Il aura fallu deux ans et demi, dix-huit étapes, à Stéphane notre sympathique, inaltérable même au rhum arrangé et imprévisible guide pour boucler le GR1, ce sentier historique de 580 km qui encercle l’Ile-de-France. Ce parcours a été pour les plus tenaces de nos randonneurs l’occasion de découvrir toutes les facettes de cette région parmi les plus boisées de l’hexagone. Car ce GR1 parcouru de gare à gare et toujours « à allure soutenue », ne fut pas pour tous une promenade de santé. Certaines portions atteignirent les 30, 35 voire 40 km, et ce quelles que furent les conditions météo. Enorme fatigue, pique-niques plus que tardifs, pauses rares et brèves, ampoules, courses finales, trains manqués de justesse, retour au coucher du soleil, le gaillard n’aura rien épargné aux volontaires qui souhaitaient l’accompagner sur cette aventure circulaire.

Afin de vivre cet ultime rendez-vous sur une distance théorique de seulement 25 km, une trentaine de ces fidèles se retrouvaient au départ en gare de Villiers-Neauphle. Objectif : rejoindre la gare de Saint-Nom-la-Bretèche, au complet si possible ! Vous l’avez compris, une étape de rando sur le GR1 avec ce cher leader n’est jamais sans surprise et celle-ci ne dérogea pas à la règle, avec cette fois de l’inédit ! Pour la première fois, et je randonne depuis des années, le groupe se heurta

à un passage à niveau condamné, celui de Saint-Germain-de-la-Grange. Toute idée de franchir l’obstacle en douce fut vite oubliée car une solide garde-barrières en robe fleurie bloqua immédiatement l’accès à ce passage à niveau, hors service depuis trois ans selon ses explications et dont tout passage octroyé par complaisance se solderait pour elle par 135€ d’amende ! Avec ce groupe de trente marcheurs, le calcul fut vite fait et stoppa net toute tentative de négociation. Demi-tour et retour au village du coin, bonus d’un ou deux kilomètres, la troupe franchit la voie par un souterrain puis poursuivit par une boucle tout à fait étrange. Sauf votre serviteur, personne ne s’en aperçut, tout le monde s’en moquait. Ce contretemps dû à la malchance aurait pu être vite oublié si un autre fait n’était intervenu aussitôt contrarier notre progression : les marques du GR1 du terrain ne correspondaient pas à celles de la carte . On appelle çà un problème de mise à jour ou d’incohérence, au choix . Stéphane choisit de suivre le balisage probablement ancien car presque illisible afin de franchir avec mille précautions un petit pont de bois aux lattes très fatiguées débouchant sur un sentier oublié couvert de ronces. Les randonneuses les moins aguerries poussèrent un gloussement de plaisir tant l’aventure les amusait avant de plonger dans une perplexité à peine dissimulée en apprenant qu’on avait à nouveau perdu le GR. Errant dans un décor lunaire, le groupe cherchait en fait son chemin dans ce qu’il convient d’appeler un chantier, celui d’une future déchèterie ! Des engins inactifs ce dimanche-là avaient ici et là creusé des cratères couverts de bâches, des routes de terres menant nulle part se perdaient entre des bosses désertiques, Stéphane cherchait la sortie et le balisage de ce GR1 porté disparu. Après quelques discussions, une concertation anecdotique, de nouvelles hésitations, le groupe se dirigea vers le petit centre -logis

tique du chantier puis franchit un pont métallique entre des Algéco et des tourelles de stockage. Une sirène stridente se déclencha au passage du premier randonneur, le chantier était bel et bien placé sous protection et l’on s’attendait à voir débarquer sous peu des voitures de polices hurlantes ou selon les imaginations une horde de pick-up avec des mercenaires armés de AK 47 ou de M16 fonçant vers nous dans un nuage de poussière. Il n’en fut rien. Le groupe se heurta juste à l’enclos de ce chantier privé, le GR1 passant bien sûr à quelques pas de l’autre coté du

grillage. Nous avons donc longé l’obstacle afin de trouver une ouverture quelques centaines de mètres plus loin. Après avoir arpenté les grandes plaines toute la matinée sous un soleil déjà brûlant, chacun apprécia la fin de parcours qui se déroula en pleine forêt après avoir quitté Feucherolles et ce sans qu’aucun événement imprévisible n’entre notre arrivée à St-Nom-La Bretèche dans la soirée.
Un grand merci à Stéphane pour avoir mené ce projet jusqu’au bout, toujours dans la bonne humeur et d’avoir permis à certains de repousser leurs limites. Nous attendons tous le prochain défi qui devrait nous mobiliser sur les deux prochaines années à venir !
Téléchargez la trace de cette randonnée
Merci, pour ce compte rendu de cette rando, toujours aussi intéressant dans les descriptions, et dans l’optique un jour, de se confronter à l’ensemble de ce Gr1.
J’aimeJ’aime