

Il y a des matins où une étrange crise de flemme aigüe venue d’ailleurs terrasse l’homme, le genre de pathologie bénigne qui vous scotche un randonneur . Alors que mes petits camarades s’engouffrent dans le RER vers Saint-Rémy les Chevreuses, je finis un petit déjeuner copieux ayant décider de me la rejouer rando-parigot en solo. Mais où marcher ce dimanche ? Comme tout flemmard, l’essentiel est de ménager tout effort mental inutile pour trouver un itinéraire sympa, à portée de scooter. Chaque brin d’herbe et chaque sentier de Ville D’Avray et ses étangs n’ ayant plus aucun secret pour moi, j’opte pour un retour vers Meudon en poussant la balade vers Clamart tout proche . Meudon est un joli et vaste espace boisé au sud de la Capitale, un de mes spots préférés dits de « proximité » . Si vous n’ avez ni scooter, ni voiture, pas de soucis, allez-y en train ou par le tram T2 . Pour rejoindre Meudon sur mon fidèle destrier noir au départ de Bois-Colombes, je rejoins les quais de Seine par la Défense. Ce trajet est déjà très agréable. Aucune trace de bouchon, je rabats le pare-soleil du casque , l’air frais s’engouffre dans mes nouveaux gants d’été ajourés , je roule serein, rythme cruising, rien ne presse, personne ne m’attend. A ma droite le Parc de Saint-Cloud semble aussi sortir du sommeil . Les joggers et VTT se partagent l’espace sous un soleil de printemps éclatant. J’apprécie toutefois mes quatre couches d’isolant (T-shirt Décathlon, petite polaire, doudoune Patagonia, veste Gore-Tex Arc’Terix), le thermomètre affiche en effet 4°c. Je choisis d’attaquer le massif forestier par la face ouest. Je gare ainsi le scooter sur le parking Nicolas de la Grande Rue, à deux pas de la gare Chaville Rive Droite, histoire de prendre le GR qui grimpe jusqu’au pont et franchit la voie ferrée. Je n’ai pas de carte papier, ni de boussole . Séquence pub. J’utilise depuis plusieurs années l’application Iphigénie (IGN) sur mon Iphone 6 . Je dispose ainsi de la cartographie toute la France au 1.2

5.000e et celle d’Espagne . Une App à 31€/an avec les mises à jour ! Arrivée en lisière, je choisis pour un tour anti-horaire. J’envoie le logiciel , le GPS se cale , le smartphone peut maintenant enregistrer ma trace. Etant un geek de la rando, je porte aussi un podomètre-montre de poignet Géonaute Décathlon. Avantage : on ne le perd pas celui-là ! La forêt de Meudon est traversée du nord au sud par la N 118, autrement dit impossible de la franchir n’importe où. Alors il s’agit de viser un des deux ponts et un tunnel. Facile avec la carte. J’aime cette forêt de proximité, elle illustre parfaitement tout la richesse nature de l’Ile-de-France. Malgré les apparences, la région comporte 80% de bois et de terres agricoles ! Et puis Meudon a du caractère et offre aux randonneurs comme aux cyclistes des dénivelés importants pour s’amuser. Rappelons que la fameuse Bossapas (rando sportive de 33 km qui a lieu chaque année en coctobre ) passe ici et la forêt de Clamart. Je monte lentement vers le sommet de Meudon. Les sentiers sont bien entretenus et doublés parfois d’allées cavalières . En cette saison, l’ONF fait un grand ménage afin de préparer l’avenir . De nombreux arbres coupés récemment gisent encore ici et là sur les chemins. Ma montée plein Est m’offre un éventail de rayons solaire jouant avec les arbres. La nature prête à exploser hésite encore à sortir de l’hiver mais déjà toutes sortes de fleurs colorées percent au milieu des jeunes pousses de chênes, châtaigniers ou de hêtres. C’est un WE de vacances et Meudon vit ce matin là au ralenti. C’est parfait. Vers midi, j’improvise un déjeuner près d’un des nombreux étangs. Le ciel s’est couvert, les joggeurs disparaissent progressivement du décor . Je suis à la bordure Est de la Forêt et dispose de suffisamment de temps et d’énergie pour revisiter la forêt de Clamart toute proche. Depuis que je l’ai découverte lors de la dite Bossapas, j’y reviens avec le même plaisir . Ce petit univers aux abords de Paris vous séduira par sa diversité d’arbres et son relief gentiment tourmenté. J’entreprends un tour anti-horaire histoire de varier les plaisirs. La boucle mesure 8 km environ et me conduit de nouveau bers la forêt de Meudon. Un parcours sportif bien équipé offrira aux randonneurs l’occasion de tester leur forme sur divers obstacles et matériels de torture. Comme je le mentionnais le retour vers Chaville implique le franchissement de la N118 . Je décide de le faire en empruntant le pont situé au nord de la ville puis de redescendre vers le sud-ouest par le PR. Fin de la balade vers 16h, le podomètre et Iphigénie consentent à se mettre d’accord pour afficher 17,5 km. Si la distance n’est pas très longue, je ressens malgré tout une sympathique fatigue due au 700 m de dénivelés cumulés (+/-). Un soleil rasant revient en cet fin d’après-midi il joue avec un ciel plombé splendide. Je reprends les voies sur Berges par Suresnes et Puteaux. Les péniches immuables bordent les rives du Bois de Boulogne, l’air est incroyablement pur. C’est l’heure rêvée pour un thé.