . Je reconnus immédiatement le paysage que l’on avait traversé durant cette journée. Il l’avait d’abord photographié et maintenant il le projetait sur le papier, de tout son art.

L’univers des dortoirs du chemin
une albergue incroyable entièrement tapissée de coquilles

Pedro ne gardait apparemment que l’essentiel du décor, il jonglait avec la lumière et les perspectives des maisons, des routes se perdant à l’infini ou celles des villages ou avec la trame de la végétation basse des plaines infinies . La vision d’un peintre pèlerin suscite une curiosité générale et un question sans doute redondante : pourquoi s’alourdir d’un tel matériel et peindre, là, maintenant sans attendre son retour ? J’évitais de lui poser cette sempiternelle question et je laissais l’artiste discret et solitaire se dévoiler. Pedro est un architecte, 69 ans aujourd’hui , qui attendait impatiemment l’âge de la retraite pour se lancer dans un nouveau pèlerinage.

Arrivée dans Salamanca , comme une oasis de vie plantée dans l’Extremadura
Tous les chemins mènent …à Compostelle comme le Camino Sanabrés qui prolonge la Via de la Plata vers la Galice

Il attendra cependant deux ans de plus que le Covid passe et que l’Espagne réouvre ses frontières et ses albergues ! Les rencontres sont spontanées et authentiques sur ces sentiers. Très vite nous avons sympathisé avec d’autres marcheurs et formé un groupe WhatsApp. Nos trajets se sont séparés puis rejoints, je recroisais Pédro quelques fois à la terrasse d’un café débutant un croquis . En quittant la Via de la Plata pour prendre le camino Sanabrès, le peintre allongea les étapes. Il était attendu à Lisbonne mais ses dessins publiés sur Facebook m’ouvraient la voie. je déchiffrais ses nouvelles œuvres avec toujours le même intérêt . Alors que la plupart d’entre nous bombardions le paysage à coup de photos numériques, Pedro se focalisait sur une seule pour en faire un tableau quotidien. Chacune recevait alors sa signature et la petite coquille ainsi que le numéro du jour.

L’Arche romaine de Caparra. Ce jour là un taxi nous amena vers le seul hôtel du coin à plus de 10 km

Ce détail est important sur ce genre de parcours où l’on manque vite de repères au point d’en oublier jusqu’à la date de son départ de Séville ! Déjà vingt jours de marche, encore une semaine pour virer vers la Galice et encore une autre pour atteindre Compostelle . Je mis quarante quatre jours pour atteindre mon but. Entre temps Pédro avait quitté le camino plus tôt que prévu ayant attrapé le Covid dans une pension surchargée. Après un confinement forcé à Lisbonne il revint finir son chemin avec sa fille Matha quelques semaines plus tard. Je le contactais à mon retour en France et lui proposais de diffuser ces dessins. Il refusa gentiment m’expliquant préparer une exposition et ce livre.

Pedro Cabral, un artiste en balade

une aventure de 1000 km depuis Séville.

Voilà donc quelques extraits de son carnet de voyage sur la Via de la Plata. Chacune de ces illustrations m’est familière et me ramène avec délice sur ce long périple à travers l’Espagne. Alors j’ai voulu à mon tour partager avec vous ces émotions si joliment peintes par Pédro et vous inciter à tenter l’expérience de cette grande solitude où chaque ville traversée est comme une oasis de beauté, de culture, où chaque rencontre comme celle-ci donnera du sens à votre chemin.

Texte Richard Kirsch

Extraits du livre de Pedro CABRAL blog Bonecos de Bolso

« Via de la Plata & Camino Sanabrés «  . Disponible sur commande pmcabral@gmail.com

Cahier Sciences & Vie : Le Mystère Compostelle.

La presse publie régulièrement des magazines sur Compostelle, un sujet devenu ces dernières années très médiatique voire très vendeur. L’excellente revue Sciences & Vie propose des cahiers thématiques, son numéro de septembre 2022 traite aussi de ce sujet . Cette publication extrêmement bien documentée, basée sur des études historiques solides, notamment le « Codex Calixtinus« , apporte un nouvel éclairage sur ce pèlerinage millénaire encore plein de mystères.

Cette immersion passionnante dans l’histoire plonge le randonneur moderne que je suis, pèlerin multi récidiviste, dans une légende à la fois religieuse et très politique surprenante. Au fil des siècles, l’histoire de Compostelle se révèle. On y apprend notamment comment l’Espagne catholique va promouvoir ce chemin pour contrer la concurrence de ceux de Rome ou Jérusalem, dans une démarche aussi très économique ! Car les miracles de reliques et notamment celle de Saint-Jacques font recette dans toute l’Europe. Compostelle va donc mettre le monde en marche durant des siècles. Ces chemins perdent parfois de leur importance puis renaissent au gré dès évènements.

Le Codex Calixtinus, l’ouvrage de base sur le parcours d’un compagnon du Christ devenu martyr et dont les religues ont mis l’Europe en marche vers la Galice
Jacques le Majeur, un apôtre un peu hors normes sur la voie de l’évangélisation en Espagne.

Ce cahier de Sciences & Vie rentre en détails dans l’histoire des quatre voies principales en France : Tour, Vézelay, Le Puy en Velay et Arles, les complète de témoignages anciens parfois d’anecdotes savoureux et d’encadrés tout aussi passionnant. Il traite aussi d’un sujet moins connu, le pèlerinage par la mer des croyants venant des iles britanniques. Ce numéro est aussi l’occasion de découvrir le riche patrimoine culturel de ces chemins de légende. Alors au moment d’organiser votre voyage, je ne saurais trop vous inciter à parcourir cette publication pour mieux cerner la dimension historique de cette incroyable légende qui nous pousse encore aujourd’hui sur ces sentiers .

Les Cahiers Sciences & Vie . Le Mystère de Compostelle, la belle histoire qui a mis le monde en marche. N° L15516 -6,90€ en kiosque

Enquête Compostelle 2021 : un portrait-robot du pèlerin surprenant

L’ Agence Française des Chemins de Compostelle vient de publier sa dernière enquête. Elle s’appuie sur un échantillon de 4000 marcheurs ayant emprunté les voies jacquaires en France en 2019, 2020 et 2021 . Voici les principales tendances, de quoi tracer un portrait-robot du pèlerin type et gommer au passage quelques idées reçues.

Le pèlerin est une pèlerine !

Ne vous en déplaise messieurs mais les femmes sont plus présentes sur les Chemins de Compostelle avec un taux de représentation de 54% . On peut expliquer cette tendance par la recherche de sécurité sur des sentiers bien balisés et très fréquentés. C’est un peu moins que la fréquentation des clubs de rando ou les femmes représentent jusqu’à 80% des membres.

Pèlerin, gros marcheur, sénior solitaire, cadre ou journaliste !!
54% des pratiquants des chemins sont des femmes

Le pèlerin est un cadre , gros marcheur, sénior et solitaire.

Hommes et femmes confondus, la moyenne d’âge sur les sentiers reflète en gros la tendance de la randonnée en France. Plus de 62% a plus de 56 ans. On peut penser qu’il s’agit une large part de retraités. Et bien non ! l’enquête montre qu’il s’agit de 44% d’actifs et 44% de retraités. Dans tous les cas, le pèlerin est un solitaire : 50% . Mais es résultats varient suivant les voies. Enfin 37% sont des cadres contre 2% chez les ouvriers.

Le pèlerin marche régulièrement et longtemps.

Les Chemins de Compostelle sont physiquement exigeant. Rien de surprenant d’y croiser des marcheurs bien entraînés (1 sur 2) mais pas que .. . En effet la majorité d’entre eux chemine en moyenne 26 km au quotidien durant 28 jours en moyenne.

Des disparités importantes entre la péninsule ibérique et la France, avec notamment une clientèle plus internationale
La Voie du Puy loin devant en terme de fréquentation devant Arles et Vézelay

Le pèlerin, un français en France … mais pas sur les chemins ibériques

Sur les chemins de l’Hexagone 88% de ces marcheurs habitent en France, les étrangers venant principalement d’Europe . Pour ces derniers la France n’est qu’un point de départ. Car l’Espagne et le Portugal accueille une très large majorité de marcheurs internationaux.

le pèlerin omniprésent au départ Puy-en-Velay

En France, 4 cheminants sur 10 partent du Puy-en-Velay et 6 sur 10 ont déjà emprunté cette voie (par étapes ou sur sa totalité) . La Voie d’Arles arrive en seconde devant celle de Vézelay. Et il n’est pas rare de compter plus de 150 départs par jour à la cathédrale en haute saison . Sachant que le Chemin de Stevenson et autres GR de pays viennent encore gonfler la fréquentation de la ville.

Le pèlerin n’est pas le roi de l’improvisation !

Et oui , 54% de ces marcheurs ont effectué une réservation partielle ou totale de leur hébergement avant leur départ. Et 4 répondants sur 10 déclarent avoir « tout organisé » avant le départ. Cela dit , sur la voie du Puy c’est une sage précaution. On peut expliquer aussi cette attitude par le stress du premier chemin, un grand saut dans l’inconnu pour beaucoup. On y part surchargé physiquement et mentalement, en blindant la logistique, et sur-informé par les forums et réseaux sociaux.

En bon pèlerin français, difficile pour lui de ne pas râler !

Malgré qu’il ne débourse que 1154€ pour sa longue balade, contre 1700 € pour son homologue européen, notre pèlerin trouve que les prix sont parfois trop élevés, qu’il n’y a pas assez d’hébergements, de commerces, de points d’eau, de restauration rapide, de connexion internet .

Le pèlerin en sort satisfait , le primo-pratiquant encore plus !

En conclusion, 68% de nos marcheurs est plutôt très satisfait de son expérience sur les chemins de Compostelle. Ils attribuent une note de 3,7/4 au ressenti global . Quant au primo-pratiquant, il frôle le Nirvana ! 90% d’entre eux ne rêve que de repartir !

La Via de la Plata .. un poquito más …

Parmi les Chemins de Compostelle que j’ai eu la chance de parcourir depuis 2014 , la Via de la Plata suivie du Camino Sanabrès reste une expérience exceptionnelle. Un camino qui exige un peu plus de résistance, d’improvisation, de temps, d’équilibre face à la solitude, bref.. un poquito más .. comme disent nos voisins espagnols. Récit de cette belle balade de 44 jours sur près de 1000 km, une remontée du sud au nord de cette ancienne voie romaine, en traversant l’Andalousie, l’Extremadura, Castille y Léon puis la Galice.

Via de la Plata .. départ de nuit

Mon équipement pour ce 6e camino de Compostelle .

Nouveautés : Chaussures Hoka Speedgoat 4 GTX

pantalon pluie running

poids total : 8 kg

Bivouaquer sur les chemins de Compostelle, entre choix et improvisation.

Alors que ces célèbres chemins sont le plus souvent parsemés de nombreux hébergements pour tous les budgets, allant de la simple auberge à l’hôtel confortable en passant par les campings , certains pèlerins choisissent de passer la nuit à la belle étoile ou planter leur tente en pleine nature. Afin de répondre à la multitude de questions que se posent les néophytes, j’aurais pu écrire un article technique. Mais entre temps, je suis tombé par hasard sur le post FaceBook de Nicolas de Rauglaudre sur ce thème. Flash back . J’ai rencontré ce garçon sur le Voie d’Arles en 2017 , quelque part en Espagne, de l’autre côté du col du Somport.

Il poussait sur des béquilles et comme moi rejoignait un gite improbable perdu dans un champs de ruines . Je l’y croisais à nouveau le soir et par la porte entre- ouverte, je vis une prothèse posée sur le sol, celle d’un unijambiste marcheur au long court tenace et patient, au mental inébranlable. Depuis cette rencontre Nicolas n’a cessé de parcourir d’autres chemins, contraint parfois de recourir au bivouac . Il nous livre ici de précieux conseils basés sur ces expériences, puis de savoureuses anecdotes histoire de convaincre les plus sceptiques que ces nuits au grand air restent des moments de vie intense !

Lors des marches sur les différents Caminos de Compostelle (soit 4200 km sur plus de 300 jours), j’ai dû dormir une vingtaine de fois dehors (étapes trop longues pour un handicapé et plaisir de dormir à la belle étoile). J’ai bivouaqué dans des forêts, dans des vignes, sous des oliviers, contre une meule de foin, sur une colline dans une prairie, dans un bosquet de bambous (extra), près d’une église (catastrophique), dans des parcs et même dans une caravane abandonnée. Cela vaut bien quelques idées (ou conseils) pour l’une ou l’un d’entre vous.

1. De préférence, NE PAS BIVOUAQUER PRÈS D’UNE HABITATION OU D’UN VILLAGE.
– Personne n’est à l’abri d’une mauvaise surprise. Pour les dames, veiller à ne pas être suivie.
– Il y a des chiens qui aboient et parfois rôdent.
– Le bruit et les lumières des voitures, voire des tracteurs qui rentrent, sont agaçants.
– Être prudent avec sa torche et s’installer quand la nuit tombe (pas trop tôt pour ne pas être repéré).
Bien sûr, on peut toujours demander à quelqu’un un lieu où dormir : il est préférable que ce soit quelqu’un de sûr. Je n’ai jamais eu de problèmes.


2. Corollaire : dormir à la belle étoile permet :
– de goûter la solitude et les merveilles de la nature.
– de s’émerveiller des levers du Soleil et dans la nuit, de contempler les étoiles et de sentir la Terre tourner sur elle-même (Oui, parce que ce n’est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre).
– de profiter des premiers instants de marche après le lever du Soleil qui sont souvent les plus extraordinaires.
—–
3. Si dans la nuit, vous voyez une nymphe ou une ondine (pour les messieurs) ou un faune (pour les dames), pas de souci : vous êtes en train de dormir.
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4. ÉVITER DE DORMIR PRÈS D’UN POINT D’EAU
– Moustiques et autres petites bébètes inévitables, sans compter le concert des grenouilles.


5. MON PLUS GROS PROBLÈME et peut-être le vôtre : le FROID.
– Je ne suis jamais parvenu à vaincre ce problème. De plus, le moignon, mal vascularisé, est souvent glacial au lever.
– Démonter sa tente ou ranger ses affaires quand les mains sont gelées, ce n’est pas évident… même si la marche qui suivra réchauffe l’organisme.
– Remarque : ce n’est pas spécifique au bivouac. À Salamanca, j’étais gelé et j’ai dû acheter une doudoune. —–
6. Autre souci, l’HUMIDITÉ ou LA PLUIE (notamment en France et en Galice).
– Regarder la météo si possible avant de bivouaquer. Et s’il n’y a pas d’autres solutions :
→ monter sa tente avant la pluie.
→ S’il n’y a pas de tente, laisser tomber s’il va pleuvoir. Mieux vaut alors aller jusqu’au prochain village, s’abriter (porche d’une église ou d’une mairie) et souffrir jusqu’au lendemain…
Plusieurs fois, je me suis fait avoir par l’humidité, notamment en Galice et en Gascogne. Jamais en Andalousie. Pour sécher, c’est compliqué. En Espagne, heureusement, le coleil revient assez vite. Toutefois, la dernière fois que je suis arrivé à Santiago, mes vêtements étaient moites et n’ont séché qu’au bout de 3 jours, L’hébergement n’avait pas de chauffage…


6. MATÉRIEL
– En France, une tente. En Espagne, un sursac. J’ai rencontré une jeune femme qui dormait dans un hamac. Je n’ai jamais essayé.
– Prévoir un bon matelas gonflable et un sac de toile dans lequel on peut mettre ses vêtements pour l’oreiller.
Moi, comme oreiller, je me sers de ma prothèse que je place sous le sac.
– Bien sûr, un sac de couchage qui garde la chaleur : malheureusement, je n’en ai pas et ça coûte cher !
– NE PAS OUBLIER DE QUOI BOIRE et éventuellement de quoi manger.

7. LES ANIMAUX.
– Les gros : à titre personnel, cavalcades de chevreuils (c‘est chouette), renards, écureuils, lapins, et même une loutre une fois. Pas de sangliers. Des oiseaux (vautours, coucous, pies, outardes, hérons, cigognes…). Petits bruits très sympas la nuit : la nature est habitée. Un vrai plaisir.

– Les animaux domestiques : mieux vaut les éviter. Ai dormi une fois près d’un troupeau de moutons (Quercy). Clochettes toutes la nuit, et possibilité d’un patou (qui n’est heureusement pas venu) ! Pas près d’un âne non plus : alors là, c’est le réveil en fanfare assuré. Quant aux vaches, le danger est celui des mouches.

– Les petits : faire gaffe aux insectes. Je n’ai jamais eu de souci. Il faut toutefois veiller aux fourmis et surtout aux tiques dans les grandes herbes. Quant aux serpents et aux scorpions, ils ont plus peur que nous.
– Le CAUCHEMAR : les chiens sauvages, abandonnés et ceux qui aboient toute la nuit.


DE BONS SOUVENIRS ..DU NIRVANA AU CAUCHEMAR !
– Des chevreuils et peut-être même des cerfs ont tourné une bonne demi heure autour de moi, dans une forêt du Quercy. Les cris des chevreuils sont comme des aboiements tristes. Cela m’a impressionné longuement.
– Une fois, je m’étais installé dans un bois (en Castille). Un tracteur est passé plus bas. L’agriculteur est descendu et un autre l’a rejoint. Ils ont regardé un long moment dans ma direction. Ils m’avaient vu. J’ai pris mes affaires et ai été dormir 5 km plus loin.
– Une autre fois, alors que je dormais dans une prairie, le propriétaire du terrain m’a vu, il est venu m’apporter des sandwichs, des boissons et des gâteaux. Sympa, non ?
– Sur le Chemin Piémontais, en me réveillant un matin, tout était gelé. Mains glacées, le démontage de la tente a été très long et compliqué, En marchant quelques centaines de mètres, je me suis arrêté près d’un âne, je l’ai caressé et j’ai réchauffé les mains contre sa toison… tout en lui faisant écouter la Septième Symphonie de Beethoven.
– Après Salamanque, j’ai dormi dans un champ. Malheureusement, il y avait un chemin pas loin que je n’avais pas vu. Dans la nuit, une voiture est passée, a fixé ses feux dans ma direction et est resté un long moment ainsi. Je me suis dressé : la voiture est alors partie.
– J’ai dormi sous des oliviers en Andalousie. Nuit extraordinaire sous les étoiles, température agréable. Pas d’insectes. Le lendemain matin, j’avais des petits boutons sur le visage : j’ai songé à une plante allergène. Mais plus tard, je me suis demandé avec quels produits chimiques on arrosait les oliviers !


– Après Pampelune (Pamplona), j’ai dormi sur une pelouse près d’une église. Pas de bol : grosse lumière dans la patate, puis cloches tous les quarts d’heure et pour arroser le tout : pluie dans la nuit. J’ai dû repartir avant l’aube.
– En Gascogne ; J’ai monté une fois ma tente sous un orage ! Il est arrivé plus vite que prévu. Pas marrant pour ensuite entrer tout trempé dans la tente. Quant au lendemain, j’ai dû transporter la tente toute humide sous une météo maussade.
– Dans le Languedoc, j’ai une fois installé ma tente sous des éoliennes. Mauvaise idée : ça fait un de ces bruits !
– J’ai dormi une fois sur une plage (Hendaye) : tranquille jusque vers minuit où une bande de jeunes est arrivé. L’un d’entre eux a fait pipi à une vingtaine de mètres de moi… Mais on ne m’a pas vu.
– Dans un village, en Castille, nous étions deux. On nous a indiqué un joli parc. Malheureusement, un chien a aboyé toute la nuit…
– Sous le Pont du Diable, avant Saint-Guilhem-le-Désert, il était interdit de camper. Site extraordinaire, mais perturbé par l’idée que la Maréchaussée débarque en pleine nuit pour me virer.
BREF MIEUX VAUT DORMIR LOIN DES HABITATIONS : des bois, des coins sauvages, dans le silence et la solitude. C.Q.F.D.



BON, il ne faut pas s’arrêter sur ces mauvaises anecdotes. En réalité, dormir dehors est une expérience inoubliable, même avec une jambe amputée. À titre personnel, je m’endors très facilement, mais souvent je m’éveille dans la nuit : c’est le moment de méditer, de contempler la nuit et ses significations, de profiter de sa réserve de psaumes et de prières. Quant au matin, c’est souvent juste avant l’aurore que je me réveille.

Texte et photos Nicolas de Rauglautre

www.nicolasderauglaudre.net

Les nouvelles App Smartphone spéciales Compostelle

Le pèlerin du XXI e siècle n’ a jamais été aussi connecté. !  Grâce aux nouvelles et nombreuses App disponibles sur smartphone, il peut aujourd’hui (presque) s’affranchir d’emporter un ou deux guides papier et marcher vers Compostelle allégé de 200 à 450 gr. Un éditeur comme Miam Miam Dodo l’avait bien compris et proposa une version  numérique de la Voie du Puy.  Puis l’abandonna cependant pour se recentrer sur le print, son fond de commerce, probablement face à la concurrence des nombreuses App bien plus sophistiquées.

Ces applications permettent évidemment de se positionner sur son itinéraire avec son GPS , d’évaluer ainsi le kilométrage parcouru ou restant, de planifier ses étapes suivant les possibilités de ravitaillement et surtout d’hébergement. Afin d’économiser les batteries et garantir un bon fonctionnement hors connexion internet 3G , 4G voire 5G , ces App sont  le plus souvent téléchargeables une fois pour toutes avant de partir . Les hébergements répertoriés présentent photos,  les divers  tarifs, mail téléphone accessibles d’un clic et certains le nombre de places encore  disponibles. (Néanmoins, je vous conseillerais d’appeler pour vérifier). Divers services comme la Poste, les pharmacies ou banques etc… Côté coût, beaucoup d’App sont gratuites hélas avec plus ou moins de pubs parasites à la clef. Les mises à jour sont en principe gratuites via les plate-formes Google Play et Apple Store. Voici  Les  + et les –  et une sélection des meilleures App du moment.

LES + Gain de poids, positionnement, calcul des étapes, appel direct des hébergeurs, photos des hébergements, mise à jour garantie, gratuité ou faible coût, contact possible avec d’autres marcheurs, réservation dur booking.com, planificateur d’étapes, nombreuses illustrations Usage multi langues.

LES – ,  bug possible, nécessite suivant les cas une connexion internet, visualisation des étapes parfois médiocres sur les petits écrans, pas de revente possible. Coût parfois élevé pour les variantes.  Vérifiez la durée de la licence. Souvent payante au renouvellement après un an. Le fond de carte reste exclusivement du Google Map, suffisant pour mais peu précis par rapport à un fond au 1:25.000e de randonnée.

CAMINO NINJA

C’est sans doute l’une des App’s les plus abouties en terme d’ergonomie et d’informations, tant sur votre positionnement, la topologie et les hébergements et ce sur les principaux chemins en Espagne.  Elle propose des liens directs vers Booking.com qui est devenu un des partenaires privilégiés sur ces sentiers mythiques. Elle est disponible en 7 langues, totalement gratuite. 

CAMINO DE SANTIAGO

Cette App très simple et gratuite (en Espagnol) et d’une ergonomie pas folichonne constitue néanmoins un outil pratique avec une bonne information sur les hébergements du chemin répertoriées avec photo, la longueur et le profil des étapes , le tout agrémenté d’un texte pour suivre le parcours sur les curiosités intéressantes . On y trouve également des illustrations et des photos commentées par des utilisateurs.

LE CHEMIN DE SAINT-JACQUES

Cette application  très aboutie couvre les principaux chemins de la péninsule ibérique : Francès, Norte, Aragon, Madrid, Camino des Anglais… Elle est disponible en 6 langues et dispose d’outils intéressant notamment des alertes sur les changements ou problèmes ponctuels des chemins. Le planificateur d’étapes et le tracés des voies sont aussi pratiques. Tous les services sont mis à jour régulièrement et l’App ne comporte aucune publicité. Tous les hébergements comportent infos pratiques et photos ainsi qu’un lien vers booking.com. On y retrouve bien sur le tracé et le profil de toutes les étapes . Remarquable !!

PEREGRINO ON LINE

Cette App couvre les  Camino de Francès , des Anglais, le Portugais, Sanabrès, Hiver et Madrid . La Version basic (20 étapes) – est gratuite, la Premium  complète coûte 2,99€.  On y retrouve un descriptif complet des étapes et tous les services indispensables Disponible en Français, Italien, Espagnol, Allemand et Anglais. Il est possible de la charger pour le tester sans obligation d’achat.

WISE

Très belle application , tant sur l’ergonomie que sur la richesse des informations sur les chemins principaux proposés. La navigation propose un guide par région, tous les hébergements avec descriptions, logos explicatifs très clairs, photos et accès direct à la réservation sur Booking.com. Possibilité de laisser des commentaires. Un menu par déplacement permet de suivre le dénivelé. Et surtout, il est possible de télécharger les cartes du parcours pour un usage hors connexion. Cette App remarquable est aussi disponible sur la via de la Plata en version beta .

CAMINO TOOL

On retrouve sur cette App à l ‘ergonomie agréable les principales fonctions : positionnement, planification des étapes, services . Les deux versions couvrent les camino de Francès, Norte, Anglais, Hiver et Portugais. Possibilité de fonctionnement hors connexion . Nombreuses photos et partenariat avec Booking.com en clic direct . Elle est disponible en Français, Anglais, Portugais, Allemand, italien

CAMINO PILGRIM

Cette app  plutôt bien faite est dédiée au Camino de Francès et sa prolongation jusqu’au Cap Finisterre.  Elle propose ainsi plusieurs itinéraires (durée de 30 à 35 jours), la possibilité de rester en contact avec ses amis sur le chemin, de le personnaliser soit en marcheur, soit en cycliste. Planification des étapes, positionnement,  contact direct des hébergements, prévision météo à 4 jours .. etc..

VIA DE LA PLATA WALKING GUIDE

Cette belle App a été conçue par Gerald Kelly , l’un des meilleurs spécialistes de la Via de la plata . Elle comprend la portion vers Astorga et les prolongations vers Finisterre et Muxia . La cartographie est remarquable et l’auteur assure une mise à jour régulière des ouvertures d’hébergements sur Caminoguide.net . La version complète coûte tout de même 6,99 €

Conseils pour tirer le meilleur de ces App « spéciales compostelle »

La concentration des outils (appareil photo, guide, moyen de paiement, cartographie IGN ) peut devenir une source de stress. Il est  donc légitime voire sage de s’inquiéter de la fiabilité de nos petites machines. La perte, le vol ou la casse de l’engin ne sont  pas à exclure.  Cela dit, avec un peu de recul et 5 caminos au compteur,  je ne déplore qu’un bris d’écran sur mon iphone.

– Partez avec un téléphone récent, en bon état et pas trop bas de gamme. (Les composants n’ont ni les performances ni la fiabilité d’un appareil plus évolué).  Les normes Wifi, Bluetooth, Gps , GSM ont aussi évoluées . Choisissez un modèle avec une  taille d’écran confortable ou une tablette disposant d’une carte SIM . Bétonnez votre smartphone avec un coque solide et une protection d’écran

– Chargez les App Compostelle en Wifi chez vous ou lors de vos étapes(économie de batterie car le GPS est assez gourmand, et pour vous affranchir du réseau internet une fois sur le chemin)

– Si vous disposez d’un abonnement cartographique au 1:25.000e (Iphigénie, VisoRando..) chargez aussi la trace en .gpx de votre camino. Cela vous permettra de voir si vous êtes encore sur le chemin ou d’emprunter des itinéraires  de secours  notamment lors de fortes intempéries !

– Emportez une batterie supplémentaire (de 2200 ou 4400 Mha), Veillez à ce que la charge de  votre smarphone ne descende pas sous les 10%. (risque d’endommagement  grave de la batterie). Ne laissez pas vos appareils en charge sans surveillance notamment le matin lors du départs de gîtes.

Randonneurs et VTT, une cohabitation souvent tendue en Ile-de-France et en montagne.

Surpopulation les week-ends, différences de vitesse, intolérance réciproque, dégradations des pistes et pour finir agressions. Certains sentiers de randonnée connaissent depuis un moment une ambiance dégradée. Pourquoi tant de haine et comment y remédier ?! Eléments de réponse.

Depuis quelques mois la cohabitation entre les pratiquants de VTT et les randonneurs s’est dégradée pour ne pas dire est devenue explosive entre les deux pratiques sur quelques massifs . Planches cloutées, câbles tendus à hauteur de guidon, on dénombre de véritables pièges dressés contre les cyclistes, des actions soldées par de graves blessures. Comment expliquer cette exaspération des randonneurs et cette dérive intolérable ? En tant que marcheur très régulier en île-de-France depuis près de quinze ans j’observe plusieurs phénomènes au vu de chiffres significatifs. Le nombre de vélos est passé de 20.000 en France en 1976 à plus d’1 million en 2021. L’attrait des sports nature ne cesse d’augmenter depuis une décennie et la pratique du vélo et par la même du VTT affiche une forte croissance un peu partout dans l’Hexagone. Le Covid et les confinements successifs ont accentué encore la demande d’évasion et d’exercice. Cette discipline s’est largement répandue l’été en montagne . On trouve désormais de nombreux loueurs dans la plupart des ski shops.

Par ailleurs, le VAE (Vélo à Assistance Electrique) à l’origine urbain se décline désormais en modèles VTT extrêmement puissants ouvrant ainsi ascensions et descentes à une nouvelle population au demeurant plus ou moins expérimentée. Les sentiers de randonnée sont désormais le terrain de jeu des vttistes qui croisent fatalement les randonneurs. Cette envie de sport nature se traduisant également par une explosion de la randonnée pédestre, ces territoires connaissent désormais une surpopulation relative sur des sites très fréquentés le week-end . Les clubs de rando ont fait le plein et il est courant de voir sur les sentiers des groupes de 10 à 40 marcheurs.

Une cohabitation parfaitement possible avec un peu d’intelligence et de tolérance.

Des différences de vitesse incompatibles.

Cette petite guerre entre entre randonneurs et VTT me ramène dans les années 80 à l’époque où l’arrivée du snowboard bouscula l’ordre des stations de ski, avec aussi de nombreux accidents à la clef. Les larges trajectoires du snowboard se révéla en effet en opposition avec celles du ski traditionnel beaucoup plus courtes et les collisions se multiplièrent. Les jeunes pratiquants de snowboard au look « de nains à bonnet » furent carrément haïs voire bannis. Les stations ont ainsi dû vite réagir en créant de véritables snowparks adaptés à la pratique. Plus tard les ski de carving au profil très incurvé, très évolutifs, réuniront les deux frères ennemis de la glisse. Le VTT dans sa version sportive grand public souffre sans doute à l’heure actuelle des mêmes travers. La technologie du  » tout suspendu » avec freins à disque permet des descentes à bâtons rompus. Lors de mon séjour aux Angles dans les Pyrénées, j ‘ai pu mesurer l’ampleur de cette pratique 100% adrénaline. La station a dû opérer un balisage rigoureux avec notamment des panneaux d’avertissement aux croisements des GR et surtout différencier les sentiers de rando et ceux de VTT.

Un circuit spécial VTT de 8 km en forêt de Fontainebleau (Ph. Le Parisien)

De grandes régions de randonnée comme l’île-de-France sont confrontées à des problèmes de cohabitations encore plus aigus. Ces GR , PR , GRP sont à la fois fréquentés par des familles en balade évoluant entre 1 et 3 km/h, des groupes de marcheurs se déplaçant entre 4 et 6 km/h et enfin des VTTistes casqués avec coques de protection, déboulant entre 20 et 30 km/h . Tout est ici réuni pour créer une cohabitation conflictuelle à l’image de celle des trottinettes, vélos, scooters et auto en ville. A défaut que chacun s’autodiscipline et décide de partager l’espace, il va encore falloir réglementer. On a créé ainsi en forêt de Fontainebleau un circuit spécial VTT de 8 km et il doit déjà en exister d’autres.

Des sentiers de Compostelle de plus en plus adaptés au vélo.

Côté randonneurs, essayons de limiter les bouchons créés par des groupes trop importants et veiller à ne plus occuper toute la largeur des chemins. Rapide, technique, assisté, le vélo tout terrain est devenu indéniablement l’engin de toutes les aventures voire un véritable business. Après avoir parcouru cinq chemins de Compostelle, je constate que des dizaines de kilomètres de sentiers « mal pavés » ont été élargis et lissés (je dirais même « aseptisés ») pour accueillir cette nouvelle vague roulante.

Chemins de Compostelle, Stevenson, où garer sa voiture au Puy-en-Velay ?

La question est récurrente sur tout les réseaux sociaux : où garer sa voiture au départ du Puy-en-Velay ? Car la ville s’avère le point de départ ultra fréquenté de France des pèlerins qui s’engagent sur la Via Podensis, le Chemin de Stevenson, sur le tour de l’Aubrac et sur les multiples chemins de randonnée de la région. Si beaucoup de randonneurs y viennent en train, cars ou s’y font déposer , d’autres n’ont pas d’autre choix et souhaitent y garer leur voiture pour plusieurs jours afin de la reprendre au retour de leur périple.

Certes il existe quelques possibilités de trouver quelques places où se garer gratuitement en ville et en cherchant bien, la solution repose toutefois sur les parkings publics qui offrent pour certains des prix préférentiels et tous une relative sécurité. Voici la liste de ces établissements (source Office de Tourisme :

CR – Parking Foch – 6, avenue Maréchal Foch Tél. 07 68 10 76 81 – http://www.parkinglepuyenvelay.frparkinglepuyenvelay@gmail.com Ouvert 7j/7 et 24h/24 WE et jours fériés compris – Parking situé en centre-ville, forfait spécial randonneurs (sur réservation – Pas de limitation de hauteur, pour véhicule VL exclusivement – surveillance vidéo – 7 jours 22 € – 14 jours 44 €

Parking souterrain du Breuil, place du Breuil (parking couvert et surveillé)
Ouvert tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 7h00 à 20h00. Dès votre arrivée, présentez-vous au bureau d’accueil pour bénéficier du tarif spécial randonneur. Tarifs 2021 (sous réserve de modifications) : 7 jours : 22 € 14 jours : 44 € 1 mois : 48 Réservation obligatoire. Renseignements auprès du bureau d’accueil du parking (ouvert du lundi au samedi de 8h à 18h) : 04 71 02 03 54.

NEWS : ce parking déconseille dorénavant les randonneurs de laisser leur véhicules plusieurs jours .

Parking extérieur Bertrand de Doue, à côté gare SCNF (non surveillé, non couvert)

Informations sur http://www.tudip.fr ou parkingsdeproximite@lepuyenvelay.fr
Réservation au 04 71 02 60 11. Tarif : 6 € par jour. Gratuit samedis, dimanches et jours fériés.

Parking Estroulhas, boulevard Chantemesse (non surveillé, non couvert)

Informations sur http://www.tudip.fr ou parkingsdeproximite@lepuyenvelay.fr Réservation au 04 71 02 60 11. Tarif : 5.20 € par jour.
Gratuit samedis, dimanches et jours fériés.

Parking « box à la carte » – 13 bis, route de Roderie – Aiguilhe – 43000 Le Puy-en-Velay

Réservation : Tél. 04 44 43 97 43/www.boxalacarte.com. Parking vidéosurveillé 7j/7 et 24h/24h. Parking situé sur les rives de la borne, à proximité du centre ville. Forfait semaine : 20 € 15 jours : 40

COnseils pour REPRENDRE LA RANDONNEE APRES LE DECONFINEMENT

Après des mois de confinement chacun n’a qu’une envie : repartir sur les chemins de randonnée en pleine nature . Pourtant cette libération n’est pas sans risques et il convient de prendre quelques précautions avant de se lancer sur de grandes distances et parfois chargé. Voici quelques conseils de mon ami suisse, le Dr Blaise Courvoisier avec qui j’ai partagé de belles étapes sur le Chemin d’Arles vers Compostelle.

A droite .. el Doctor Blaise – Chemin d’Arles vers Punta la Reina

Redémarrage progressif

 Comme toujours, il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre : gérer la      distance et la charge que l’on va emporter, sachant que la musculature fond très vite   avec un arrêt sportif de longue durée.

Profiter du reste du confinement pour reprendre des exercices à domicile : isotoniques, vélo appartement par ex., puis dès que possible des promenades aux alentours de son domicile.

Maintenir la distanciation et l’hygiène Covid

En groupe, il faudra malheureusement conserver les habitudes de distanciation : pas de bises ou de poignée de main, ne pas être les uns sur les autres, tousser ou éternuer dans son coude et se désinfecter les mains avant de manger son pic nic, en évitant de partager sa nourriture avec les autres. En d’autres termes faire le contraire de ce que l’on a l’habitude de faire dans ces moments de convivialité.

Ceux qui auront été atteints par le virus et seront guéris ( plus de 97%!), doivent savoir que cette maladie entraîne des troubles respiratoires plus ou moins graves, avec inévitablement des séquelles transitoires au début : en d’autres termes, un essoufflement plus rapide et une fatigabilité plus grande dans les débuts post convalescence. Ceci va durer de quelques semaines à quelques mois en fonction de la forme et de l’entraînement avant la maladie. Il faut donc, une fois encore, gérer ses envies de randonnées avec une bonne dose de modestie sous peine d’être très déçus après la maladie.

Pour ce qui est de l’étranger, je pense que les frontières vont encore mettre des semaines avant de s’ouvrir aux marcheurs, en particulier les albergues qui de fait sont des lieux de promiscuité très grande, ce que l’on aime aussi ! Personnellement, avec grande tristesse, je vais privilégier la randonnée longue distance en Suisse dans les temps prochains et faire le trajet de Saint Gall à Genève, le camino helvétique que je n’ai fait que par bouts, en attendant de pouvoir reprendre mon bourdon et ma besace dans la péninsule ibérique  l’an prochain !

Dr Blaise Courvoisier

Du Puy-en-Velay à Roncevaux, un chemin de Compostelle mythique… en libre-service

2014-2019 Un cinquième chemin vers Compostelle,  en quoi diffère-t-il de mes autres parcourus aussi en intégralité et  pourquoi une telle addiction  ? Tentatives d’explication.

Qualifié de multi-récidiviste, je reconnais les faits ! Ils remontent à 2014 lorsque je tombe dans l’addiction de l’itinérance un peu par hasard, après avoir lu le livre de Jean-Christophe Ruffin. Elle débute par un shoot initiatique : le Camino de Francès. Emprunté par 80 % des pèlerins, il offre en effet à un bon marcheur tous les services pratiques en terme de ravitaillement, hébergement ou transport pour satisfaire sa quête d’évasion, de réflexion sur soi et bien sûr de spiritualité. Personne n’y échappe, que l’on soit routard, bab, marathonien surentrainé, retraité en goguette, femme esseulée, cœur brisé ou endeuillé, famille chrétienne, marcheur contemplatif… chacun taille la route en se débarrassant du superflu et en dépassant souvent des limites mentales ou physiques insoupçonnées.

2017 – Le camino del Norte

J’enchaînais l’année suivante par le Camino Portugais, de Lisbonne au cap Finisterre. Ce chemin de 670 km fut réalisé en couple, un duo franco-germanique improbable issu d’un épisode romantique  « hors contrat » (le mien !) né sur le Francès. N’en déplaise aux idéalistes du camino curatif, rédempteur, révélateur ou introspectif, ces longues randonnées propices à tant de rencontres spontanées sont loin d’être anodines. L’année 2016 fut ainsi celle de la débâcle marquée par de fortes turbulences, la rupture prévisible de l’épisode romantique et d’un divorce à la clef. Il a fallu que j’attende 2017 pour remettre un peu d’ordre dans ma vie et repartir cette fois sur le Camino del Norte. De l’initiatique au romantique, je passais au sportif de nouveau en solo, une balade de 900 km avec 13 000 m de dénivelé positif le long de la belle côte du nord de l’Espagne.

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