Les Chemins de Compostelle sont chaque fois l’occasion de rencontrer des êtres particuliers, de ces hommes ou femmes qui marquent votre voyage par leur quête, leur attitude, leur sensibilité ou parfois une passion anachronique sur de tels itinéraires. Par le passé j’ai ainsi côtoyé des photographes lourdement chargés, des équipes de tournage et leur logistique importante, des animateurs sociaux accompagnant durant des mois des jeunes à la dérive, des familles chrétiennes et leur multitude d’enfants chantant et priant sur le chemin depuis dix ans, des pèlerins au look vintage tout droit sortis du Moyen-Age, des cyclistes brésiliens frustrés, s’étonnant ne rien avoir vu après avoir parcouru le Camino Francès en dix jours, Nicolas cet unijambiste faisant une sieste la nuque calée sur sa prothèse ou encore Jan le Hollandais de 90 ans nourri aux yaourts tirant sa cariole depuis des années sur des milliers de kilomètres entre Fatima, Santiago, Lourdes et Rome. Ces images reviennent souvent à ma mémoire et ravivent l’affection ou l’admiration que j’ai pu éprouver lors de ces rencontres durant mes multiples pérégrinations en France ou sur la péninsule ibérique.
Le dernier personnage en date s’appelle Pedro Cabral, je l’ai rencontré par hasard en mars 2022 ou par chance sur la Via de la Plata et sur le Camino Sanabrès , un camino où l’on compte les pèlerins sur les doigts des deux mains tant cet itinéraire est désert… de tout ! Imaginez 1000 km de Séville à Saint-Jacques, de l’Andalousie aride en passant par l’Extremadura tout aussi inhospitalière dont seuls les chênes liège et les oliviers viennent rompre la monotonie. C’est pourtant là que réside toute la fascination de ce chemin.
Début du voyage en traversant un parc naturel planté de chênes liège où s’ébattent les fameux cochons noirs
un carnet, des Rotring, une palette de couleurs.
Ce soir là, attablé dans le dortoir de la pension municipale de Zafra, l’homme en avait probablement fini avec sa lessive ou ses courses à la tienda du coin. Peut être avait il même renoncé à une sieste réparatrice avant le diner ? Non, Pedro peignait ! Je m’approchais et contemplais d’abord les lignes fines de son dessin. La plume du Rotring glissait sur le bloc de papier puis il ouvrit une minuscule boite de couleurs et l’aquarelle se mit à vivre par touches délicates . Je reconnus immédiatement le paysage que l’on avait traversé durant cette journée. Il l’avait d’abord photographié et maintenant il le projetait sur le papier, de tout son art.
L’univers des dortoirs du chemin
une albergue incroyable entièrement tapissée de coquilles
Pedro ne gardait apparemment que l’essentiel du décor, il jonglait avec la lumière et les perspectives des maisons, des routes se perdant à l’infini ou celles des villages ou avec la trame de la végétation basse des plaines infinies . La vision d’un peintre pèlerin suscite une curiosité générale et un question sans doute redondante : pourquoi s’alourdir d’un tel matériel et peindre, là, maintenant sans attendre son retour ? J’évitais de lui poser cette sempiternelle question et je laissais l’artiste discret et solitaire se dévoiler. Pedro est un architecte, 69 ans aujourd’hui , qui attendait impatiemment l’âge de la retraite pour se lancer dans un nouveau pèlerinage.
Arrivée dans Salamanca , comme une oasis de vie plantée dans l’Extremadura
Tous les chemins mènent …à Compostelle comme le Camino Sanabrés qui prolonge la Via de la Plata vers la Galice
Il attendra cependant deux ans de plus que le Covid passe et que l’Espagne réouvre ses frontières et ses albergues ! Les rencontres sont spontanées et authentiques sur ces sentiers. Très vite nous avons sympathisé avec d’autres marcheurs et formé un groupe WhatsApp. Nos trajets se sont séparés puis rejoints, je recroisais Pédro quelques fois à la terrasse d’un café débutant un croquis . En quittant la Via de la Plata pour prendre le camino Sanabrès, le peintre allongea les étapes. Il était attendu à Lisbonne mais ses dessins publiés sur Facebook m’ouvraient la voie. je déchiffrais ses nouvelles œuvres avec toujours le même intérêt . Alors que la plupart d’entre nous bombardions le paysage à coup de photos numériques, Pedro se focalisait sur une seule pour en faire un tableau quotidien. Chacune recevait alors sa signature et la petite coquille ainsi que le numéro du jour.
L’Arche romaine de Caparra. Ce jour là un taxi nous amena vers le seul hôtel du coin à plus de 10 km
Ce détail est important sur ce genre de parcours où l’on manque vite de repères au point d’en oublier jusqu’à la date de son départ de Séville ! Déjà vingt jours de marche, encore une semaine pour virer vers la Galice et encore une autre pour atteindre Compostelle . Je mis quarante quatre jours pour atteindre mon but. Entre temps Pédro avait quitté le camino plus tôt que prévu ayant attrapé le Covid dans une pension surchargée. Après un confinement forcé à Lisbonne il revint finir son chemin avec sa fille Matha quelques semaines plus tard. Je le contactais à mon retour en France et lui proposais de diffuser ces dessins. Il refusa gentiment m’expliquant préparer une exposition et ce livre.
Pedro Cabral, un artiste en balade
une aventure de 1000 km depuis Séville.
Voilà donc quelques extraits de son carnet de voyage sur la Via de la Plata. Chacune de ces illustrations m’est familière et me ramène avec délice sur ce long périple à travers l’Espagne. Alors j’ai voulu à mon tour partager avec vous ces émotions si joliment peintes par Pédro et vous inciter à tenter l’expérience de cette grande solitude où chaque ville traversée est comme une oasis de beauté, de culture, où chaque rencontre comme celle-ci donnera du sens à votre chemin.
A l’occasion de mon périple sur la Voie de la Plata et le Camino Sanabrès (1007 km) en mars 2022, de Séville à St Jacques de Compostelle, j’ai pensé adopter des chaussures de trail. Le premier travail consista à trouver le bon modèle dans une multitude de marques auxquelles je ne connais ..rien ! Drop, méta, talon, amorti , j’ai découvert un jargon très spécialisé. Après des comparaisons techniques, la lecture des forums spécialisés , j’ai finalement acheté les Hoka Speedgoat 4 GTX . Avant de vous livrer le verdict, voici quelques généralités.
Retrouvez le récit complet de La Via de la Plata 2022 (complet story of this camino : ICI/HEREPourquoi la chaussure de trail séduit -elle alors le randonneur ?
Trail, rando , la rencontre improbable de deux univers . D’un côté la foulée rapide et légère du runner hyper léger , de l’autre le pas lent du marcheur souvent lourdement chargé. D’un côté une technologie sophistiquée 3D répondant au cahier des charges de la course, De l’autre, la recherche de la solidité allégée et le confort . Et pourtant le randonneur peut tirer de la chaussure de trail de vrais avantages.
Qu’apporte la géométrie trail ?? Elle n’ a qu’un impact limité sur l’équilibre du randonneur, excepté peut être la largeur du talon qui lui octroie un bonne stabilité latérale, notamment si celui-ci porte un sac d’une dizaine de kilos sur un terrain difficile. La marche à un rythme de 4 à 5 km ne nécessite pas le même enroulement du pied et l’incurvation de la semelle (drop et talon) du chaussure de running n’apporte rien de déterminant . Côté largeurs de pied, les fabricants trail proposent plus de choix que leurs homologues, ainsi que des modèles répondant aux types de déformation du pied ! (pronation ou supination) . Du (presque) sur-mesure. En revanche les fabricants spécialisés en rando déclinent sur des tiges basse, mid et haute.
Les fabricants spécialisés dans les chaussures de running proposent aujourd’hui une large déclinaison de modèles prenant en compte les divers aspects anatomiques du coureur .
Le poids- plume des trails. Incontestablement, la fabrication à base de mousses très légères, de densité variables et aux multiples épaisseurs, l’utilisation des tissus mesh permettent d’obtenir un gain de poids considérable par rapport aux chaussures de rando traditionnelle . Rappelons qu’à chaque pas le randonneur doit fournir plus d’efforts avec un chaussure lourde . Ce qui n’est pas négligeable sur de longues distances en terme de fatigue, avec toutes ses conséquences. Toutefois Il convient évidemment comparer ce qui est comparable, c ‘est à dire les poids entre une chaussure de trail un modèle de rando tige basse.
La respirabilité. l’utilisation de tissu mesh très léger sur la tige sur une chaussure de trail permet une meilleure évacuation de la transpiration . De plus, le séchage sera beaucoup plus rapide. Nous verrons que certains fabricant utilisent cependant la technologie Gore-Tex en trail qui nécessite plus d’entretien, alourdit la chaussure et bloque parfois l’eau quand elle y pénètre. Personnellement je l’ai adoptée depuis des années. Question : si cette membrane apportait cependant un peu plus de solidité ? A voir .
L’amorti. Tous ceux (dont moi) qui encaissent mal les chocs vertébraux répétés vont être comblés en adoptant des chaussures de trail . Leur conception offre en effet un amorti bien supérieur à celui des chaussures de randonnée classiques, même équipées de semelles intérieures absorbantes de choc ou talonnettes de silicone (qui se baladent d’ailleurs allègrement ! )
La solidité. Nous y voilà ! Une chaussure de running a une vie de 1000 à 1200 km, sachant que la dégradation s’accélère rapidement après 400 km. Après une longue course, elle ne retrouve ses qualités qu’après 100 heures au repos ! Une bonne chaussure de rando possède une durée de vie 1500 à 2000 km en gardant des qualités acceptables. Beaucoup de randonneur, par soucis d’économie, prolonge l’usage de leurs chaussures en perdant drastiquement du confort, de l’adhérence et de la fiabilité. Tout dépend en fait de la conception, des terrains parcourus. Et dans les deux cas, l ‘asphalte tue l’une comme l’autre ! En montagne, avec 10 kg sur le dos, sur des caillasses, la chaussure de trail risque de souffrir d’avantage. Une bonne chaussure de rando, puzzle d’une centaine de pièces mais aux multiples coutures extérieures, risque à la longue également de mal vieillir. Côté sol, les semelles Vibram équipent désormais tout le spectre des chaussures outdoor et reste pour moi la référence absolue. Il en existe cependant d’excellentes développées par les fabricants. Mais.. ! A condition que la qualité fabrication suive. On ne compte plus le nombre décollages prématurés de semelle . Bilan : en utilisation tout-terrain pur et sur le long terme, une chaussure de rando devrait mieux vieillir.
Le prix. La conception sophistiquée des chaussures de trail justifie leur prix . Il faut débourser de 120 à 200 € pour un modèle de bonne qualité . C’est exactement la même fourchette pour une chaussure de rando. Les frileux devront toutefois investir dans un modèle d’hiver plus chaud, généralement plus montant.
TEST HOKA SPEEDGOAT 4 GTX . Conditions du test : 1000 km sur la Via de la Plata , 44 jours, sentiers majoritairement sableux , secs et sur asphalte. Quatre jours de pluie fine., une température matinale de mars à mai 2022 entre 3°c et 10°c en Andalousie et Extrémadura , jusqu’à 26°C en Galice. Chaussettes Monnet mixte Mérinos+synthétique. Pré- usage en France : environ 250 km. Utilisation de semelles orthopédiques un peu « fatiguées ») . (Mon podologue n’a toutefois pas souhaité les changer avant mon départ)
Achat octobre 2021 : 150€ sur le site Snowleader. Taille 11 US
La Hoka Speedgoat 4 GTX , un modèle « made in USA » qui s’est révélé bien adapté
à la rando longue distance
Premier essai, premières sensations .
La Hoka Speedgoat GTX est dotée d’une semelle monobloc qui enserre la tige, donc aucune couture apparente. La semelle MegagGrip Vibram comporte des crampons de 5 mm. La tige adopte donc la technologie Gore-Tex, ce qui lui donne un aspect un peu raide. J’ai glissé mes semelles orthopédiques sans problème. La taille choisie (+1 pointure 11 US – 45 ) était la bonne et j’ai senti un confort immédiat, pas de point génant, largeur du pied idéale.
Les premiers kilomètres sans charge . Le super amorti de la Hoka Speedgoat GTX donne d’abord l’impression de marcher sur des ressors, celle de s’enfoncer un peu à chaque pas. Puis j’ai apprécié rapidement le confort ce véritable système anti-choc. La chaussure étant large , il m’a fallut resserrer le laçage , un système classique très efficace. La qualité des lacets permet même se passer du double noeuds.
Marche sur de très longues distances, (680 km Via de la Plata) terrains vallonnés, sentiers gravillons et secs : la chaussure est vraiment très confortable. Vu la température glaciale le matin, pas de problème d’échauffement ! La tige basse laisse régulièrement entrer des gravillons. La doublure Gore-Tex a été très efficace lors de passage de zones humides et les rares passages en herbes hauts. En revanche, parfois lors des nombreux kilomètres sur l’asphalte , la chaussure a manqué un peu de respiration.
Des sols très variés sur la Via de la Plata qui ont mis à rude épreuve physique et .. chaussures !
Influence de la marche chargée à 10 kg : le poids du sac influa évidemment sur ma stabilité latérale sur des passages avec dévers. La chaussure encaisse bien la pression supplémentaire. L’usage des bâtons de marche compensa bien ici les légères pertes d’équilibre. Les marcheurs aux chevilles fragiles devront également prendre en compte ce comportement , sachant que le chaussant est un peu plus haut à cause de la semelle plus épaisse. La charge supplémentaire de 10 kg a probablement à moins d’effets en terme de tassement des mousses que la pratique de la course avec ses foulées . Toutefois, l’enchaînement des étapes comme sur la Plata, ne laisse aucun répit à la chaussure de trail pour reprendre ses qualités initiales.
Comportement sur terrain plus exigeant ( Camino Sanabrès – 320 km)
Les Hoka Speedgoat GTX commençait alors perdre un peu d’accroche après un millier de kilomètres à cause de l’usure des crampons. (je reviendrais sur l’usure globale) – Changement de topologie sur le Camino Sanabrès qui toutefois présente peu de passages très caillouteux. La chaussure s’est montré d’un comportement très rassurant à ces occasions, avec encore une fois la nécessité d’un serrage renforcé
Comportement par temps de pluie . j’ai été gâté sur ce chemin avec seulement 3 à 4 jours de pluie, genre crachin . Cela dit , j’ai dû toutefois les faire sécher le soir avec du papier journal une nuit lors d’une étape particulièrement arrosée et très froide. L’opération a très bien fonctionné, elles étaient sèches le lendemain matin.
L’utilisation de semelles orthopédiques. Il n’y a aucune contre-indication à remplacer les semelles intérieures des trails par ses orthopédiques. On y perd certes un peu d’amorti mais qui se compense largement par la conception du modèle très absorbante des chocs.
Usure naturelle après 1300 km . La semelle monocoque a bien résisté à l’abrasion des chemins de gravillons et asphalte.
la partie tige est intacte. La pliure du pied n’a pas causé de déchirement sur la partie supérieure.
L’usure générale après 1300 km
la semelle Vibram a bien tenu la distance même si elle présente des signes d’usure prononcés. (C’était à vrai dire ma réelle crainte au départ de Séville) . Les crampons de 5 mm ont évidemment dégagé sur les zones de contacts les plus sollicités. La semelle monobloc a été entamée au niveau des talons . J’ai été vraiment rassuré qu’elle ne se soit pas du tout désolidarisée de la tige , pas le moindre décollement . La pliure au niveau des orteils n’a pas provoqué non plus de déchirure après tant de kilomètres. Les lacets n’ont subit aucune usure. Côté intérieure, je note juste quelques points d’usure du tissu au niveau du talon.
BILAN GENERAL
Je suis vraiment satisfait de mon choix . La Hoka Speedgoat GTX m’a donné entière satisfaction et a tenu le choc lors de ce programme ambitieux, avec de nombreux kilomètres sur asphalte, des passages humides. Je n’ai pas eu besoin de longues sorties pour les roder, le confort fut immédiat. La technologie GTX a été efficace dans les limites habituelles . La conception trail apporte un gain de poids très appréciable sur ce type de parcours aux étapes souvent très longues mais peu exigeant en matière de protection du pied et d’accroche. Avec l’enchaînement des étapes sur 44 jours , la Hoka a du perdre en qualité, même si je ne l’ai que très peu ressenti . Enfin le rapport qualité/prix est très bon . Profitez des périodes de soldes pour les acheter jusqu’à 40% moins cher sur le Net. Conquis et rassuré, j’ai racheté le même modèle pour mes prochains périples. Cela dit rien ne remplace l’essayage d’une chaussure de rando ou de trail . La Hoka Speedgoat GTX convient à mon anatomie, à ma robustesse de cheville . Un vrai coup de chance. N’hésitez pas à comparer les marques et les modèles. Quel qu’il soit, le confort doit être immédiat. La plupart des chaussures outdoor italiennes sont notamment plus étroites (Scarpa, La Sportiva, Lange en ski.. etc..) . Les chaussures de trails sont promis à un bel avenir en rando. Décathlon se penche d’ailleurs très très sérieusement sur le sujet ! .
Evolution, révolution pour les progressistes ou décadence pour les conservateurs, le numérique bouleverse ou améliore, au choix depuis quelques années la vie du pèlerin sur les chemin de Compostelle , avec des outils essentiellement utilisés sur smartphone. Etant moi-même un geek assumé, j’ai pu observé que le phénomène s’était encore accentué lors de mon camino de la Via de la Plata réalisé de mars à mai 2022 .
Constat : beaucoup de marcheurs ont même renoncé à emporter un guide papier pour soit disant s’alléger..mais en transportant une batterie supplémentaire voire des panneaux solaires car les GPS sont gourmands en énergie . On n’en est pas à un paradoxe près ! Toutefois, force est de constater que l’usage des solutions numériques n’est pas totalement clair pour tous . Il subsiste encore quelques confusions et des choix totalement inadaptés comme nous allons le voir .
Résumons, sur la Via de la Plata les pèlerins ont quatre préoccupations majeures : s’orienter lorsque le balisage devient approximatif, se positionner dans ce no man ‘s land un rien stressant , trouver un hébergement ouvert, au tarif abordable (pour la plupart d’entre nous ), en parcourant des distances acceptables, puis communiquer entre eux . Tous disposent désormais d’applications et de sites internet « spécial camino » utilisables en ou hors connexion 4G . Bonne nouvelle : formidable tout est gratuit ! Normal puisqu’il s’agit d’une offre commerciale financée principalement par les hébergeurs du chemin. D’autre part certaines App de navigation sont dites collaboratives, en Open source (Mapy, OsMap..). Nous regarderons cela de plus près .
RESTER CONNECTé
Geek marcheur, ton destin est lié à la qualité du réseau ….et aux contraintes de ton abonnement.
Durant ce long voyage sur la Via de la Plata, j’ai apprécié la bonne couverture du réseau 4G espagnol , même sur les zones les plus désertiques. Côté budget, depuis la mise en place du « roaming » au niveau européen, nous pouvons utiliser notre forfait national sans surtaxe sur les réseaux des opérateurs locaux (Movistar, Vodafone, Orange, Yoigo). Cela permet donc aux européens de s’affranchir des connexions WiFi, enfin en principe . Les voyageurs étrangers hors UE , ont accès à des cartes prépayées (1 à 4 GB pour 9 à 15€/mois). La recharge de ces cartes se fait facilement dans les nombreux bureaux Tabaccos. Quant au Wi-Fi des albergues, pensions et hôtels, il n’est pas meilleur ni pire qu’en France. Ce sont souvent des réseaux non sécurisés, le débit est médiocre. Vous n’accéderez donc pas à certains sites protégés. J’ai du à quelques reprises re-booter des box exotiques et capricieuses…sans trop de succès ! Globalement et avec un peu de patience, le geek s’en sortira.
RESTER GROUPé
FaceBook , Instagram, WhatsApp, l’ère Compostelle des mini-réseaux
Via de la Plata Pilgrims Group : la référence sur FaceBook . Cette page est gérée et modérée par Gerald Kelly depuis des années. Ce spécialiste de la Plata est aussi l’auteur de guides papier depuis près de dix ans et de versions numériques au format PDF ou adaptées aux smartphone et enfin d’une App : VIA . Une page FB + un site (https://www.viadelaplataguide.net) + Une App + des fichiers téléchargeables contre petite contribution, il s’git donc d’une offre complète très ciblée, diversifiée. C’est surtout un concept sérieux basé sur l’expérience de l’administrateur et sa réactivité. Il offre ici notamment des mises à jour régulières des hébergements . Cette page accueille bien sûr les publications de pèlerins sur le chemin ou l’ayant parcouru. Ces derniers sont donc en mesure de fournir des infos en temps réel ou presque, toujours sous la validation et la modération de l’administrateur. Je suis donc resté attentif à ces publications, lors de ma préparation logistique et sur mon chemin. Il existe bien sûr d’autres pages sur Compostelle, généralistes ou spécialisées par chemin.
WhatsApp : vous n’y échapperez pas !
Lorsque les relations se constituent sur le chemin, le pèlerin connecté rejoint ou forme désormais un groupe WhatsApp , on n’y échappe pas ! Il est vrai que l’App permet de constituer un réseau privé et international très performant pour communiquer les dernières infos, partager les selfies et autres photos. C’est aussi le moyen de rester en contact une fois le groupe éparpillé. PS. Je rappelle que WhatsApp compresse sauvagement vos photos pour accélérer le débit ..et la mise en ligne sur FaceBook ! il existe cependant des solutions pour transmettre ou sauvegarder vos photos sans les dégrader. Enfin, ne soyez pas étonné si certains hospitaleros vous intègre à leur groupe. ils sont souvent eux-mêmes interconnectés !
LESAPPLICATIONS pour smartphone. Navigation, hébergements : profusion et confusiondes genres.
Google Maps : qu’on se le dise une fois pour toutes , NON ce n’est une App adaptée à la randonnée. Il s’agit d’un outil commercial, un algorithme, basé sur les recherches des internautes en matière d’hôtels restaurants, spectacles, supermarchés etc.. J’ai donc utilisé Google Maps pour trouver ce type d’établissements dans les villes et villages. (voir ci-après les solutions)
Google Traduction : j’avoue être assez bluffé par l’outil. Il est capable de vous traduire le menu d’un simple scan ! Hyper pratique. Je suis même tomber sur une hospitalera ultra branchée qui conversa en traduction instantanée. Dérive délirante, mieux vaut apprendre les rudiments d’espagnol et favoriser un vrai dialogue dans ce beau pays où l’on ne parle que très peu l’anglais ou le français.
Buen Camino : Non, cette application n’est pas destinée à vous orienter sur le chemin ! Elle est dédiée aux hébergements en priorité. Cela dit la petite cartographie proposée et la boussole m’ont été utiles pour trouver quelques fois les albergues ou hôtels . Hélas, Buen Camino gère peu pour le moment la Via de la Plata . Il faut arriver sur le camino Sanabrès pour avoir plus d’offres qui hélas ne sont pas toujours mises à jour. Mais l’outil est plutôt bien fait et agréable.
Wise et Ninja . Voici deux autres applications que j’ai utilisées occasionnellement sur la Via de la Plata . Elles reprennent sensiblement les mêmes sites . WISE est judicieusement partitionné en régions, d’une belle ergonomie et d’une cartographie OpenStreet Map pratique . Elle accepte également les commentaires. Dommage que les numéros de téléphone ne soient pas au format international pour un appel direct. NINJA une App bien pratique pour calculer ses étapes et visualiser le camino sur le terrain (OSM aussi )
Booking.com La plate-forme hôtelière est aujourd’hui largement relayée par la plupart des App spécialisées Compostelle qui proposent un lien direct. Je l’ai utilisé plusieurs fois pour éviter des appels de réservation sachant que je bénéficie d’un programme de fidélité avantageux . Cependant je vous engage à contacter directement les hébergements. Les tarifs sont souvent plus attractifs et négociables.
RESTER SUR LE CHEMIN
L’usage du GPS occupe une place de choix sur la Via de la Plata. Une fois que l’on a banni Google Maps, il convient d’adopter de vraies App de randonnée, avec des fonds de cartes bien détaillés (1:25.000e ) et surtout qui proposent le tracé du camino. Gerald Kelly propose le téléchargement des traces au format KML (un format Garmin à l’origine) . Le format .Gpx est désormais très utilisé. Il est toutefois facile de convertir les KML en .Gpx à l’aide de petits utilitaires . Ces traces sont à utiliser sur des App de rando ((Sitytrail, ViewRanger, Iphigénie..) . J’ai testé aussi mon App préférée en France : Iphigénie. Hélas, l’obligation de télécharger les traces en wifi au format .Gpx rend l’usage plus fastidieux. Et puis la cartographie IGN Espagne est beaucoup moins lisible que son homologue française. Les pèlerins étrangers disposent d’autres Applications. J’ai donc privilégié une App formidable : Mapy.Cz . La cartographie OSM est ici largement suffisante, elle fonctionne hors connexion grâce au téléchargement des fonds de cartes espagnoles par région et gros avantage, le tracé de de la Via de la Plata est déjà présent.
Gronze.com . le site espagnol de référence sur Compostelle
J’ai rencontré plusieurs pèlerins qui n’utilisaient que ce site pour planifier leurs étapes et réserver les hébergements . Ses atouts : la parfaite mise à jour de ces derniers, une version française, une géolocalisation suffisante (via Google Earth) , un défilement des étapes horizontal très pratique , une illustration très claire . Il comporte de réelles informations culturelles et propose une vision globale sur tous les chemins de Compostelle en Espagne. L’ouverture d’un compte permet de télécharger les itinéraires et les utiliser hors connexion . Je l’ai maintes fois utilisé pour retracer des étapes, m’informer de la fermeture d’albergues .
Parmi les Chemins de Compostelle que j’ai eu la chance de parcourir depuis 2014 , la Via de la Plata suivie du Camino Sanabrès reste une expérience exceptionnelle. Un camino qui exige un peu plus de résistance, d’improvisation, de temps, d’équilibre face à la solitude, bref.. un poquito más .. comme disent nos voisins espagnols. Récit de cette belle balade de 44 jours sur près de 1000 km, une remontée du sud au nord de cette ancienne voie romaine, en traversant l’Andalousie, l’Extremadura, Castille y Léon puis la Galice.