Archives du mot-clé randonnée

RANDO-PSYCHO : Pourquoi veulent-ils randonner en groupe ?

Jamais il n’y a eu autant de clubs et associations proposant des sorties en randonnée pédestre. On croise désormais en forêt des équipées de toutes tailles, rapides ou lentes, mixtes, rassemblant des marcheurs de même confession religieuse voire d’orientation sexuelle. Ils présentent néanmoins un point commun, celui d’avoir choisi délibérément de marcher ensemble. Quelles sont leurs motivations ? Quelles contraintes et avantages procure le groupe en marche ? Éléments de réponse.

En apparence, il semble facile de randonner seul, en couple ou avec quelques amis. Le regroupement autour d’une activité comme la randonnée s’appuie sur plusieurs piliers spécifiques. Hormis l’aspect purement social où prédomine l’instinct grégaire et la recherche de convivialité autour d’une passion commune, le regroupement de randonneurs est dû à une quête de sécurité ou de détente. L’immersion en pleine nature sur des itinéraires peu ou pas connus suscite bien souvent le stress de se perdre. Ce qui en IDF se solde uniquement par quelques heures d’errance jusqu’à une prochaine ville ! Cette crainte légitime est due pour beaucoup au manque de connaissances ou au manque d’intérêt des marcheurs à lire une carte ou à utiliser un GPS. Par ailleurs ces associations accueillent une large majorité de femmes, de l’ordre de 60 à 80%, notamment en IDF le plus souvent célibataires. (2,4 millions de personnes vivent seules ou en famille monoparentales, dont 80% de femmes). L’association de randonnée leur offre une activité « accompagnée » dans un environnement potentiellement anxiogène pour une femme seule.

Comme dans d’autres activités sportives plus ou moins engagées, le groupe rassure même si la randonnée pédestre présente peu de dangers d’ordre physique. Les chutes sont rares, la marche sollicite peu le système cardiaque, excepté lors de parcours incluant de forts dénivelés. Le vrai risque concerne la déshydratation ou l’insolation par négligence, ou bien le froid pour les randonneurs insuffisamment équipés en montagne. L’orage et plus spécialement la foudre constituent de véritables dangers, ainsi que les avalanches. Toutefois l’idée d‘être victime d’un accident isolé, même minime, au milieu de nulle part constitue un réel blocage à la randonnée en solo. Le téléphone portable retrouve ici une place prépondérante à titre de moyen d’alerte mais toujours avec l’angoisse plus ou moins fondée de l’absence de réseau.

Entre quête de sécurité, laisser-aller et instinct grégaire

Ainsi la randonnée en groupe libère le marcheur de ses craintes primaires en lui apportant la sécurité physique (sans la peur d’accident isolé, de mauvaise rencontre) et estompe le stress de l’égarement. Le groupe étant mené par un guide, le marcheur « encadré », affranchi de la carte et bien souvent de la logistique du transport profite pleinement des plaisirs de la rando. J’ai pu vérifier à maintes reprises le désintéressement du randonneur en groupe vis à vis de sa position géographique et sa direction.

Les questions récurrentes sont d’ordre fonctionnel et paradoxalement individuel par rapport à la forme physique, voire à des contraintes horaires : combien de kilomètres a-t-on fait ? A quelle heure le déjeuner est-il prévu? Combien de kilomètres encore à parcourir et quand pensez-vous arriver à la gare du retour ? Dans ce contexte, le guide peut se retrouver sous la pression du groupe à la moindre erreur de parcours susceptible de modifier l‘horaire prévu pour le départ.

Le programme annoncé de la randonnée s’avère ici important. Chaque individu qui intègre un groupe en connaissance de cause engage sa responsabilité à suivre le rythme sur une distance déterminée. Sa défaillance peut engendrer diverses réactions : soit de la compassion voire de la solidarité de la part du groupe, soit une critique négative, jusqu’au rejet. Le randonneur en difficulté ou en souffrance interfère avec les performances collectives et l’objectif du jour. Lors d’une récente randonnée, un guide s’est plaint de la lenteur d’un randonneur, l’accusant de ne pas « rentrer dans le moule » du programme défini. Cette remarque très dure illustre à la fois la problématique de l’homogénéité du groupe et celle de la manifestation de l’autorité dans une activité de loisir ou, paradoxalement, personne n’est soumis ni à un résultat ou à une performance. Dans un groupe de petite taille (4-5 personnes, copains ou famille) le leader calera souvent son avancée sur la personne la plus lente ou victime d’une défaillance physique. La dimension amicale ou affective génère ici davantage de tolérance. En revanche dans un groupe de taille importante (de 20 à 40 personnes), l’individu peu performant est moins bien toléré puisqu’il s’est moralement engagé à suivre. Toute surestimation physique met en péril l’homogénéité du groupe. Au pire, le guide peut alors décider de l’exclure de la randonnée en lui trouvant une solution de retour anticipé, laissant de côté toute compassion pour remplir son propre « contrat » avec la communauté. Cette décision extrême recueille en général l’approbation du groupe. Un ou deux membres peuvent alors faire preuve de solidarité (ou d’opportunisme !) en raccompagnant l’exclu jusqu’à une gare. Quant à l’auto-exclusion, donc abandon volontaire de la randonnée, elle reste une décision délicate. D’abord pour une question d’amour propre, d’échec, même si elle relève du bon sens si l’intégrité physique est en jeu. Puis intervient souvent un certain sentiment de culpabilité comme « élément perturbateur » . Si désagréable soit il, cet « incident de parcours » a le mérite de recaler le marcheur dans un programme moins ambitieux, plus réaliste. Avant de réintégrer un groupe sur un parcours de 25 km avec du dénivelé, le marcheur sera plus objectif et aura gagné en expérience.

Prisonnier volontaire d’un groupe

L’autre besoin de randonner en groupe s’appuie sur une composante psychologique moins évidente. La longueur des parcours, la fatigue, une météo défavorable… autant de paramètres qui jouent sur le mental du marcheur. Le groupe joue son rôle de moteur notamment en favorisant un « dialogue de proximité de diversion ». Le marcheur l’utilise pour « oublier »  sa fatigue voire la monotonie du chemin, au même titre que les joggers en solo utilisent de plus en plus le lecteur de musique. Le groupe l’entraîne, lui impose son rythme, il en est le prisonnier volontaire mais il y puise l’énergie nécessaire pour avancer.

Le marcheur redoute l’isolement ou la solitude dans le groupe car, souvent, elle rime avec l’ennui qu’il fuit. En regardant de près un groupe de 40 personnes en rando, on constate qu’il se scinde en plusieurs sous-groupes. Les marcheurs les plus rapides sont évidemment en tête. Le sous-groupe « peloton » central reste très compact et les individus marchent quasiment dans les pas de ceux qui les précèdent. Les marcheurs avec bâtons sont généralement critiqués pour le danger qu’ils peuvent créer. Alors qu’il est facile de conserver un mètre de distance ! En file indienne le marcheur n’a ainsi qu’un champ de vision relativement réduit en face de lui. Il reste concentré sur le sentier, les conversations accaparent une grande part de son attention et brident son potentiel d’observation de l’environnement. Le marcheur solitaire suit sa carte, décrypte le paysage sur 360° et l’intègre. Pour être objectif, cette attention extrême lui le prive parfois du relâchement et de la rêverie, bref du plaisir de se laisser guider sans réfléchir.

Sans vouloir être désobligeant, on rentre ici dans « l’effet troupeau ». Car étonnamment les randonneurs se doublent peu mais subissent souvent le rythme. Toutefois, il n’est pas rare que des marcheurs s’isolent momentanément par deux ou trois soit parce qu’ils ont décroché, pris dans leur discussion, soit volontairement. Ils forment alors le sous-groupe de queue. L’étalement excessif d’un groupe de randonneurs peut poser quelques problèmes de cohésion et de sécurité. Certains attardés perdent de vue le groupe lors d’une bifurcation. Fait anecdotique sans conséquence, si ce n’est un peu de retard pour regrouper tout le monde. Or les retardataires forcent le groupe à les attendre, ils créent ainsi parfois un peu de mauvaise humeur. Plus fâcheux, ceux-ci disposent de moins de temps de récupération et accumulent plus de fatigue en fin de randonnée. La douleur, la frustration, le regard négatif de certains provoquent le doute et des remises en cause de l’activité. Heureusement la randonnée en groupe montre le plus souvent un visage très convivial, celui du partage de pique-niques copieux et arrosés, d’une communication débridée entre marcheurs contents de se revoir après de longues absences. C’est pour beaucoup de gens isolés l’occasion de se socialiser et de dépasser leurs limites, entraînés par le groupe, et de pouvoir ainsi progresser. Certains franchiront la frontière ; ils pourront diriger les autres en leur faisant découvrir de nouveaux itinéraires dans leur région.

Randonneur et zappeur

Enfin, la multiplication des randonnées au sein d’un même groupe se solde peut créer chez le marcheur un sentiment de monotonie et de routine. Les randonneurs quittent alors l’association ou le club habituel pour rejoindre un autre groupe, un autre club afin de rencontrer d’autres personnes ou découvrir d’autres itinéraires. Toutefois, la plupart recherche une structure de même nature : même taille du groupe, même longueur de parcours, même zone géographique ! Cette rencontre avec des personnalités nouvelles crée souvent un regain d’intérêt éphémère. L’effet zapping existe aussi en randonnée.

Ainsi des marcheurs peuvent s’orienter vers des « groupes de randonnée ponctuels ». Je citerai le cas de l’association OVS (On Va Sortir). Cette grosse structure, notamment en région parisienne, propose de nombreuses sorties en journée ou en séjour de rando sur son site internet. Il y en a pour tous les profils. Son fonctionnement facile basé sur une simple inscription en ligne attire un nombre important d’adhérents. Les groupes de randonnée (et autres activités) se forment et se défont au rythme d’un turn over permanent. Si cette randonnée « en libre service » s’avère pratique et souple , et favorise les rencontres amicales ou « sentimentales », en revanche bon nombre de randonneurs regrettent rapidement le lien tissé dans une structure régulière sur le long terme. Les randonneurs se croisent, certains sans jamais se revoir.

 

 

Conclusion

La randonnée en groupe n’a rien d’un sport collectif. C’est avant tout un rassemblement d’individualités plus ou moins solidaire union par l’intérêt de la marche ou chacun vient chercher convivialité, de la facilité logistique et sécurité. Des liens s’y tissent et s’y détissent tant au fil du temps, des amitiés y naissent et dépassent les frontières du groupe. Les défauts homogénéité dues aux différences de niveau y créent parfois des tensions, des rejets, de l’auto-exclusion, voire des renoncements à l’ activité. L’instinct grégaire, la recherche de dialogue accentue la compacité du groupe en marche,

 

Prochain sujet : De quoi parle-t-on en randonnant en groupe ? Thérapie ou prise de tête ?

 

 

Héricy ou ailleurs, vive la rando en Seine et Marne !

trace-iphone
Joli parcours proposé par Geneviève , 22 km de sentiers et paysages très variés.
barque-seine
La Seine, sur les quais de Tomery

Il y a des matins d’automne où le soleil éclatant vous tire du lit un randonneur même terrassé par un rhume. Le temps de faire mon sac sans oublier la pile de Kleenex et une dose d’Aspirine, je rejoins mes camarades de Sport et Nature à la Gare de Lyon. Nous ne sommes pas les premiers ni les plus courageux . D’autres clubs encombrent déjà les quais des trains en partance pour Fontainebleau et tout le sud de la Seine et Marne. Rien d’étonnant, avec 12 millions d’habitants l’ Ile-de-France affiche la plus forte concentrations de randonneurs au kilomètre carré. Au menu de la journée , un recette concoctée par Geneviève, soit 22 km entre les gares d’Héricy et Veneux-Les-Sablons, de quoi éviter astucieusement la foule sur les sentiers. Notre guide fait partie des routardes que je classerais dans la catégorie des « cumulardes  de mandat » . Elle guide en effet des randonnées pour une autre asso : les Amis de la Nature. De cette structure vient aussi André, un « cumulard d’assos » un randonneur acharné, négociant en pinard, vintage qui marche depuis trente ans. Aujourd’hui le retraité s’offre trois sorties par semaine avec quatre associations différentes , dont l’inévitable RIF ! Sport et Nature fait donc partie d’une nébuleuse de clubs, asso privées , rattachés ou non à la FFRP. Les randonneurs-zappeurs vont ainsi de l’un à l’autre au gré des rencontres, de leur état d’âme … Notre camarade Michel fait ainsi régulièrement référence à ses anciennes amours du CIHM, une autre machine à loisirs populaires. Et comme celle de Geneviève, sa banque d’itinéraires est une vraie mine d’or dont profite désormais Sport et Nature. Quant à Robert dit « Bob » , notre président navigue allègrement avec OVS (On Va Sortir), le site géant à tout faire pour partager tout et n’importe quoi en tant que célibataire. Brefs, des hommes et des femmes d’expérience qui conjuguent passion et intérêts personnels , des responsabilités à géométrie variable ! Au fil des kilomètres, je découvre et suis le  parcours de Geneviève sur l’app Iphigénie. Je constate qu’il descend plein sud par le GR32 jusqu’à Champagne-sur Seine en suivant la courbe du fleuve. le chemin tortueux surplombe le coteau et s’enfonce dans des sous-bois superbes. On changera de rive à Tomery, une joli bourg d’une grande  tranquillité  et dont la vigne constitue le patrimoine historique. cabanonGeneviève nous installe pour la pause déjeuner au bord d’un « long sillon » , contruction typique de cette culture viticole locale. Trois tables avec bancs sous le soleil , que rêver de mieux ?! Comme d’habitude, c ‘est la ronde des desserts mais cette fois ci pas question de faire la sieste. Après un nouveau passage le long de la Seine, la guide nous entraîne sur les sentiers familiers de la Forêt de Fontainebleau. Des groupes de randonneurs squattent les aires de pique-niques, des connaisseurs . Après un court passage par le fameux TMF Tour du Massif de Fontainebleau) , direction Veneux par le GR1 . Les plus speed d’entre nous décident de prendre le train de 16h50 et forcent le pas . Alexandre, la tête dans les nuages décolle avec un autre groupe ! Pas grave c’est tout droit . Nous le rattrapons au bout d’un kilomètre, il est crevé le garçon mais serre les dents. Il faut dire que le rythme n’ a pas molli depuis le départ sans être pour autant épuisant . Les petits futés n’ont finalement pas eu leur train , nous les rejoignons à la gare. Exercice de strech collectif sur les rambardes SNCF , partage du restant de desserts histoire d’oublier les bonnes colories brûlées. Le train venant de Montereau ou Montargis (?) est plein comme un oeuf, la gare de Lyon a des airs de retour de vacances d’été tant la foule est dense. Mais nous sommes bien en automne, une saison splendide pour découvrir les itinéraires inédits de cette Seine et Marne décidément passionnante .

Un grand merci à Geneviève et Frère Eric, toujours efficace dans son rôle de collecteur d’impôt sur rando !

Richard Kirsch

Téléchargez la trace de cette rando en fichier .Gpx  ICI

Retrouvez toutes randos également sur le blog de Sport et Nature : sport-et-nature.org

 

picnic-tablesvignestenelle-penichetrompe-loeil-vangh

 

Ajoutez un Tournan à vos randos

trace-tournan
Un itinéraire facile de 21 km 

Le 2 octobre , je devais guider notre rando hebdomadaire, alors je m’étais dit, pourquoi pas reprendre un morceau de Brie ? La Seine et Marne est suffisamment vaste à explorer,  retournons-y et laissons de côté Fontainebleau ou la vallée de Chevreuse, cap vers le soleil levant !  Il suffit d’une demi-heure de train pour rejoindre Tournan-en Brie depuis la gare de l’Est. De quoi séduire une petite trentaine de lève-tard un dimanche matin, avec à la clef une balade de 21 km jusqu’à Verneuil-l’Etang. Le regroupement du départ est toujours l’occasion de retrouvailles émouvantes mais aussi de surprises . Rien n’échappe au randonneur et le randonneur n’échappe à rien, surtout pas à l’oeil des randonneuses . Pour la petite histoire, après voir été harcelé de mes mails relatifs à sa tenue vestimentaire pathétique durant une semaine, Edward a débarqué en neuf ! Sac à dos ultra light, veste technique, T-shirt en laine Mérinos.. Elles se sont toutes pâmées de longues minutes devant la cohésion des tons gris et l’allure magnifique de notre ami . Un carton !

edwad-pont
Une longue balde au fil de la Marsange

Après un rapide briefing sur la place de la gare, il a suffi de suivre le PR et de ne pas le perdre, ni perdre en route quelques bavards attardés. C’est encore une fois Frère Eric qui s’affranchira de cette mission avec sérieux. Ce pèlerin administratif  soulage de 5 € tout randonneur souhaitant se joindre au plus beau des clubs, Sport et Nature ! Ce jour-là il n’y eut qu’une seule nouvelle, donc peu de monnaie à rapporter. Toutefois certains WE la somme rondelette  récoltée peut susciter quelques convoitises dangereuses. Eric a d’ailleurs évoqué son souhait d’être accompagné dorénavant d’un garde du corps pour convoyer un tel fonds. Michel, plus pragmatique et moderne a plutôt suggéré l’achat d’un terminal Carte Bancaire portable. Le sujet sera traité lors de la prochaine réunion. Cette rando automnale  ne présenta pas de difficultés majeures, exceptés un ou deux passages délicats de la Marsange, ce cours d’eau  qui est à la Brie par temps de pluie ce qu’est le Rio Grande au Mexique.  Ce PR Nord-Sud slalome ainsi le long de  la rivière entre terres agricoles , petits bois , petits bourgs, petits chemins, petits quartiers pavillonnaires. De quoi soulever d’inévitables critiques, bonnes et plus douloureuses. Mais un guide aguerri serre les dents et encaisse. La communication et la cohésion avant tout !  En randonnée, trois grandes questions lui sont posées régulièrement. Si celui-ci passe ainsi  plus d’une minute à regarder sa carte , question inévitable :  « On est perdu ? « .  Je rassure généralement alors mon interlocuteur  lui montrant notre position sur  la carte IGN ou sur  mon App Iphigenie. C’est normalement suffisant pour  calmer cette angoisse légitime et récurrente vécue lors de ces incroyables aventures  en  Ile-de-France, une région si sauvage.  Une seconde question revient elle aussi :  » On a fait combien de kilomètres ?  » . J’avais bien essayé d’expliquer lors du briefing que nous marchions entre 4 et 4,5 km/heure. Il suffisait alors de regarder sa montre pour connaître la réponse . Hélas..Allez un effort , après 2 heures de marche , on a fait ?? OUI ! entre 8 et 9 km ! Bravo. Enfin la troisième question : « Quand est-ce qu’on mange ? » . Normal lorsque chacun a pris son déj vers les 7h00 .

gisele-attack
Ce jour-là les randonneuses passent à l’ attaque

Après une bonne dizaine de bornes, la pause dura près de 45 minutes, le groupe éparpillé dans un joli champ, à l’ abri de la brise, sous un soleil radieux. La nouvelle adhérente fut baptisée par Patrick au porto blanc selon la tradition séculaire, un rituel se complétant d’une débauche de pâtisseries maison. Au sujet nutritionnel, la randonnée Sport et Nature n’est pas ce qu’on fait de mieux. L’adhérent peut griller de 600 à 800 kcal sur les dix premiers kilomètre et en ingurgiter plus de 1000 lors de cette pause fatale. Le bilan n’est pas fameux d’autant qu’une rando Sport et Nature peut se conclure par une bonne bière au café. La moyenne post-déjeuner ne fut pas folichonne. En effet André, le seul randonneur assumant un look années 60 total vintage, aime à nous faire découvrir les vins de son pays, (dont il assure aussi l’expédition. Qu’on se le dise ! ) . La gare de Verneuil l’Etang n’était plus très loin, le train arriva rapidement. et chacun apprécia de rentrer tôt . Une fois encore merci à Eric pour sa collaboration. A la prochaine fois !

Richard Kirsch

Retrouvez tous les randos de l’association Sport et Nature ICI

profil-tourna
Ne vous y fiez pas , c ‘est plat !

mairie

GR34 – I want to Breizh free ! (épisode 4 complet)

Retour sur le GR34, le sentier des douaniers du littoral breton . Morlaix, Roscoff, Brignogan, le Conquet, des abers, des abus , un peu de bus, des grands moments d’extase …et parfois de solitude.

GR Fleuri
Aux beaux jours le GR34 a des airs de jardin sur des dizaines de kilomètres.

Pour un amoureux de la Bretagne et un adepte de la grande randonnée, le GR34 est une drogue dure voire une fascination. Pour mémoire, ce « sentier des douaniers » court sur près de 1300 km le long de la côte. Il fait partie des grands classiques de la rando en France. Si certains le font en une seule fois, pour ma part je le découvre depuis quatre ans d’une façon plus anarchique et improvisée, au rythme de mon budget et mes envies. Ma première expérience entre le Mont Saint-Michel fut une demie réussite. J’avais eu l’ambition totalement irréaliste de me lancer seul en camping fin avril. Il n’ y avait que très peu d’établissements ouverts, la météo et l’immense sentiment de solitude avaient fini par  casser un moral que je croyais inoxydable. Je m’étais arrêté du côté de St Malo, gelé, cassé et finalement réfugié dans l’auberge de Jeunesse locale !   La seconde marche sur le GR34 se passa vers St Brieuc et le Cap Fréhel. Pour l’occasion, j’avais convaincu mon fils Etienne, un ado de 15 ans, de m’accompagner.  Après trois ou quatre jours, il avait consenti à lâcher son portable et à regarder enfin le paysage. Hélas, cette embellie ne fut que de courte durée, il se foula la cheville et on reprit le traîn à St Brieuc. Pour ma troisième balade en 2015, je décidais donc de repartir seul. J’avais entretemps fait le chemin de Compostelle avec mon amie Sabrina de Berlin, j’étais physiquement en forme mais toujours peu convaincu d’aimer repartir sur ce GR en solitaire. L’appel de la Bretagne fut malgré tout le plus fort. Au programme la Côte de Granit Rose d’Est en Ouest. La rando fut superbe, parfois douloureuse aussi. Après une semaine, le crachin breton et un bon mal de dos dû au 12 kg du sac ruinaient mes ambitions, je jetais l’éponge pour rentrer à Paris depuis Morlaix.

morlaix-viaduc
Morlaix , la belle et son viaduc 100% granit

20 Août 2016 – Nouveau départ depuis Morlaix, des kilomètres de côtes sauvages et un magnifique désert s’ouvre devant moi !

Pas question de lâcher le projet, faut bien le boucler un jour ce GR34 ! Fort de mes trois expériences précédentes, je reprenais mon sac à dos avec cette fois l’objectif majeur de l’alléger davantage. Car en grande randonnée, le poids est le pire ennemi du marcheur. Le principe veut qu’il ne dépasse pas 10% de son propre poids. Une vraie gageure lorsqu’on pèse 75 kg, que l’on prévoit de camper et que Compostelle vous a délesté de 5 ou 6 kg jamais repris !  Bref, je ne suis pas parvenu à descendre sous les 11 kg. Et pourtant j’ai mis le paquet et le budget. Tente Vaude (1kg), matelas gonflable Therm A Rest (450 gr), duvet Cumulus (400 gr), veste Arc’Térix (300 gr) .. une vraie fortune de MUL (Matériel Ultra Léger) !

Le GR34, en solo, en camping après le 15 août, il faut vraiment le vouloir. Seuls les scandinaves et nordiques jouent les prolongations dans leur luxueux camping-cars . Les plages à demi désertes me renvoient à mon statut de randonneur errant sur les dunes. Arrivé par TGV à Morlaix, je pensais trouver un semblant d’animation dans cette très jolie ville, histoire de démarrer avec la pêche. Que nenni ! Je m’installe pour la nuit à la Pension des Ecluses, je suis seul dans une super maison de 200 m2 et le proprio me laisse les clefs. Trois ou quatre personnes arriveront plus tard. La plupart des bistros sont déjà fermés le dimanche, je pose mon sac et pars visiter la ville.

Néanmoins les stations balnéaires comme Roscoff restent très vivantes et le camping Les Alouettes ****  que j’ avais visé afficha  complet. Je fus obligé de prendre une navette pour sortir de la place et rejoindre le camping municipal à quelques kilomètres. Certaines auberges de jeunesse et gîtes d’étapes n’accueillent que des groupes et sont en revanche prises d’assaut pour les derniers stages de voiles pré-rentrée ou encore des passages de BAFA tardifs.

Au pays des Abers de dune en dune , de plage en plage au bon vouloir des marées

Ce passage sur les premières plages du Finistère nord fut l’occasion de découvrir les Abers bretons ainsi que les plus beaux phares locaux. Le GR34 quitte ici parfois les dunes pour s’aventurer par les plages. Et là, ça passe ou pas, c’est une question de marée. Et lorsque ce ne passe pas, j’ai eu le droit à un petit détour par la route. Une fois le GR s’était effondré suite à des pluies très abondantes, une autre fois il était barré pour cause de pollution par les algues vertes. C’est un problème aigu et récurent. Déjà il y a deux j’avais été détourné dans la baie de St Brieuc. Des sangliers avaient été retrouvés morts, intoxiqués par les émanations de gaz. Ces fortunes de chemin sont en fait très rares et ce sentier très bien entretenu par les localités permet de découvrir toutes les richesses de ce littoral unique. Cette année j’avais donc choisi d’aller voir de près ces fameux fjords notamment l’ Aber Wrach et Aber St Benoît. Ces longs bras de mer s’enfoncent loin dans les terres et abritent de nombreuses espèces d’oiseaux. Ces abers protégés des tempêtes servent évidemment de mouillages aux bateaux. Encrés en files indiennes et sous l’emprise du courant, ils dessinent des lignes géométriques parfaites sur ces petites mers intérieures entourées de verdure. Le GR34 en fait le tour et rallonge votre parcours. Il m’a fallut en tenir compte pour élaborer la longueur de quelques étapes. Le GR peut aussi traverser la pointe de ces abers en passant généralement par des ponts ou alors des passages cimentés uniquement praticables à marée basse. Ils sont souvent rendus glissant par les algues résiduelles, donc prudence. Enfin, même à marée basse, il subsiste de petits cours d’eau en bout d’aber. J’étais tenté à maintes reprises de faire une traversée sauvage pour gagner du temps mais l’aspect vaseux, la profondeur inconnue m’ont vite fait changé d’avis.

maison 2 rochersDes trajets en car à 2€ dans tout le Finistère, sans limite de distance.

Durant près d’une semaine, j’ai eu la chance exceptionnelle d’avoir une météo de rêve. Une seule journée humide m’a gentiment rappelé que la Bretagne avait du caractère. Après avoir marché le long des deux abers, j ai pris le car pour me rendre au Conquet. A ce sujet, j’ai eu le plaisir de profiter du nouveau forfait à 2 € , quelque soit la distance , avec une correspondance autorisée. Ce programme sponsorisé à l’année par le Conseil Général du 29, permet aux bretons comme aux touristes de circuler à moindre frais sans voiture en favorisant le développement du Finistère.

Cela dit la Bretagne a paraît-il connu cette année une affluence record, même si je n’ai rencontré que trois ou quatre vrais GRistes durant mon périple. Hormis le nombre de campings et de gîtes assez réduit, cette partie du pays des Abers ne présente pas de difficultés majeures d’organisation. Il suffit de bien calculer le découpage du parcours et prévoir certaines étapes approchant les 30 km. En cas de coups durs, coups de pompes, on peut toujours progresser ou revenir en auto stop ou prendre le car . Pour cela, une seule adresse : www.viaoo29.com . Côté physique, les dénivelés sont peu important sur ce tronçon du GR34, rien à voir avec la torture de la côte de Granit Rose extrêmement découpée et cassante avec sa succession sans fin de passages de criques.

I wanted to Breizh free.. again,  c ‘est fait. Si tout va bien, je compte revenir l’été prochain pour découdre avec ce sentier, cette fois sur la presqu’île de Crozon, une pure merveille mais au climat un peu capricieux . Kenavo !

matos-rk-gr34
le matos complet pour camper sur le GR34 . 11 kg (avec 2 litres d’eau compris)

materiel-1-gr-34

Rando Ville d’Avray mode d’emploi (15 km)

Capture d’écran 2016-07-11 à 10.35.11
Empruntez les  petits chemins en lisière, ils sont plus tranquilles et offrent des dénivelées intéressantes aux plus sportifs.

Inutile d’aller très loin de Paris pour trouver des parcours de randonnée très agréables. Parmi mes préférés, voici Ville d’Avray dans les Yvelines. Cette jolie ville se trouve sur les hauteurs de Sèvres. De nombreux transports Le mieux est de garer sa voiture ou son scooter sur le parking à proximité de la D985 , à deux pas des étangs de Corot.

Ces deux plans d’eau très bucoliques accueillent toute l’année des familles ou amoureux en balade. Ils s’ornent l’été d’un manteau de nénuphars, quelques pécheurs y plantent leurs lignes dans un calme absolu. Le but de cette randonnée en boucle sera de faire un tour complet de la Forêt de la Fausses-Reposes par le Parc de Saint-Cloud et revenir à votre point de départ. La carte  IGN 2314 OT au 1:25.000e  et une boussole ne seront pas superflus. L’App Iphigénie (IGN) s’avère aussi très pratique sur smartphone. Cette boucle dans le sens horaire débute par une remontée par la gauche des étangs, le long du Domaine de la Ronce. Au sommet de cette longue côte, je vous conseille de descendre immédiatement à gauche par un petit sentier . Il serpente gentiment jusqu’à la lisière.

Capture d’écran 2016-07-11 à 12.33.57
La carte indispensable pour randonner à proximité de Paris

Essayez de rester au maximun près de celle-ci. Parfois en été les ronces bouchent le passage. Inutile d’insister, faites demi-tour et empruntez un chemin plus dégagé en marchant toujours vers l’ouest.Vous passerez alors au abord de la Saussaie. Après deux kilomètres, remontée vers la Butte de Picardie. Traversez  un petit parc et son aire de jeu , un robinet d’eau permettra refaire le plein le cas échéant. Le marcheur arrive alors sur la D182, à l’entrée de Versailles. Il y a une station-service, sympa pour prendre un petit café avant de continuer votre parcours vers le nord. Arrivé au croisement du GRP et de la Route des puits, bifurquez immédiatement à droite pour rejoindre la Route du Butard qui longe les Haras de Jardy. Le but ici est de trouvé l’unique entrée du hara. Ce n’est pas évident car la grille se cache dans la végétation. Il faut savoir que ce site, haut lieu de l’équitation en Ile-de-France, est un domaine public. Libre à tous de s’y balader dans le respect bien sûr de ses hôtes quadrupèdes.  Très chic et hupé, le hara est le siège de nombreuses compétition. Vous trouverez dans l’un des bâtiments une petite cafétaria où les cavaliers viennent consulter les plannings de cours.

92b-Marne-la-coquette
Domaine public des Haras de Jardy . Très chic ! Pause-café à la cafétaria.

Bon, c’est vrai que le randonneur s’y sent un peu étranger. Vous pouvez pique-niquer près des nombreux manèges à l’ombre de grands arbres. Après avoir traversé le hara d’Ouest en Est, vous trouverez la sortie . Prenez alors le GR1 à gauche et ne le quittez plus, il vous mènera juqu’à Marne-La-Coquette, petite ville ravissante et aussi très chic, avec ses proprietés luxueuses, le tout dans une ambiance bourgeoisie de province. Suivez le GR1, il pénètre dans le Parc de Saint-Cloud par la Porte Blanche et s’enfonce à droite dans les bois . Si vous restez sur ce chemin, il vous conduira aux confins du domaine royal jusqu’à la Porte de Saint-Cloud. Il est alors possible de reprendre les  nombreux transports en commun. Quant à notre randonnée, passez au dessus de la D985 qui coupe le en deux le parc et ressortez à la Porte de la Ville d’Avray. Il suffit alors de rejoindre l’église sur la place. Il y a un marché sympa le dimanche matin . Poursuivez juste à droite vers l’aire de jeu et un petit square (il y a des toilettes) .

parc-de-st-cloud
Domaine royal de Saint-Cloud. Il est en prolongement du GR1 depuis la forêt de Fausses Reposes

Ce charmant petit chemin traverse des jardins fleuris et débouche sur l’étang . A cet instant, vous aurez parcouru plus de 15 km. Rien ne vous empèche de faire un tour des deux étangs ou poussez votre parcours vers Chaville et la forêt de Meudon. La fameuse rando sportive La Bossapas passe par les deux forêts . Vous rejoindrez le parking en remontant la petite ruelle près de l’Hotel des Etangs de Corot  et en traversant la départementale. Du côté physique, le tour de la forêt de Fausses Reposes , très vallonnée, offre de vrais dénivélés , parfois assez raides . De quoi se concocter un bon entrainement aux portes de Paris dans un cadre forestier magnifique.

foret-de-fausses_reposes-01.JPGComment se rendre à Ville-d’Avray ?

  • Par le bus : ligne 426 depuis Boulogne Billancourt ou Sèvres, ligne 471 depuis Saint-Cloud ou Versailles et ligne 469 depuis les Hauts-de-Sevre

 

  • Par la gare : Arrêt gare de Sèvres / Ville-d’Avray, ligne desservant la gare Saint-Lazare ou La Défense et Versailles rive-droite
  • En voiture : à 10 minutes de Pont de Sèvres ou Pont de Saint-Cloud

Téléchargez la trace de cette randonnée au format .gpx en cliquant ICI

Ce jour-là l’Euro s’invita en rando

KimberleyLa nature, si belle qu’elle soit, a horreur du vide. Le dimanche 26 juin s’avérait dépourvu de tout programme, rien, une espèce de néant d’activités au début d’un été radieux surgi d’une éternité de pluies. Randonneuse ad dicte, Geneviève ne résista pas à l’envie de combler ce vide abyssal et d’organiser ce jour-là un parcours au départ de Nézel, au sud de Mantes-La-Jolie. Un dimanche ordinaire ? Non ! Le jour du match entre la France et l’Eire en 8e de final de l’Euro 2016, une rencontre programmée à 15h00 ! l’UEFA ne s’était concerté avec Sport et Nature.

Tout d’abord j’ai hésité à venir. Non pas que je sois un aficionado forcené mais l’affiche avait de quoi faire vibrer mon patriotisme enfoui. Toutefois l’idée de perdre une journée de marche dans la verdure et passer 90 mn devant un écran me parut peut enthousiasmante. Alors je décidais que la France se passerait de moi et qu’elle m’attendrait jusqu’aux quarts de final.

champs blé
une rando qui sentait bon l’été retrouvé

 

Nous étions une vingtaine au départ à la Gare Montparnasse vers Mantes-La-Jolie, des habitués et deux jeunes nouveaux Maxime et Kimberley, frères et sœur, conquis par leur dernière sortie avec le plus beau club du monde, à savoir Sport et Nature. Parmi les absences inhabituelles soulignons celle d’Edward, ce drogué du trek ayant raté son train d’une minute. Côté encadrement Geneviève tiendrait donc la carte et Michel le portefeuille. Rigueur implacable, elle nous rappela qu’il ne fallait pas confondre balade et randonnée question vitesse. Quant à lui, il réitéra le principe fondamental de S & N : «  les bons comptes font les bons adhérents. », et il fit job d’administratif avec sérieux tel le contrôleur SNCF non-gréviste verbalisant.

Trace Nezel-Orgerus
un parcours de 25 km plutôt à découvert. A éviter si canicule.

Un voyage entre Nézel et la gare Montparnasse permet sans problème de remplir une grille géante complète de mots croisés , venir à bout de quatre Sudoku force 5 ou alors  de tricoter un pull manches longues taille XXL pour l’hiver ! Bref c’est du très très long. Ce trajet nous permit néanmoins de faire des commentaires très avisés sur cette compétition footballistique. Michel enregistrant ce match, il demanda à tous de s’abstenir de toutes informations sur le score durant la randonnée à partir du coup d’envoi. Maxime et moi, rigolions déjà, le jeune marcheur recevant toutes les notifications d’Eurosport sur son portable et moi celle de l’App officielle Euro 2016. La matinée se déroula à un bon rythme, Geneviève marchant toujours en tête d’une colonne de petits salopards de randonneurs mou du genoux  et Michel jouant les chiens de berger sans grand succès. Les kilomètres défilaient dans les grandes plaines agricoles aux confins de Vexin. Geneviève planta le pique-nique dans le joli bourg d’Horgeville, sur la pelouse accueillante de la magnifique mairie, un ancien presbytère. Des drapeaux tricolores ornaient quelques fenêtres, on sentait la pression montée dans le groupe avec de nombreux flashes back sur les matchs passés et des visions fantasmatiques sur les suivants.

chateau rando
Horgeville, son château, sa mairie 18e , ses supporters.

L’avenir du pays , son moral, l’économie voire le destin de François Hollande semblaient en effet tenir au jeu de 22 beaux gosses survitaminés, tatoués et gominés dont la recherche dans le look capillaire reste pour moi un grand mystère. Les marcheurs les plus au fait se lançaient dans des pronostics sophistiqués ou expliquaient aux plus novices la différence entre temps additionnel et prolongations. Le parcours de l’après-midi prenait un peu de relief et de charme. Nous marchions souvent dans l’ombre des petits bosquets et les chemins vallonnés. A quelques kilomètres de l’arrivée, Michel perdit soudain tout espoir de visionner le match sans en connaître le score tant les communiqués faisaient vibrer nos portables.

Michel Epave
Michel drague la randonneuse au volant . Classe !

Maxime savait dès le début que l’on s’était chopé un penalty , je le savais aussi et quelques minutes plus tard tout le monde connaissait l’issue du match. Car à environ un kilomètre d’Orgerus le vent porteur nous fit en effet entendre une immense clameur , deux explosions de joie successives : Antoine Griezzman venait de qualifier la France. Le compteur affichait près de 25 bornes, la pression de l’enjeu était retombée, il nous restait plus qu’à faire remonter celle d’une bière fraîche à Montparnasse !

 

Téléchargez la trace de cette rando

http://www.visugpx.com/?i=y90fDsS6Nt

 

Meudon, Clamart, une rando de charme au delà du Périph

Meudon 2016-04-17 à 19.17.09
Une belle boucle de 17 km en combinant la forêt de Meudon et le bois de Clamart
IMG_4166
La nature prête à exploser.

Il y a des matins où une étrange crise de flemme aigüe venue d’ailleurs terrasse l’homme, le genre de pathologie bénigne qui vous scotche un randonneur . Alors que mes petits camarades s’engouffrent dans le RER vers Saint-Rémy les Chevreuses, je finis un petit déjeuner copieux ayant décider de me la rejouer rando-parigot en solo. Mais où marcher ce dimanche ? Comme tout flemmard, l’essentiel est de ménager  tout effort mental inutile pour trouver un itinéraire sympa, à portée de scooter. Chaque brin d’herbe et chaque sentier de Ville D’Avray et ses étangs n’ ayant plus aucun secret pour moi, j’opte pour un retour vers Meudon en poussant la balade vers Clamart tout proche . Meudon est un joli et vaste espace boisé au sud de la Capitale, un de mes spots préférés dits de « proximité » . Si vous n’ avez ni scooter, ni voiture,  pas de soucis, allez-y en train ou par le tram T2 . Pour rejoindre Meudon sur  mon fidèle destrier noir au départ de Bois-Colombes, je rejoins les quais de Seine par la Défense. Ce trajet est déjà très agréable. Aucune trace de bouchon, je  rabats le pare-soleil du casque , l’air frais s’engouffre dans mes nouveaux gants d’été ajourés , je roule serein,  rythme cruising, rien ne presse, personne ne m’attend. A ma droite le Parc de Saint-Cloud semble aussi sortir du sommeil . Les joggers et VTT se partagent l’espace sous un soleil de printemps éclatant. J’apprécie toutefois mes quatre couches d’isolant (T-shirt Décathlon, petite polaire,  doudoune Patagonia, veste Gore-Tex Arc’Terix),  le thermomètre affiche en effet 4°c. Je choisis d’attaquer le massif forestier par la face ouest. Je gare ainsi le scooter sur le parking Nicolas de la Grande Rue, à deux pas de la gare Chaville Rive Droite, histoire de prendre le GR qui grimpe jusqu’au pont et franchit la voie ferrée. Je n’ai pas de carte papier, ni de boussole . Séquence pub.  J’utilise depuis plusieurs années  l’application Iphigénie (IGN) sur mon Iphone 6 . Je dispose ainsi de la cartographie toute la France au 1.2

Meudon 2016-04-17 à 19.15.24
Meudon difficile ? Meuh non .. parfois seulement !

5.000e et celle d’Espagne . Une App à 31€/an avec les mises à jour ! Arrivée en lisière, je choisis pour un tour anti-horaire. J’envoie le logiciel , le GPS se cale , le smartphone peut maintenant enregistrer ma trace. Etant un geek de la rando, je porte aussi un podomètre-montre de poignet  Géonaute Décathlon. Avantage : on ne le perd pas celui-là !  La forêt de Meudon est traversée du nord au sud par la N 118, autrement dit impossible de la franchir n’importe où. Alors il s’agit de viser un des deux ponts et un tunnel. Facile avec la carte. J’aime cette forêt de proximité, elle illustre parfaitement tout la richesse nature de l’Ile-de-France. Malgré les apparences, la région comporte 80% de bois et de terres agricoles ! Et puis Meudon a du caractère et offre aux randonneurs comme aux cyclistes des dénivelés importants pour s’amuser. Rappelons que la fameuse Bossapas (rando sportive de 33 km qui a lieu chaque année en coctobre ) passe ici et la forêt de Clamart. Je monte lentement vers le sommet de Meudon. Les sentiers sont bien entretenus et doublés parfois d’allées cavalières . En cette saison, l’ONF fait un grand ménage afin de préparer l’avenir . De nombreux arbres coupés récemment gisent encore ici et là sur les chemins. Ma montée plein Est m’offre un éventail de rayons solaire jouant avec les arbres. La nature prête à exploser  hésite encore à sortir de l’hiver mais déjà toutes sortes de fleurs  colorées percent au milieu des jeunes pousses de chênes, châtaigniers ou de hêtres. C’est un WE de vacances et Meudon vit ce matin là au ralenti. C’est parfait. Vers midi, j’improvise un déjeuner près d’un des nombreux étangs. Le ciel s’est couvert, les joggeurs disparaissent progressivement du décor . Je suis à la bordure Est de la Forêt et dispose de suffisamment de temps et d’énergie pour revisiter la forêt de Clamart toute proche. Depuis que je l’ai découverte lors de la dite Bossapas, j’y reviens avec le même plaisir . FullSizeRender-1Ce petit univers aux abords de Paris vous séduira par sa diversité d’arbres et son relief gentiment tourmenté. J’entreprends un tour anti-horaire histoire de varier les plaisirs. La boucle mesure 8 km environ et me conduit de nouveau bers la forêt de Meudon. Un parcours sportif bien équipé offrira aux randonneurs  l’occasion de tester leur forme sur divers obstacles et matériels de torture. Comme je le mentionnais le retour vers Chaville implique le franchissement de la N118 . Je décide de le faire en empruntant le pont situé au nord de la ville puis de redescendre vers le sud-ouest par le PR. Fin de la balade vers 16h, le podomètre et Iphigénie consentent à se mettre d’accord pour afficher 17,5 km. Si la distance n’est pas très longue, je ressens malgré tout une sympathique fatigue due au 700 m de dénivelés cumulés  (+/-). Un soleil  rasant revient en cet fin d’après-midi il joue avec un ciel plombé splendide. Je reprends les voies sur Berges par Suresnes et Puteaux. Les péniches immuables bordent les rives du Bois de Boulogne, l’air est incroyablement pur. C’est l’heure rêvée pour un thé.

La 28e Route des Orgues , une randonnée sans bémol

IMG_4048
Très beau parcours de 19 km dans la Haute-Vallée de Chevreuse

Ne cherchez pas ce lieu-dit, il n’existe pas ! il s’agit en fait du nom de la randonnée organisée depuis plusieurs années par l’Association EOL dans le but d’acquérir et doter l’église de Lévis Saint Nom d’un magnifique orgue . Cette initiative menée par  le musicien Francis Vidil est une belle aventure qui débuta en 1993. Au fil des ans, l’instrument n’ a cessé d’évoluer pour devenir une pièce unique. Afin de financer le projet et entretenir par la suite l’instrument Eol organise des concerts mais aussi une randonnée pédestre dans la Haute-Vallée de Chevreuse. (20€/personne).  Cette sortie désormais classique a lieu deux à trois fois par an. Elle attire parfois plus de 200 participants lors de cette très belle balade en forêt marquée par 4 à 5 pauses musicales dans les églises de la région.Au cours de ces escales, les randonneurs découvrent toutes les richesses  et les facettes de cet instrument difficile au cours de mini-concerts donnés par le patron des lieux, Francis Vidil , en compagnie d’amis musiciens.

IMG_4034
Francis Vidil en explication des cloches-tubes

Avec beaucoup d’humour et une modestie travaillée, l’organiste nous fait voyager dans un univers technique, culturel et spirituel. Sa passion pour l’instrument semble sans limite, une machine exceptionnelle mis en péril par l’apparition des systèmes électroniques dans les années 70 comme Francis Vidil nous l’expliquera toute au long de cette randonnée. Pour cette 28e édition, le parcours débuta à l’Eglise de Lévis Saint-Nom pour un concert orgue et trompette.

 

Le groupe d’une soixante de marcheurs s’arrêta à la pause du déjeuner à Saint-Forget.IMG_4052En début d’après-midi, nous avions rendez-vous à l’église de Dampierre. Cette fois l’orgue se combina à la flûte de Pan . Puis la longue colonne de randonneurs prit la direction de Notre-Dame de La Roche pour un court concert en solo. De retour à Lévis Saint-Nom, Francis Vidil et deux jeunes virtuoses se succédèrent au clavier dans des oeuvres de Heindel, Brahms et en improvisation sur des thèmes contemporains voire très jazzy. La Route des Orgues sera aussi l’occasion pour certains de découvrir un très beau parcours de rando d’un niveau moyen avec quelques longues grimpettes typiques de la Vallée de Chevreuse, rappelons-le, un site protégé.

Site Association EOL

IMG_4044
Le château de Dampierre

Rando des Orgues

 

profil rando orgues
juste quelques côtes !

Etape n°1- Le Tour du Massif de Fontainebleau (TMF 65 km)

Une étape tranquille entre la Seine et la forêt depuis la gare de Bois-le-Roi jusqu'à Fontainebleau.
Une étape tranquille entre la Seine et la forêt depuis la gare de Bois-le-Roi jusqu’à Fontainebleau.

Nous avons tous traversé la forêt de Fontainebleau en la sillonnant de part en part. Cette fois je vous propose un tour complet . Ce parcours s’appelle le TMF (le Tour du Massif de Fontainebleau) . Cet itinéraire de randonnée compte environ 65 km pour un cumul de dénivelés de 780m, donc rien de bien méchant. Un marcheur bien entrainé de niveau moyen peut l’effectuer par exemple en trois étapes. L’idéal sera de le faire de gare à gare ou prévoir un véhicule navette sur place. Cela dit, le TMF ne suit pas un parcours précis , il existe de nombreuses variantes présentées sur les sites répertoriant les traces GPS (format.gpx). Ce périple par les sentiers et parfois rocheux se veut plutôt destiné aux randonneurs à pied . IMG_3890Toutefois, on y croise souvent des VTT.  Il existe également un circuit vraiment cyclable de 50 km environ (voir la carte) . Cette belle balade est idéale pour découvrir toutes richesses naturelles du massif de Fontainebleau, en matière de végétation et de faune. Vous pouvez bien sûr débuter ce TMF à n’importe qu’elle gare du parcours. Pour cette première étape nous sommes partis de Bois-Le-Roi . Cet itinéraire suit une longue boucle de la Seine avance de s’enfoncer dans la forêt et rejoindre la gare de Fontainebleau-Avon. Les berges offrent de magnifiques aires de pique-nique ou de jeu pour les petits randonneurs.

Voilà, vous savez tout sur le TMF, un sympathique défi sportif pour les uns et un nouveau thème de randonnée très complet pour les marcheurs en quête de découvertes d’une forêt malgré  très fréquentée toute l’année.

Capture d’écran 2016-03-11 à 12.48.29
les principales pistes cyclables du TMF
Capture d’écran 2016-03-11 à 12.17.10
Un exemple du TMF , un parcours de randonnée de 65 km environ réalisable en 3 ou 4 étapes de gare à gare ou avec une voiture-navette.

IMG_3891 IMG_3893

Rando surprise de Coignières aux Essarts-Le-Roi (78)

un parcours de 25 km de la gare à gare
un parcours de 25 km de la gare à gare

Ne vous fiez pas aux apparences, les Yvelines cachent bien leur jeu en matière de randonnée. Je fus en effet totalement surpris par le charme de ce parcours de 25 km au départ de la gare de Coignières.  (Prendre le train à la gare Montparnasse pour la rejoindre). L’arrivée dans cette banlieue des Yvelines n’a rien de vraiment engageant  mais il suffit de franchir la N10 pour découvrir un tout autre décors en empruntant le GR11. Cet itinéraire remonte vers le nord au travers d’une  forêt magnifiée par les couleurs de l’automne. Après le joli village de St Rémy-L’Honoré, cette randonnée traverse Tremblay-Sur-Mauldre et une partie de son golf.

Cette région des Yvelines alterne forêts, plaines et passent par de nombreux étangs.
Cette région des Yvelines alterne forêts, plaines et passent par de nombreux étangs.

La boucle se poursuit alors jusqu’à Les Mesnuls par une succession de chemins bordant des petits bois. En cette saison, les randonneurs cohabitent le dimanche avec les chasseurs. Les zones à éviter son clairement balisées, il suffit de bien rester sur son sentier. Le reste du parcours traverse en majorité de la plaine  jusqu’à la gare Les Essarts-Le Roi. Cette randonnée ne présente pas de difficultés majeures si ce n’est ses 25 km et quelques dénivelés en sous-bois plutôt gentils. Dans son ensemble, les sentiers restent très praticables même par temps de pluie . Cette randonnée peu connue constitue une alternative intéressante à la Vallée de Chevreuse souvent très fréquentée le week-end.

Téléchargez la trace GPS (format.gpx) ICI

le profil de cette randonnée parisienne avec seulement quelques bosses
le profil de cette randonnée parisienne avec seulement quelques bosses