Archives du mot-clé RER A

Randonnée de 20 km autour de la forêt d’Hautil

Le bassin géologique parisien rend la vie plus belle aux randonneurs endurants d’Ile-de France en leur offrant parfois de superbes panoramas. Cette randonnée de 20 km va vous emmener dans la forêt d’Hautil (1250ha) une butte délimitée par les versants abrupts de la vallée de la Seine au sud et celle de l’Oise à l’Est. Votre parcours peut débuter à la gare de Vernouilllet-Verneuil (ligne de Mantes-la-Jolie) .

Téléchargez la trace de cette randonnée au format .gpx ICI

Un beau parcours de 20 km blotti entre les bras de la Seine et de l’Oise

Vous traversez la Seine et la petite ville de Triel en longeant l’Eglise St Martin datant du XIIe et XIIIe siècle puis en route pour une longue montée vers la forêt. L’itinéraire passe à proximité de Chanteloup-les-Vignes dont le nom nous ramène dans un passé glorieux, une époque où les fameux vins de Triel ravissaient le palais des seigneurs de la Cour. Ce règne viticole dura près de mille ans et s’interrompit hélas avec l’arrivée du chemin de fer qui fit connaître partout en France les crus du Languedoc …beaucoup moins alcoolisés !

De beaux dénivelés

cette butte offre de beaux panoramas sur ses deux versants.

Cette région allait toutefois renaître au XVIIe siècle avec une autre richesse due à une couche géologique providentielle : le gypse . Ce minéral servait en effet à faire du plâtre. Des centaines de carrières souterraines furent ainsi creusées pour l’extraire. Le sentier de votre randonnée passe donc par un véritable gruyère invisible, extrêmement dangereux mais bien signalé .

Anciennes carrières de gypse en sous-sol et exploitations maraîchères en surface .

De nombreux panneaux d’interdiction d’accès mettent en garde les promeneurs et d’immenses trous, les fontis, témoignent des effondrements anciens.

L’église de Verneuil/Seine et l’arrivée sur les bords de l’Oise à Neuville.

Pas d’inquiétude, la forêt d’Hautil est un lieu magique pour la balade et comporte de multiples aires de pique-niques. Le point le plus haut est à 184 m (le sommet d’Ile de France est dans le Vexin avec 294m ! ). Le plateau s’avère légèrement vallonné, le châtaigner est omniprésent avec le chêne et quelques pins. Arrivé à Jouy-le-Moutier, ne manquez pas d’admirer le panorama à 180 degrés sur les quartiers de Cergy avant de redescendre cette fois vers l’Oise, à Neuville pour reprendre un train vers Paris (le RER A) ou une correspondance à Houilles dont la ligne L mène à Paris St Lazare. Voilà donc une balade très agréable.. en altitude qui vous donnera encore une autre vision des boucles de la Seine, de son affluent l’Oise, deux cours d’eau qui connaissent de nouveau un fort trafic . Leurs rives désormais bien aménagées sur des kilomètres permettent la découverte de cette frontière entre Yvelines et Val d’Oise, à pied ou à vélo.

Rando à Sucy-en-Brie , un des symboles de la mutation urbaine francilienne

Rando périurbaine N °4

En 2030 l’achèvement du Grand Paris marquera la naissance d’une mégapole de plus de 12 millions d’habitants, composée des villes interconnectées par un maillage de nouvelles lignes de métros et tramways ou le prolongement d’autres. Loin d’être un bouleversement soudain, ce gigantisme n’est qu’une mutation lente née au XVIe siècle. Après un large volet sur les Villes nouvelles et pour mieux comprendre ce phénomène, le Voyage métropolitain nous invite lors de sa 48e édition à mettre le cap à l’est, vers la ville de Sucy-en-Brie et ses environs, une banlieue emblématique de cette mutation.

Installés dans le RER A, nous ignorons à cet instant que cette ligne la plus empruntée en IDF  nous transporte dans l’histoire même du développement de la ville. C’est bien avant sa création, en 1872, que le chemin de fer a relié la Bastille à Verneuil-l’Etang, marquant le point de départ d’une vague d’urbanisation de la Seine-et-Marne qui ne cessera d’enfler. De grands domaines nés au XVIe siècle sous la pression des crises économiques accueillaient, dès 1930, les premiers lotissements. Dès lors rien n’arrêtera cette folle urbanisation.

Une fois descendus du train, le décor nous fait tourner la page suivante de cette histoire, celle de l’émergence des grands ensembles qui poussèrent ici des années 1950 à 1970, dans le secteur du Rond d’Or. Face à la forte demande de logements en location et plus tard en accès à la propriété, les instances construisent en urgence du « provisoire » qui, hélas, va durer et souvent se dégrader. Nous traversons la Cité verte, aujourd’hui rénovée, avant de rejoindre la Fosse rouge, un autre quartier populaire qui tente de trouver un second souffle à coup de subventions. Nous parcourons le traditionnel petit centre commercial et, en contre-bas, contournons une mosquée discrète qui, blottie dans le béton, marque la présence d’une immigration bien ancrée. Non loin de là, d’anciennes cheminées désormais classées aux monuments historiques témoignent du passé industriel du département.

Les usines Saint-Gobain s’y étaient installées en 1917, bousculant un territoire encore tourné vers les cultures. Les coteaux regorgeaient alors de vergers et de vignes. Des dizaines de sentiers datant des grands domaines, puis de cette période, subsistent encore. Le promeneur s’y perd volontiers entre les nouveaux ensembles. Nous les traversons en remontant vers Ormesson pour atteindre le Parc départemental du Morbras. L’ilot de verdure de 12 ha apparaît comme tiré à quatre épingles par les paysagistes. L’harmonie florale est omniprésente et les espaces humides répartis sur plusieurs niveaux abritent une biodiversité insoupçonnée. Ormesson-sur-Marne semble, elle aussi, resurgir d’une aristocratie à peine oubliée. La modernité l’a juste relifté en une jolie ville pavillonnaire résidentielle avec en toile de fond le château ancestral et un golf.

La diversité des styles ravit les architectes du groupe. Dans une même rue ils peuvent répertorier toutes les audaces, les splendeurs, le mauvais goût ou le tape-à-l’œil du siècle de l’habitat individuel ! Nous poursuivons notre longue diagonale entamée au Parc départemental pour arriver à Chennevières. Alors que nous approchons de la zone industrielle, le décor perd de son attrait : des maisons murées et d’autres, plus modestes, bordent désormais notre chemin. Le groupe se faufile sur un sentier improbable repéré quelques semaines auparavant par les éclaireurs du Voyage métropolitain. Et là, vision surréaliste : le champ de blé de la Maillarde étale sa blondeur au milieu des cités.

Ces quelques hectares de céréales surgis de nulle part sont toujours au cœur de luttes intestines entre acteurs locaux suite à l‘abandon du projet de VDO (Voie de Desserte Orientale), un tronçon autoroutier devant relier l’est de la Seine-et-Marne à Paris. Un autre projet dénommé ALTIVAL est désormais dans les cartons. La moisson de ce mouchoir de poche restera pour nous une énigme alors que nous nous dirigeons vers les Terrasses de Chennevières.

Ce panorama nous offre un point de vue est-ouest inédit sur Paris. Le temps est dégagé et en bons randonneurs chacun s’amuse à déchiffrer le paysage appuyé sur la table d’orientation du Touring Club de France datant de 1961. Après la visite d’une maison abandonnée où la vie semble s’être arrêtée brutalement, nous descendons vers le château des Rets, un établissement aujourd’hui privé. Un sentier suivant un coteau boisé nous ramène à Sucy puis jusqu’aux bords de la Marne par la Grande Ceinture et la résidence des Berges.

Nous avons rendez-vous en ce 14 juillet avec le Big Jump. Cet événement à échelle européenne vise à promouvoir le retour de la baignade en rivière grâce à une purification progressive des cours d’eau. Pour rejoindre le spot sur les berges de la Varenne-St-Hilaire, nous nous sommes servis de la servitude de marchepied (lois de 1965-2006), un chemin à l’accès autorisé aux bateliers, pêcheurs…, pour éviter un détour. On suivra ainsi la berge en poussant l’une après l’autre les portes des jardins reliant les maisons qui bordent la Marne, avant de franchir finalement le pont de Chennevières. Les plus courageux d’entre nous se baigneront dans un périmètre aménagé par l’organisation sous la surveillance de la brigade fluviale et de la Protection civile.

Chaque randonnée périurbaine du Voyage métropolitain se terminant par un débriefing, après avoir acheté des boissons, le groupe tentera de pénétrer, en vain, par l’issue de secours du centre commercial jouxtant le RER A de la Varenne-Chennevières. Il faudra faire un détour par les escaliers intérieurs du parking géant pour atteindre le dernier étage en plein air de l’édifice, totalement désert ce jour-là. Après avoir étanché notre soif puis échangé nos expériences, il était temps de rejoindre Paris par ce fameux RER A, un des axes déterminant qui propulsa à l’époque tout ce département francilien dans une autre dimension.

Téléchargez la trace de cette rando

https://www.visugpx.com/968Ql70azt