2014-2019 Un cinquième chemin vers Compostelle, en quoi diffère-t-il de mes autres parcourus aussi en intégralité et pourquoi une telle addiction ? Tentatives d’explication.
Qualifié de multi-récidiviste, je reconnais les faits ! Ils remontent à 2014 lorsque je tombe dans l’addiction de l’itinérance un peu par hasard, après avoir lu le livre de Jean-Christophe Ruffin. Elle débute par un shoot initiatique : le Camino de Francès. Emprunté par 80 % des pèlerins, il offre en effet à un bon marcheur tous les services pratiques en terme de ravitaillement, hébergement ou transport pour satisfaire sa quête d’évasion, de réflexion sur soi et bien sûr de spiritualité. Personne n’y échappe, que l’on soit routard, bab, marathonien surentrainé, retraité en goguette, femme esseulée, cœur brisé ou endeuillé, famille chrétienne, marcheur contemplatif… chacun taille la route en se débarrassant du superflu et en dépassant souvent des limites mentales ou physiques insoupçonnées.

J’enchaînais l’année suivante par le Camino Portugais, de Lisbonne au cap Finisterre. Ce chemin de 670 km fut réalisé en couple, un duo franco-germanique improbable issu d’un épisode romantique « hors contrat » (le mien !) né sur le Francès. N’en déplaise aux idéalistes du camino curatif, rédempteur, révélateur ou introspectif, ces longues randonnées propices à tant de rencontres spontanées sont loin d’être anodines. L’année 2016 fut ainsi celle de la débâcle marquée par de fortes turbulences, la rupture prévisible de l’épisode romantique et d’un divorce à la clef. Il a fallu que j’attende 2017 pour remettre un peu d’ordre dans ma vie et repartir cette fois sur le Camino del Norte. De l’initiatique au romantique, je passais au sportif de nouveau en solo, une balade de 900 km avec 13 000 m de dénivelé positif le long de la belle côte du nord de l’Espagne.
Lire la suite Du Puy-en-Velay à Roncevaux, un chemin de Compostelle mythique… en libre-service