Archives pour la catégorie Randonnées IDF

Rando 100% impro dans le chaos parigot

Pas l’ombre d’un doute, la vie du retraité actuel n’est pas une sinécure. Le senior souvent éjecté ou retiré devenu randonneur se frotte lui aussi au spectacle affligeant des montagnes d’ordures et plus encore aux problèmes de transports publics dus aux fins de grèves relatives à la reforme. Réforme de quoi ?

Paris ville-lumière, paradis des amoureux, son accueil, sa culture ..et blablabla. On en oublierait presque qu’il y a une manif différente par jour… toute l’année !

Des retraites ! Ajoutons à cette double peine , la foule de travaux sur les réseaux SNCF et RATP ainsi que les bouclages de quartiers dus aux diverses courses à pied et les quelques défilés protestataires dominicaux habituels . C’est ainsi que dimanche dernier, 8h00, je me suis retrouvé planté à un l’arrêt de la gare Saint-Lazare ligne 26 , un bus dont le premier départ a été reprogrammé à 14h30 ! Toute idée de rejoindre la gare du Nord, rejoindre un groupe et partir vers Provins dans le délai requis fut une totale utopie. J’y renonçais pour improviser une journée de balade en solo dans la capitale encore endormie, au silence rompu par intermittence par le ballet des balayeuses effaçant les traces de la manif de la veille.

Les Tuileries désertées un jour off . C’est si bon d’y cheminer très tôt le matin
l’Arbre aux Voyelles, un bronze signé Giuseppe Penome, de 1999 , inspiration tempête

La place de l’Opéra a récupéré des outrages des Black blocks, des panneaux d’agglo protégent encore les distributeurs de billets et rappellent toute la brutalité de la contestation. L’Opéra Garnier blindé de sa cotte de mailles d’échafaudage avait résisté . A un an des J.O de 2024 Paris se refait aussi une beauté et je ne compte plus le nombre de chantiers en cours tout au long de mon parcours improvisé. L’ Arche de triomphe du Carrousel a disparu du décor, planqué derrière des palissades agrémentées du récit historique de l’édifice , les jardins des Tuileries montrent des trous béants et la place de la Concorde n’est guère en meilleure forme. Je décide de rejoindre la Seine et la suivre le plus loin possible pour atteindre le Bois de Boulogne.

Le Pont de Grenelle, villégiature de quelques privilégiés qui ont le bonheur de vivre au fil de l’eau en plein cœur de Paris
Un ouvrage signé Eiffel, super star prisée par les photographes de mode ou ceux des jeunes mariés nippons.

Un vent de Nord Ouest balaie le quai sous un ciel menaçant, sans décourager les joggers et touristes matinaux. Car à 9h00 , Paris s’éveille. Les vendeurs de Tour Eiffel arrivent un à un et commencent à étaler leur carré de tissu sur le trottoir pour présenter leur stock de ferrailles « made In China ou Bengladesh » . Gustave n’ en demandait pas tant. Une poignée à chaque coin permet de replier le tout en deux secondes si les flics débarquent, voir de les balancer dans le fleuve ! Les ponts défilent au dessus de moi, j’entraverse d’autres. Les bateaux-mouches sont prêts à recevoir nos hôtes américains, japonais, coréens. Les Russes manquent à l’appel . Ah bon ? Je traverse la Seine par le Pont de Garibaldi, face à la Maison de la Radio et m’enfonce dans le XVIe vers la Porte d’Auteuil. La statue de la Liberté modèle réduit me tourne le dos et continue d’éclairer le paysage plombé par un ciel gris. 10h00 changement de standing, les familles chics baladent leurs blondinets en trottinette ou en poussette, les boulangeries me font de l’œil sans résultat jusqu’à l’hippodrome . Je résiste à la gourmandise bien décidé à rejoindre la cabane du bois à la porte de Boulogne pour prendre un café. Il existe un petite dizaine de ces kiosques qui font le bonheur des promeneurs et de ces dames à toutous, toutes des habituées qui viennent tailler la bavette à la buvette.

Les berges de la Seine aux abords du camping du Bois de Boulogne. De belles péniches ripolinées et parfois une épave de bateliers moins chanceux.

Plus loin, des grappes de cyclistes se tirent une bourre infernale dans la descente qui borde l’hippodrome de Longchamp. Il n’est pas rare qu’une ambulance des pompiers en ramasse lorsque ça tourne mal ou que ca frotte un peu trop dans les virages. Courageux ou inconscients, quelques VTT et vélos électriques se mêlent à la masse des routiers, un peloton qui s’étire jusqu’au moulin de Bagatelle. Le printemps est là et les tribunes de l’hippodrome vont bientôt résonner des clameurs des parieurs. En juillet prochain, la pelouse centrale recevra , les Solidays, cet immense festival. Je contourne l’endroit par la gauche et redescend vers la Seine emprunter le sentier qui serpente entre la Seine et le camping du Bois de Boulogne, le seul et unique à Paris. Chaque année, j’observe les métamorphoses successives : installation de tentes familiales, roulottes et aujourd’hui construction de petits chalets avec terrasse et large baie vitrée. Le grand confort en dur côtoie désormais celui des classiques camping-cars venus de toute l’Europe.

Les grands fauves d’Afrique squattent les bois parisiens. Effet précoce du changement climatique. Allez aux bouleaux, cette allée est superbe !

Les tentes des routards s’intercalent comme elles peuvent dans les parcelles. Passage au barrage de Suresnes, au loin les cormorans font une sieste sur les câbles d’acier. Le Yacht Club de Boulogne tiré à quatre épingles attend ses marins d’eau douce pour une première sortie de fin d’hiver. Cet ex chemin de halage ombragé mène aux terrains de sport de Bagatelle et au pont de Puteaux. Joueurs pakistanais de cricket, kites, club footeux et rugby, se partagent l’espace. Les plaisanciers bateliers jardinent sur les pontons, réparent, repeignent. J’arrive à l’île de Puteaux. Elle est devenue un lieu totalement dédié aux loisirs avec jadis une piscine, tennis et restaurant (La ville de Neuilly est juste en face !). On y trouve un magnifique club d’aviron et les rameurs investissent chaque w.e les bras de la Seine lorsque le trafic fluvial est l’arrêt , hiver comme été. Je retraverse la Seine, cette fois au pont de Neuilly qui prolonge le centre d’affaires de la Défense, mon prochain point de passage pour rejoindre Bois-Colombes. Les trains de banlieue et les bagnoles venant de l’A14 ou A86 déboulent du tunnel qui émerge de la dalle géante surplombée de sa montagne de béton et de verre.

58 ponts utilisés par des voies parisiennes en dehors de ceux au-dessus de la Seine ; 10 ponts utilisés par la RATP ; 33 ponts utilisés par la SNCF 
Randonneur et mateur ! je ne me lasse pas de regarder les dentelles d’acier sous les jupes des ponts de la capitale.

Là aussi , travaux à tous les étages, l’Esplanade va se transformer en un parc urbain de 5 ha, un lifting signé de l’architecte-paysagiste Michel Desvignes. Cocktail du minéral, du végétal, entre travail et détente, le défi est à la mesure de cette fourmilière du business. Bientôt 21 km au podomètre, les jambes deviennent lourdes, je coupe à travers le CNIT. Le berlingot de ciment fut longtemps le site des expositions parisiennes . J’y allais avec mes parents lors du rendez-vous des Arts Ménagers et bien années plus tard pour le Salon Nautique. Imaginez les encombrements de camions pour faire monter des voiliers de 20 m, des centaines de bateaux sur la dalle ! Aujourd’hui le monstre s’est évidé en détruisant ses étages intérieurs, s’est gonflé d’appendices latéraux. Sa façade sud est devenue le plus grand panneau d’affichage de la capitale. Des équipes d’alpinistes viennent y coller une mosaïque de dizaines de stickers formant des pubs géantes du dernier smartphone en vogue. Je fais une dernière rotation sur 360° histoire de boucler la séquence nostalgie et prend la sortie nord vers Courbevoie et la Garenne-Colombes. Le tram T2 déroule devant mois son tapis vert jusqu’à Bezon, il me reste encore une demi-heure de marche jusqu’à la casa.

Si la ville n’est pas très grande (10 km X 10) les parcours de balade peuvent se rallonger et vite s’intensifier . Cette rando 100% impro s’étend sur 24 km dans cette boucle de la Seine. Vrai avantage ou piège, le nombre de bistrots et pâtisseries !

14h00 , 24 km plus loin, l’asphalte m’a surchauffé les pétons, le thé est encore chaud dans le Thermos. C’est bon de rentrer tôt et comater sur le canapé sous les rayons du soleil. Finalement les grèves c’est plutôt bien pour favoriser les randos porte à porte non ? !

Rando en forêt d’Hautil et son sommet d’île-de-France

Le bassin géologique parisien rend la vie plus belle aux randonneurs endurants d’Ile-de France en leur offrant parfois de superbes panoramas. Cette randonnée de 20 km va vous emmener dans la forêt d’Hautil (1250ha) une butte délimitée par les versants abrupts de la vallée de la Seine au sud et celle de l’Oise à l’Est. Votre parcours peut débuter à la gare de Vernouilllet-Verneuil (ligne de Mantes-la-Jolie) .

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Un beau parcours de 20 km blotti entre les bras de la Seine et de l’Oise

Vous traversez la Seine et la petite ville de Triel en longeant l’Eglise St Martin datant du XIIe et XIIIe siècle puis en route pour une longue montée vers la forêt. L’itinéraire passe à proximité de Chanteloup-les-Vignes dont le nom nous ramène dans un passé glorieux, une époque où les fameux vins de Triel ravissaient le palais des seigneurs de la Cour. Ce règne viticole dura près de mille ans et s’interrompit hélas avec l’arrivée du chemin de fer qui fit connaître partout en France les crus du Languedoc …beaucoup moins alcoolisés !

De beaux dénivelés

cette butte offre de beaux panoramas sur ses deux versants.

Cette région allait toutefois renaître au XVIIe siècle avec une autre richesse due à une couche géologique providentielle : le gypse . Ce minéral servait en effet à faire du plâtre. Des centaines de carrières souterraines furent ainsi creusées pour l’extraire. Le sentier de votre randonnée passe donc par un véritable gruyère invisible, extrêmement dangereux mais bien signalé .

Anciennes carrières de gypse en sous-sol et exploitations maraîchères en surface .

De nombreux panneaux d’interdiction d’accès mettent en garde les promeneurs et d’immenses trous, les fontis, témoignent des effondrements anciens.

L’église de Verneuil/Seine et l’arrivée sur les bords de l’Oise à Neuville.

Pas d’inquiétude, la forêt d’Hautil est un lieu magique pour la balade et comporte de multiples aires de pique-niques. Le point le plus haut est à 184 m (le sommet d’Ile de France est dans le Vexin avec 294m ! ). Le plateau s’avère légèrement vallonné, le châtaigner est omniprésent avec le chêne et quelques pins. Arrivé à Jouy-le-Moutier, ne manquez pas d’admirer le panorama à 180 degrés sur les quartiers de Cergy avant de redescendre cette fois vers l’Oise, à Neuville pour reprendre un train vers Paris (le RER A) ou une correspondance à Houilles dont la ligne L mène à Paris St Lazare. Voilà donc une balade très agréable.. en altitude qui vous donnera encore une autre vision des boucles de la Seine, de son affluent l’Oise, deux cours d’eau qui connaissent de nouveau un fort trafic . Leurs rives désormais bien aménagées sur des kilomètres permettent la découverte de cette frontière entre Yvelines et Val d’Oise, à pied ou à vélo.

La Drouette , rando de 24 km à l’Eure !

Après plus d’une décennie à parcourir les sentiers d’Ile-de France, il m’arrive encore de découvrir avec bonheur des endroits plein de charme baignés des cours d’eau tout aussi inconnus. Nous sommes près de Gazeran à une cinquantaine de kilomètres de Chartres et Joséphine emmène en balade les marcheurs de Randif vers la Drouette, un affluent de l’Eure.

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Beau parcours de 24 km en suivant les petits cours d’eau
La Drouette, une petite rivière de 39 km , affluent de l’Eure.

Le département des Yvelines vient ici flirter avec celui d’Eure et Loir et tous les parigots se croient soudain en pleine campagne et à une autre époque, celle où les belles lavandières de Droué qui venaient laver leur linge sale entre voisines et dont les rires résonnent encore dans un univers rural. Entre temps les corps de ferme ont fait peau neuve , les berlines citadines remplacent désormais les tracteurs dans les cours. Des chevaux de trait au chômage ou en retraite paissent dans les calmes herbages cernés de clôtures électriques et bordés de panneaux « ne pas les nourrir « .

Simple bon sens. Cette boucle de 24 km se faufile le long des bosquets sur les chemins parfois creusés par les engins agricoles en repos dominical ce jour là. Les plaines betteravières ou de céréales ne vont pas tarder à révéler leur identités et repeindre le décor de leur feuillage tout neuf . Un soleil pâle hésite de longs moments à sortir des nuages puis soudain éclaire les pâturages. Un indicible air de printemps envahit l’atmosphère et les cœurs. Le vent est tombé et les randonneurs se dépouillent un à un de leurs oripeaux d’hiver au fil des lieues qui défilent. Passé 13h00, ils s’assoient sur les bords endigués de la Drouette pour engloutir un pique-nique mérité . (Ils sont partis de Montparnasse très tôt et les ventres crient famine).

La région est parcourue de nombreux rus. Des vannes entrouvertes laissent ici et là passer un maigre filet dans ces canaux trop souvent encombrés d’une végétation parasite. Il reste alors deux , trois heures de marche pour boucler ce bel itinéraire, la cadence augmente. Un peu trop, Joséphine freine les ardeurs, multiplie les pauses « techniques ». Les dernières tablettes chocolat circulent de main en main et les gourdes sont vides en retrouvant la gare de Gazeran tant l’air devient chaud. Retour à la casa… un peu vidé moi aussi !

Texte et photos Richard Kirsch trekkingzone.fr

20 km de nuances de gris dans le bois de Milly

Dimanche matin , la pluie n’ a pas encore atteint l’Ile-de-France, elle traîne en route et envoie son tapis de nuages en messager pour prévenir le randonneur parigot d’en profiter . Les marcheurs du club Randif se sont donné rendez-vous dans les profondeurs du RER D à la gare de Lyon . Stoïques, traités inox et déterminés, sans broncher ils finissent de traverser l’hiver ponctué de ses trains de dépressions atlantiques et autres bourrasques glaciales venues du Nord. Ils se rendent cette fois dans le Parc Naturel Régional du Gâtinais, un parcours de 20 km concocté par Christine entre les gares de Maisse et Boutigny-sur-Essonne plantés sur cette ligne.

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Un parcours très boisé avec de beaux dénivelés au départ de Milly

Nous sommes aux abords de la forêt de Fontainebleau , un patchwork de vastes zones vertes diluées dans les plaines agricoles. Ratissés et semés récemment, les champs cachent encore le secret de leur culture. Gants, bonnets, les randonneurs quittent la gare de Maisse par la route et mettent le cap Nord’Est sous un ciel plombé sur le fameux GR1. Ils s’enfoncent dans les bosquets de jeunes chênes des premiers kilomètres. L’humus de feuilles mortes forme un tapis épais. La sécheresse n’ a pas permis de terminer le travail de décomposition habituelle.

Le château de Milly

Leur pas est souple et silencieux sur ce début de parcours plat et clément pour les muscles encore froids. L’objectif est d’atteindre Milly-la-Forêt avant l’heure du déjeuner, car il restera alors près de 13 km. La petite ville historique connaît peu d’animation en cette période de vacances scolaires. Soudain des chants percent ce silence, le groupe tente une visite de l’église médiévale Notre-Dame de l’Assomption en fin de messe dominicale. Discrets, ils y renoncent et ne s’attardent pas non plus devant la halle du marché en travaux de rénovation de toiture.

Les lavoirs rénovés sont légion en Ile-de-France et font le bonheur des randonneurs l’été

Seuls de beaux lavoirs attirent leur curiosité de photographe. Après quelques méandres de rues, les visiteurs un peu déçus rejoignent la forêt de Milly pour rejoindre le Cyclop. 22,50 mètres de haut et 350 tonnes d’acier, cette œuvre sculpturale monumentale luit au milieu de la nature éteinte . Réalisée par Jean Tinguely avec le concours de sa femme Niki de Saint Phalle et de leurs amis artistes (Bernhard Luginbühl, Rico Weber, Daniel Spoerri…), c’est une immense tête sans corps, étincelante de miroirs, avec un œil unique, une bouche d’où ruisselle de l’eau sur une langue toboggan, une oreille qui pèse une tonne. Le musée à ciel ouvert n’ouvre pas au public en hiver et les randonneurs admirent l’œuvre de loin, assis sur des troncs d’arbres pour prendre leur déjeuner sur le pouce .

Une randonnée sans grandes difficultés
Le Cyclop monumental de Milly . Les artistes en firent don à l’état en 1987

La seconde partie de cet itinéraire ne ressemble en rien au décor de la matinée. Le GRP des Vallées de l’Essonne prend de l’altitude et se met à serpenter à travers les pins. Le sol sablonneux a repris ses droits tout comme les blocs de grès ; ce qui ne fait pas l’affaire de certains ! Il faut cependant se hâter, « enfin peut être que oui, peut être pas trop » hésite Christine notre guide du jour dont le casse-tête du moment est de reprendre un train vers Paris à 40 de chaque heure à la gare de Boutigny et d’éviter ainsi de poireauter sur un quai. Ainsi va la gestion des groupes, entre orientation, nutrition et transportation dans un créneau horaire qui satisfasse le plus grand nombre ! Les jours ont considérablement rallongés en ce mois de mars teinté de gris . Fin de w.e , fin de vacances, le train du retour vers la capitale ne cesse de se remplir de banlieusards et randonneurs fatigués au fil des gares. Les premières gouttes tant attendues martèlent enfin l’asphalte, le ciel s’assombrit . Une journée de rando ordinaire s’achève. Dans quelques semaines, le printemps va exploser et repeindre la nature de vert tendre. Patience…!

Texte et photos Richard KirschTrekkingzone.fr

Droit aux buttes (de Parisis) ! Enfin presque ..

Comment tracer une rando de 24 km tortueuse à souhait dans un mouchoir de poche avec plus de 1000 m de dénivelés cumulés, à proximité de Paris et ailleurs qu’à Fausses Reposes et Meudon-Clamart, lieux connus pour la fameuse Bossapas ? (32 km et 1200 m +)

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Belle performance d’avoir tracé ces 24 km sur un timbre poste !

Tel était le défi que s’était lancé Gérard, ex-président et guide de Randif. Tout l’art fut donc d’exploiter le terrain, en composant entre nature et urbain tout en maitrisant les transports en commun d’IDF pour y accéder et en revenir. Son choix se porta ainsi sur les Buttes de Parisis, à une dizaine de kilomètres.. face à la fenêtre de ma chambre à Bois-Colombes ! Depuis le temps que je regardais scintiller les lumières à l’horizon sur ce curieux plissement de terrain, j’ai eu enfin l’occasion de partager cette exploration avec un vingtaine de marcheurs de l’asso. Tout commence sous un soleil éclatant ce dimanche matin à la gare de La Frette-Montigny sur la ligne J SNCF menant à Mantes-La-Jolie. Une brise glaciale venue de Scandinavie balaie depuis deux jours la région et c’est par ce climat tonique que le groupe ..démarre à froid sur la première et longue montée de la journée.

Moulins, fortifications, vignes, cet espace désormais protégé offre de nombreuses balades très variées.

Gérard annonce la couleur, cette côte n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend durant les 24 km au programme ! Nous voilà prévenus dans la partie ouest des Buttes de Parisis, un espace boisé de 650 ha blotti entre la vallée de la Seine et le domaine de Montmorency. Ce jeu de montagnes russes proposé se déroule sur les quatre buttes de Cormeilles, les Châtaigniers, Sannois et Orgemont, un itinéraire planté Nord-Ouest et Sud-Est. Reconnaissons qu’il faut une sacrée dose de cruauté pour martyriser les guiboles de marcheurs parigots par un climat polaire, sur ce terrain courant le long de l’autoroute A15 et qui serpente entre les zones pavillonnaires ! Mais ça serait parfaitement injuste car ce parcours se révéla d’une grande originalité notamment la vue sur offerte sur Paris à près de 170 m d’altitude est tout à fait surprenante.

Du haut de la Butte des Châtaigners, vue imprenable et ventilation garanties

Réunis sur la Butte des Châtaigniers, malgré les rafales de vent, nous restons tous scotchés devant ce panorama à 180 degrés d’où émergent les géants de la capitale : Tour Eiffel, quartier de la Défense, Sacré-Cœur et autres édifices que chacun s’amuse à identifier. Du haut de ces buttes, nous replongeons aussi dans l’histoire de cette région aux richesses si peu reconnues. Avant qu’elle devienne cette mégapole, ses plaines et ses coteaux furent jadis prisés pour la richesse de sa terre, sans doute l’une des plus fertiles de France. Maraichage, culture de la vigne, céréales..etc.. ses produits exceptionnels nourrissaient les parisiens et s’exportaient dans tout l’Hexagone.

Un bassin sédimentaire plein de ressources minérales
la Carrière de gypse « Lambert », jadis la plus importante d’Europe.

De part sa structure géologique, le bassin parisien offrait aussi une grande richesse minérale dont les carrières allaient contribuer aux constructions de cette ville . La Carrière de gypse « Lambert » à ciel ouvert fut ici la plus importante d’Europe avant d’être comblée progressivement. En se baladant ainsi de butte en butte, les marcheurs reviennent aussi dans les années 1870 en découvrant la ligne de défense érigée après le siège de Paris par les Prussiens dont le Fort de Cormeilles. Après un pique-nique rapide pris à l’abri sur la butte d’Orgemont (vu le climat ) et avoir contourner l’ouvrage pour la seconde fois de la journée ( eh fallait bien les tracer ces 24 km !) le guide conclut que le contrat était rempli et que le groupe méritait bien de rejoindre la gare de départ. Cette superbe randonnée de « proximité » a tenu toutes ses promesses et ouvert peut être des perspectives sur de futures aventures péri-urbaines passionnantes.

Texte et photos : Richard Kirsch (Trekkingzone.fr)

la convergence randos, c’est pas du gâteau.. mais de la galette.

Vu de l’extérieur avec un regard neuf, l’idée de faire converger quatre groupes de randonneurs vers un lieu précis à une heure donnée, évoluant à des vitesses différentes, ce problème de synchronisation ne semblait pas évident, voire réaliste . C’est sans compter sur l’expérience des animateurs (trices) de Randif qui depuis des années sont rodés à cet exercice délicat et qui fait partie désormais de son ADN. La seconde question qui vient à tout esprit cartésien : pourquoi ?

A table .. de ping pong !
belles balades dans la forêt de Carnelle

Multi récidiviste sur les chemins de pèlerinage, je comprends que la convergence de marcheurs vers un lieu précis s’explique facilement par la foi, l’esprit d’aventure ou la quête commune d’introspection ou tout autre raison mystique . La réponse était pourtant ailleurs. En l’occurrence, la convergence de randonnées en milieu associatif, tel Randif ou au CAF, au RIF et autres structures, a ici pour but de réunir de perpétuer la tradition de la galette mais en pleine nature ! Rappelons qu’en janvier, la galette constitue une tradition française perpétuée par une large majorité de la population et un pourcentage important du chiffre d’affaires des pâtissiers et de la grande distribution. Ainsi Randif avec sa convergence de quatre randonnées, participe au maintien à niveau de l’économie nationale.

passage délicat, les derniers coups de vent ont fait de la casse sur les chemins
Rando silencieuse dans un paysage gelé

Je n’irai pas à demander qu’elle soit déductible des impôts, mais pas loin ! Afin de justifier cette requête, j’invoquerais plutôt l’esprit de sacrifice des randonneurs de l’asso. Car marcher une bonne dizaine de kilomètres, se rejoindre sur une aire de jeu déserte , découper des galettes congelées sur des tables de tennis de table en béton, moi je dis bravo ! J’entends ici les protestations des puristes : la galette se mange tiède. Ils ignorent sans aucun doute que le transport d’un four à micro-ondes sur piles n’est pas d’une facilité évidente et que le réchauffage d’une galette sur un camping-gaz relève du sacrilège gastronomique. Alors que la température avoisinait les 3°C ce dimanche là, les randonneurs de Randif n’ont pas cédé aux sarcasmes et assumé : ils ont englouti tout ce qui se présentait sur les tables : galettes de supermarché, galette maison, ainsi que de nombreux gâteaux encore non identifiés à ce jour. Seule certitude, la concentration de produits classés G et dont le bilan calorique aurait poussé au suicide ce jour là n’importe quel nutritionniste .

l’hiver, propice au temps des cabanes enfantines
Mini chapelle.

Le taux de glycémie de certains a dû entrer dans la zone rouge. Il fallait bien çà pour affronter le reste des parcours l’après-midi même si la température corporelle des marcheurs sous perfusion de cidre fut relevée de quelques degrés . Certains d’entre eux affectés par le climat polaire ambiant ou une étrange lassitude post-digestive changèrent même de groupe. Alors que je guidais dix huit randonneurs au départ de Belloy, j’en ramenais ainsi seulement douze à Seugy ! Les effets de la convergence en basse température ont des effets insoupçonnés mais sont toujours l’occasion de partager un bon moment de convivialité. J’attends avec impatience le mois de juillet pour une convergence choucroute par 35°c de préférence !

Richard Kirsch

Merci à Gérard Gallet pour ses photos.

Voyage aux boues de l’enfer à Montmorency – Le retour

Il y a des dimanches où le randonneur parigot se demande s’il a fait le bon choix . La pluie n’avait pas cessé depuis quelques jours et il me fallut une sacrée dose de motivation pour quitter ma couette surtout lorsque une averse costaude vers 7h du matin sema le doute dans mon esprit. Bref Il fallut ainsi me faire une sacrée violence pour affronter un premier train de banlieue jusqu’à une première gare (St Lazare) , descendre dans les abysses glauques du RER E jusqu’à la gare du Nord , pour me perdre dans ses dédales de couloirs et de niveaux pour ensuite attendre le train de la ligne H en direction de Perçant Beaumont, autrement au bout de nulle part . Taverny, tout le monde descend !

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Le groupe d’un vingtaine de marcheurs emboîta le pas de Thérèse, guide expérimentée de chez Randif, toujours d’une humeur joviale qu’elles que soient les circonstances climatiques, qui nous avaient concocté un parcours de 22 km , et ce à une allure dite « moyenne » . (j’en rigole encore) La forêt de Montmorency se dessinait sur les hauteurs de la ville et nous la rejoignîmes par un sentier en pente douce qui zigzaguait entre les habitations puis s’éleva dans le bois. Dès les premiers mètres glissant je sus que le terrain allait tenir ses promesses : vous êtes venus et vous n’allez pas le regretter ! Arrivé sur le plateau après cette courte ascension, le groupe un peu asphyxié par l’effort soudain se dispersa dans la nature pour satisfaire quelques besoins physiologiques contenus durant le trajet .

Soyons franc, la forêt de Montmorency n’ a vraiment rien d’engageant sous le ciel gris. Près de 70% des châtaigniers n’ont pas survécu à la déshydratation due à la l’attaque de leurs racines par un champignon . ‘LONF a dû en abattre par milliers, des parcelles entières ont ainsi été rasées et replantées d’espèces plus endurantes. Il faudra quelques décennies pour que cette forêt déplumée retrouve une allure présentable. C’est à ce moment précis que Thérèse tomba en panne de réseau 4G qui la priva du chargement de son fond de carte numérique..et par la même d’un positionnement précis. Retour à la méthode papier traditionnelle et direction l’étang Godard, point d’orgue de la journée.

Désolé les cinéphiles, rien à voir avec le fameux Jean-Luc Godard , puisqu’il s’agit d’ Auguste Godard qui fut maire de Taverny (1855-1859) propriétaire du château du Haut-Tertre et propriétaire de la partie de la forêt où s’étendait « La mare aux sangsues » dénommée depuis….  « Etang Godard » dont le niveau de l’eau est ici fonction uniquement de la pluviométrie. Afin de nous le rappeler, la pluie avait justement détrempé les chemins, ralentissant la progression du groupe dont la misérable moyenne s’établit à 3,8 km ce jour là . Nous devions malgré tout rejoindre la gare d’Ecouen et c’est peu dire que la fin fut particulièrement pénible, humide, crotteuse, bref épuisante dans un exercice d’équilibriste permanent. Néanmoins Randif a su forger au fil des ans chez ses membres un moral traité 100% inox, de quoi passer malgré l’adversité une excellente journée. Joies et douleurs des randos hivernales !

Texte et photos Richard Kirsch
Publications de l’auteur en un clic : Le guide Numérique de la Randonnée 2023 (recommandé à ceux qui persiste à randonner avec Google Map ! )

Petit guide pour réussir sa première grande itinérance (pour ceux qui se posent les questions existentielles hors w.e ! )

Rando périurbaine et chocolatée autour de Noisiel (77)

L’Ile-de-France se densifie d’année en année. Le Grand Paris en fera dans moins d’une décennie l’une des métropoles européennes les plus importantes . Les urbanistes, les promoteurs, les écologistes, les municipalités s’affrontent souvent dans des intérêts divergents mais tentent de relever un défi, celui de donner aux franciliens un cadre de vie supportable et faciliter leurs déplacements.

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Le Grand Paris Express va construire 63 gares supplémentaires autour desquelles vont naître des zones de résidences et de commerces dans un rayon de 800 m. Dans ce nouveau maillage de voies rapides, de métro automatique, la sauvegarde des espaces verts reste un enjeu majeur tout comme celle d’un patrimoine architectural et culturel certes protégé sans cesse menacé. Il suffit de quitter les sentiers de nos chères forêts un dimanche pour avoir un panorama de ce que sera demain la région. A cette occasion une vingtaine de marcheurs de Randif ont suivi l’itinéraire proposé par Joséphine au départ de la gare de Noisiel (RER A) dans le Val de Marne.

Châteaux d’eau de Noisiel et temple boudhiste vietnamien

Cette belle balade péri urbaine de 22 km illustre parfaitement les travaux entrepris dans la région pour conserver ce cadre verdoyant . Les bords de Marne (et ceux de la Seine) font l’objet d’une réhabilitation constante pour être rendus aux piétons et aux vélos. Désormais on peut remonter la Marne sur des kilomètres et découvrir ses nombreuses îles , le barrage de Noisiel, le fameux moulin de Douvres, et sa multitude d’étangs où fleurissent clubs et bases nautiques . Après avoir longé la rivière et contourné l’Ile aux loisirs de Vaires-Torcy, le groupe a posé son pique-nique sur une pelouse de la station de pompage. Un beau soleil d’automne illuminait des étangs improbables perdus entre les lotissements, donnant à cette banlieue des airs de campagne. Ce fut aussi l’occasion de replonger dans l’histoire du tissu industriel important qui entourait jadis la capitale avec notamment un passage par la Cité ouvrière de Noisiel.

La dynastie des Menier construisit ici à partir de 1816 une usine de chocolat, une entreprise qui fut l’un de fleurons de l’industrie française. On lui doit l’invention de la tablette de chocolat . L’arrivée des barres chocolatées américaines mit fin à ce règne.

et à sa prospérité.

La famille Menier, chocolatiers de père en fils y avait construit une véritable ville pour y accueillir et loger à la fin du XVIIIe siècle les centaines d’ouvriers de la célèbre chocolaterie, aujourd’hui classée aux Monuments historiques mais dont certains bâtiments sont eux aussi menacés par le bétonnage. L’inventeur de la tablette de chocolat mit tout en œuvre pour donner de nombreuses facilités aux ouvrières en y créant crèche , école, réfectoires. Tout en tenant à l’écart l’église du village, en bon entrepreneur laïc et républicain ! Aujourd’hui les maisons de la Cité ouvrière sagement alignées ont été pour la plupart ravalées mais conservent encore beaucoup de charme et de calme.

Une statue d’Emile Menier a été dressée sur la grand place face à la mairie et aux anciens réfectoires dont les briques symbolisent toute cette époque laborieuse. Le trajet du retour vers la gare de Noisiel passe par le joli château de Champs-sur-Marne. Son jardin à la française et son parc descendent jusqu’au bassin de Champs Fleuri . La Seine et Marne regorge de ces petits joyaux. Il suffit juste de s’aventurer dans ces territoires avec curiosité, s’y perdre parfois et laisser cours à son imagination pour revivre un instant cette fabuleuse histoire de Paris.

Texte et photos : Richard Kirsch (trekkingzone.fr)

Idée rando : de Chevreuse au Perray en Yvelines- 24 km

un parcours de 24 km très boisé , dénivelé 350m +

Téléchargez la trace de cette randonnée au format .gpx ICI

Ce bel itinéraire de 24 km se déroule en majorité en sous-bois entre la vallée de Chevreuse et le nord-ouest de forêt de Rambouillet, avec très peu de route goudronnée et quelques passages en lisière de bois. Malgré les apparences ce long parcours s’avéra un peu éprouvant pour ceux qui l’abordèrent à un rythme soutenu, comme l’avait programmé Laurence notre guide de l’association parisienne Randif! Cette randonnée qui passe par le GR1 C cumule en effet au final plus de 300m de dénivelé positif sur un relief très bosselé. Un de nos camarades ayant sous-estimé cette difficulté y laissa une cheville endolorie et une retour chez lui en taxi une fois arrivé à Paris. On retrouve ici le même caractère du bassin sédimentaire de Fontainebleau, avec ses pins, ses chênes , charmes et autres bouleaux dans des étendues de fougères et les fameux rochers de gré sur un fond sablonneux. Rappelez vous , Il y a 300 millions d’années la mer recouvrait toute l’Ile-de France ! Il n’est pas rare de retrouver ici et là quelques fossiles.

quelques passages à découvert en lisière de forêt
De nombreux clubs équestres ont élus domicile dans la forêt de Rambouillet et ses environs

Les Vaux de Cernay sont magnifiques en ce début d’automne et il fait bon pique-niquer sur le promontoire qui domine les cascades. N’espérez pas contempler, même de loin, la fameuse abbaye, elle est totalement en cours de rénovation. Le secteur est plutôt fréquenté lors des week-ends et les randonneurs partagent souvent l’espace avec les VTT. Deux villages seulement permettent de recharger en eau le cas échéant .

les cascades des Vaux de Cernay en contre-bas du GR1 C

Côté accès, les franciliens venant de la capitale prendront le RER B à Denfert-Rochereau pour rejoindre le départ à la gare de Chevreuse. Le retour se fit ici à la gare du Perray-en-Yvelines pour rejoindre la gare Montparnasse. Il faut compter une bonne heure de trajet et les trains n’y passe que toute les heures. Ce parcours peut se faire en toutes saisons car il est bien abrité et ses sentiers souvent sablonneux restent toujours praticables par temps de pluie.

texte et photos Richard Kirsch

Idée randonnée 91 de gare à gare : Boutigny – Etrechy . 22 km

Pas facile de trouver de nouveaux itinéraires de randonnée dans l’espace du pass Navigo parigot qui au fil des années se réduit comme une peau de chagrin . Il faut souvent aller aux confins de la zone 5 dans l’Essonne , prendre son mal en patience et jongler entre deux RER ! Ce parcours sans grandes difficultés débute ainsi à la gare de Boutigny, station du RER D , que tout randonneur parisien prend généralement à la gare de Lyon .

Une longue diagonale de 22 km

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Le traceur de cet itinéraire jongle lui aussi dans un patchwork de plaines agricoles et de bosquets boisés , une espèce d’effilochage du bassin sédimentaire de la forêt, avec son même décor de sentiers serpentant aux milieux des pins et les blocs de granites.

Passage par le GR11 et ses attaques de buses !
Un décor rocheux entre les pins, type forêt de Fontainebleau

Le randonneur connaît toutefois de longs passages à découvert et il vaut mieux prévoir suffisamment d’eau les chaudes journée d’été, sachant que les cimetières de Boissis-le-cutté et Villeneuve-sur-Auvers peuvent toujours dépanner les moins prévoyant. A ce sujet, il faut cependant souligner que les municipalités ne garantissent pas toujours la qualité de l’eau… d’arrosage .

Arrivée à Etrechy par les rives de la Juine

Quelques rares panneaux mettent ainsi en garde les visiteurs de ces cimetières. Cette diagonale Sud/Est – Nord/ouest de 22 km environ conduit à la gare d’Etrechy, qui elle se trouve sur le RER C ! Bonne balade à la campagne avec une arrivée bucolique sur les bords de la Juine, bel affluent de l’Essonne.