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IDEE Rando tonique à fontainebleau 18 km -de gare à gare

Cette randonnée assez courte cache bien son jeu. Ce très beau parcours de seulement 18 km emprunte en effet les fameux sentiers Denecourt et cumule un joli dénivelé au final avec l’alternance de passages en terrain plat. C’est aussi de profiter de l’hiver pour découvrir des panoramas moins connus cachés par la végétation estivale. Cette randonnée se faufile entre les fameux rochers de gré qui peuvent être très glissant les jours pluvieux.

Cette randonnée de 18 km débute à l’arrêt en forêt de Fontainebleau et se termine à la gare d’Avon. Côté train, il y a un TER toutes les demi-heures environs jusqu’à la gare de Lyon.

Téléchargez la trace de cette randonnée :

https://www.visugpx.com/xazEXLLqr6

les marcheurs à Fontainebleau

Ca gazeran fort vers Rambouillet

Après un tour complet du GR1, Stéphane, guide endurant de Sport et Nature, nous proposait une large boucle de la forêt de Rambouillet au départ de la gare de Gazeran (78) . Retour sur une rando express de 27 km.

Marche ou grève, rien ne semble arrêter le randonneur parigot ! Après quelques semaines d’hibernation forcées, une bonne vingtaine de randonneurs ont répondu à l’invitation de notre ami Stéphane, guide intermittent, bénévole et endurant dans l’asso Sport et Nature. Ce parcours de 25 km théorique concocté en marge du massif principal alternait les passages en sous-bois et de longues traversées en plaine ainsi qu’un tronçon du GR655, le Chemin menant à Compostelle.

Une jolie boucle de 27 km entre les gares de Gazeran et Rambouillet

Après une sympathique errance au départ de Gazeran, tous s’attendaient à hériter du bonus kilométrique courant chez ce guide peu avare sur la distance. Avec un décollage vers 10h00, personne n’ignoraient non plus que tout idée d’un déjeuner vers midi relevait de la pure utopie voire du rêve. Il fallut donc attendre les 14h en tapant sur le stock de barres et autres gourmandises pour tenir le choc, d’autant que le rythme ne descendit que rarement sous les 4,5 km/h.

Lorsque le soleil réveille le décor , la randonnée en forêt retrouve de sa magie et réchauffe les âmes et les corps.

Les pauses ne furent pas légion, il ne fallait pas tarder vu le nombre restreint de trains de retour vers Paris. Cela n’empêcha nullement une halte obligatoire  afin de faire honneur au vin chaud préparé avec amour par Denis, véritable tradition hivernale chez Sport et Nature.  Notons que la présence de Denis et Stéphane au rhum arrangé explosif dans une même randonnée signifiait évidemment une montée d’alcoolémie sanguine inévitable. 

Le podomètre annonçait près de 14km, Stéphane jugea que le timing était respecté et que l’on méritait un pique-nique réparateur . Après une réhydratation au 13°, le  fameux rhum arrangé aussi digestif que ravageur, les randonneurs reprirent la route sous un joli soleil rasant. Nul trace de vent glacial balayant les plaines toutefois gorgées d’eau, pas de chasseurs menaçant non plus à l’horizon, la troupe s’étira sur des centaines de mètres.

Malgré un belle cadence et une fatigue bien gérée , on rata le train d’une minute à Rambouillet ! La demi-heure d’attente du prochain furent mises à profit pour un décrottage général de pompes sur le quai, une pratique hélas assez courante chez le randonneur peu scrupuleux dans les infrastructures SNCF, mais exemplaire une fois embarqué.

Parfois au détour d’un chemin, la vision enchanteresse d’un jardin tiré à quatre épingles.

De 25 km programmés , nous étions passés à 27 km , pas de quoi fouetter un guide enclin à plus de débordement lors de cette randonnée de reprise tonique et oxygénante .

Téléchargez la trace de cette randonnée: https://www.visugpx.com/XCESvZ8TB1

Randonner avec Sport et Nature : https://sportetnature.org/

 

Rando vins et .. naufrage !

Avertissement Eloignez les enfants de l’écran, cet article peut en effet causer des traumatismes irréversibles sur les jeunes sujets les plus sensibles ou les pousser sur un mauvais chemin. Ce qui, pour de futurs randonneurs, serait totalement néfaste.

Soyons clair, cette randonnée vins et fromages était clairement préméditée. On pourrait même ajouter qu’elle fait partie d’une tradition lointaine datant probablement de la création du club Sport et Nature. Ce n’est plus un secret, ce rendez-vous annuel est orchestré depuis longtemps par nos deux passionnés d’œnologie, Stéphanie et Christian. Notez au passage qu’ils occupent les deux postes les plus élevés de l’association : présidente et secrétaire. Les plus naïfs n’y verront qu’une simple coïncidence.

Lors de cette édition 2019, Christian avait choisi de nous embarquer dans la forêt de Dourdan, département de l’Essonne. Afin d‘attirer un maximum d’adhérents dans ce qu’il convient d’appeler un traquenard, il n’avait pas hésiter à limiter volontairement la distance à 18 km. Sachant que nos randonnées ne sont jamais inférieures à 20 km… Je vous laisse juger. Résultat : la participation battit presque un record avec 49 personnes dont de tout nouveaux candidats à l ‘adhésion venus tester le sérieux de Sport et Nature. Pour une première randonnée et vu l’image assez « spéciale » offerte par l’association, nous ne sommes pas certains de les revoir un jour !

A peine neuf kilomètres parcourus depuis la gare de Dourdan, nous arrivons dans une clairière au milieu de cette forêt. Alors que dans 98 % des cas nous pique-niquons à même le sol, deux tables nous attendaient comme par miracle, en pleine nature. Lorsque des adhérents, probablement complices, ont étalé des toiles en guise de nappes, j’ai soudain réalisé que l’on ne sortirait pas indemnes de ce déjeuner piège.

Marie-françoise et Carole sous perfusion.

Christian, l’instigateur et meneur de cette rando Vins et Fromages Sport et Nature

En quelques minutes, le « plop » des nombreux bouchons extraits des goulots couvrit le chant des oiseaux. Les effluves de dizaines de fromages sortis de leur emballage provoquèrent la disparition immédiate de toutes espèces d’insectes dans un rayon de dix mètres. Puis les tables disparurent sous divers plateaux de ces produits laitiers, sous une forêt cette fois de bouteilles aux multiples couleurs dont les étiquettes aguichantes mentionnaient année et origine. Après cette pétarade de « plop », des vins se répandirent alors dans toutes sortes de verres allant du simple gobelet en plastique aux modèles incassables sur pied, en passant par ceux offerts par la FFRP lors de réunions de marcheurs, objets à la vocation ambiguë d’une fédération de loisirs apparemment sans vices. Différents couteaux sortirent des sacs afin de découper les victuailles : kits en plastique bon marché, combinés lame et cuillère inox, Opinel, armes de survie etc. Des pains de toute nature furent ainsi débités fébrilement et recouverts de fromages à l’appellation connue des seuls experts, à part le reblochon, le camembert et le gruyère, puis engloutis. Au fur à mesure que les verres se vidaient, des randonneurs – serveurs volontaires – les remettaient à niveau. Les adhérents les plus vulnérables, c‘est-à-dire les moins entrainés, criaient grâce sans conviction ou se resservaient eux-mêmes. Un nuage de vapeur éthylique semblait planer au-dessus des convives. Les conversations et les débats se firent de plus en vifs. J’écoutais d’une oreille distraite l’alternance de sujets confus allant du millième récit des Bronzés, de l’influence du Brexit, jusqu’aux divergences sur les gilets jaunes. Le vin déliait les langues, libérait des polaires les corps engoncés, les êtres se rapprochaient mêmes au point de se toucher ; l’atmosphère d’habitude si chaste devint carrément sensuelle. Il fallut bien deux heures pour venir à bout de tout, ou presque. Une file de randonneurs de l’Essonne passa rapidement, refusant de vider les derniers fonds en invoquant un impératif de timing bidon. Notre copine Anaïs s’en chargea !

Des restes de fromage allaient retourner dans les sacs à dos. Quant aux cadavres de verre, on en dénombra fièrement 18 ! Ils furent alignés au pied d’un chêne et chacun immortalisa la scène, histoire de dire : j’y étais. L’imposant groupe redémarra quand même, mais se disloqua rapidement sur plusieurs centaines de mètres sous l’effet combiné de la digestion et du mélange rouge-blanc-rosé à haut risque. Après le virage à angle droit d’un sentier non balisé, le téléphone de Christian sonna. Au bout du fil, Corinne, sa campagne l’informait qu’une vingtaine de marcheurs avaient perdu le groupe dont nous étions. Et soudain alors que la plupart des randonneurs du peloton de tête était affalés sous un soleil voilé, dans état proche de la sieste, elle est arrivée triomphante, avec dans ses pas les naufragés du chemin. De qui s’agissait-il ? De Geneviève bien sur, la natte au vent, caparaçonnée d’un sac-à-dos chargé de son siège pliant légendaire et du célèbre parapluie ayant subit mille tempêtes. L’ovation fut à la hauteur du sauvetage, en fait le deuxième exploit de la journée. Car elle seule disposait d’une carte et d’un sens de l’orientation suffisant, d’une part pour retrouver à midi le groupe en plein bois alors qu’elle avait raté son train, d’autre part pour le secourir l‘après-midi venu.

Inoxydable et infatigable, Marnia profita de quelques dénivelés pour se défouler en courant dans les descentes, Anaïs était passé en pilotage automatique et je luttais comme beaucoup d’autres contre une mollesse tenace. A ce moment de la randonnée, c‘est-à-dire les quatre derniers kilomètres, les questions viennent généralement assaillir le guide, dont l’incontournable : « Combien on a fait et combien il nous reste ? » Et c’est là que l’on reconnaît tout le talent, l’habilité, l’expérience, la psychologie d’un bon guide comme Christian. Alors qu’il nous avait vendu l’affaire pour 18 km, en moins d’une heure il passa de 19 à 20 pour finir à 21 km à la gare de Dourdan ! Le fameux bonus Sport et Nature. La Rando Vins et Fromages avait une fois encore tenu toutes ses promesses de convivialité imbibée et bouche pâteuse en honorant les richesses de nos terroirs vinicoles et nos trésors fromagers. Hips

Téléchargez la trace de cette randonnée :

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Quand la rando se mord La Queue en Yvelines

randonnée en boucle depuis la gare de Garancière-la-queue-les-yvelines
Un parcours de 26km sans grandes difficultés

Gare de Garancières – La Queue-Lez- Yvelines, point de départ et d’arrivée d’une rando dominicale en ile-de-France , autrement une boucle ! Il vous faudra environ 45 minutes pour rejoindre le bourg à partir de la Gare Montparnasse. (Navigo ou pass jounalier Mobilis) . Cette jolie et longue randonnée vous fera découvrir le sud du domaine de Rambouillet en traversant notamment la forêt des Quatre Piliers.

randonnee en ile de france avec quelques belles fermes
Passage par quelques anciennes fermes

Cet itinéraire alternant les parties boisées et quelques plaines emprunte plusieurs tronçons du GR22 . Le petit ru dénommé le Grapelin est un endroit idéal pour pique-niquer  à proximité de l’Etang Neuf.  Cette région  verdoyante est d’ailleurs parsemée de marais et autres ruisseaux. Après les pluies des dernières semaines, quelques chemins étaient encore gorgés d’eau. Ce jour-là, un véhicule d’une association pour handicapés s’y est irrémédiablement embourbé jusqu’à l’essieu -avant.

petit ruisseau nomme le Grapelin près de Gambaiseul
Le Grapelin

Malgré nos efforts et sans matériel, rien n’y a fait. Seul un tracteur ou une dépanneuse a sans doute pu les sortir de ce mauvais pas. Cette randonnée de 26 km ne présente ni  de difficultés majeures en terme de dénivelé ni hélas d’intérêts culturels ou historiques notoires. Il s’agit avant tout d’une escapade  100% nature qui vous mobilisera toute une journée. Chacun pourra y apporter ses propres variations de sentiers en étudiant la carte du coin ao 1:25.00Oe. Cependant la D112  à quatre voies traverse ici cette zone, donc étudiez bien vos points de passage pour la franchir soir par les rares passerelles ou souterrains. Bonne balade dans les Yvelines !

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GR13 : lâche ta Souppes y’a du bouleaux à Nemours !

randonnée Souppes Nemours Seine-et-Marne

foret de Nemours- randonnee sur le GR13
La forêt de Nemours..on the rocks

Il y a des randos qui vous tirent de l’hibernation et vous redonnent la pêche pour  une semaine. Celle-ci fait partie des anti -dépresseurs qui devraient être remboursés par la Sécu car  son efficacité  dépasse les 250%  ! Ce dimanche -là j’avais volontairement écarté le parcours commando de 27 km à Rambouillet proposé par Cyril de Sport et Nature pour suivre  celui de Geneviève, sympathique guide, également active auprès des Amis de la Nature, une organisation orientée  davantage « sénior ++ « . (dixit GH). J’avais convaincu Christine d’y participer en lui jurant que la météo serait magnifique, les chemins asséchés et que les 22 km en forêt de ..Fontainebleau seraient une partie de plaisir. Nemours.. Lire la suite GR13 : lâche ta Souppes y’a du bouleaux à Nemours !

Etape 10 GR1 – Voyage aux boues de l’enfer – Le retour

Non, pas un ruisseau mais le sentier !

Joli chemin.. vu de loin !

Je dois l’avouer mais ce dimanche-là,  et pour la première fois depuis des années, j’ ai  écourté le parcours d’une rando, cette 10e étape du GR1 et je ne suis pas arrivé à Mortcerf comme prévu .  Je ne fus pas le seul à jeter l’éponge  à la gare de Crécy-La-Chapelle (77) après 20 km depuis Meaux sur les 28 prévus. Flashback . Départ tardif, la météo  s’annonce clémente avec un thermomètre calé sur 7°C et le niveau des rivières de Seine et Marne  qui descend gentiment. Hélas ce redoux fit fondre la neige accumulée depuis plusieurs jours et Stéphane notre guide du jour , moi-même et le groupe de 16 marcheurs, nous avons tous sous-estimé l’état du terrain. Dès la sortie de Meaux, le GR1 était barré pour inondation. Qu’importe, on fit demi-tour pour rejoindre 500 m plus loin un sentier en hauteur. Quelques kilomètres après , un portail barre le chemin détrempé qui  bifurque  soudain vers la droite. Personne n’y prête attention mais on se retrouve sur l’ échangeur de l’autoroute A145 à proximité de Quincy-Voisins. Nous avons ainsi perdu et le GR1 et il fallut parcourir près de 2 km supplémentaires pour le rejoindre après Bouleurs sur un sentier à travers champs. Les goûts et les bouleurs.. Les pieds s’enfoncent jusqu’aux chevilles dans la terre gorgée d’eau qui pénétre inexorablement dans la plupart des chaussures. Guêtres, Gore-Tex, rien n’y fait , ça baigne ! Les ornières profondes piègent les moins attentifs. Chacun essaie de trouver les mottes herbues émergentes pour progresser, même les bâtons collent à la glaise. Un étrange ras-le-bol venu d’ailleurs s’empare de moi. Après un pique-nique express à Bouleurs, le groupe reprend sa progression difficile dans la boue, sachant que Mortcef se trouve à plus de 10 km ! les trois dernières randos de janvier sur les chemins presque impraticables et cette matinée ont eu raison de mon abnégation, le jeu  ne m’amuse plus. Claire, Geneviève, Hubert , Etienne et votre serviteur stoppent à Crécy-La-Chapelle pour reprendre le train vers la gare de l’Est. Il y a des jours où la Loi de Murphy (loi de l’Emmerdement Universel Maximum) aime à se manifester : les trains au départ de Crécy sont annulés pour cause de

Un parcours de 28km réduit à 20 par KO technique.

grève ! Dans sa grande mansuétude, la SNCF affrète des bus de remplacement pour rejoindre Esbly au rythme d’un par heure et bien sûr on le loupe car il part plus tôt que prévu ! Crécy le dimanche ressemble au Ténéré, pas le moindre bistrot d’ouvert. Une pluie violente et glaciale nous force soudain à nous réfugier sous un abribus aux vitres explosées devant la gare fermée. Le car arrive pour nous conduire enfin vers Esbly. Sauvés ..enfin  presque , puisque le train programmé est annulé suite à un problème technique ! Attente de 30 mn supplémentaire. Je reprends mon scooter à la gare parisienne sous une ligne de grains polaires pour arriver transi à Bois-colombes vers les 19h00 ! GR1 en hiver ? Éreintant. Avis aux amateurs.

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Le Grand Morin en effervescence.

Fosses (95) l’hiver ? A l’aise glaise !

no comment !

Anita 1ere et ses demoiselles d’honneur de Sport et Nature présentent la nouvelle collection de bonnets.

N’essayez pas de comprendre pourquoi les parigots randonnent en été sous le cagnard ou en hiver sous la flotte, et ce dans un univers limité aux 5 zones du pass Navigo SNCF ! Moi, j’ai renoncé. Depuis déjà quelques semaines, les crues ont transformé le bassin parisien en une éponge mal essorée. Les randonneurs ne sont pas loin de troquer les bâtons contre des pagaies !  Toutes notions de vitesse, de moyenne sont à oublier . Les sentiers défoncés par les ornières des engins forestiers ou agricoles débordent par endroit et l’eau ruisselle dans la moindre côte entre les cailloux.  L’adhérence relève plus du patinage artistique que de la marche. Ce dimanche là seule une poignée de stakhanovistes pouvaient se rendre dans l’Oise alors que les conditions météo ne s’annonçaient guère meilleures dans cette région. A la sortie de la gare de Fosses (95), à peine arrivé dans la première plaine, le vent du Nord  glacial me cueillit à froid. Tympan gelé, douleur aiguë , oreille cassante comme du verre, j’enfonçais d’urgence le bonnet, je relevais capuches de la doudoune et veste Arc Térix et  le tour du coup en polaire jusqu’aux yeux. Le menu local s’annonçait 100% hivernal et le plat du jour était servi dès 9h30. Chantal, notre guide du jour, piqua plein ouest  vers Luzarches pour débuter une boucle de 25 km à cheval sur l’Oise et le Val d’Oise. (la boucle ..à cheval, pas nous ! ). Nelly la stagiaire-guide lui emboitait le pas.

Pique-nique express au lavoir.

Val d’Oise ou Oise, comme tu veux tu choises

Arrivée héroïque du groupe au calvaire , 200 m , sans oxygène.

Afin de positiver, Chantal évoqua la chance de pouvoir tester l’étanchéité du matériel et nous gratifia dans le RER D d’une touche culturelle relative au passé de Fosses : une ville de potiers, des artisans qui creusaient … des fosses pour en extraire l’argile. De ce côté là, tout le monde allaient être gâté. Le matériau  gluant à souhait nous colla gravement les baskettes durant des lieues. Par chance, le ciel ne nous  tomba pas sur la tête malgré la menace de quelques giboulées neigeuses . Après une douzaine de kilomètres, on arriva comme prévu (glaiseux mais heureux) au lavoir qui nous servirait d’abri pour le pique-nique. La fatigue et le froid tiraient sur les organismes, la reine Anita 1 ère victime d’un coup d’hypotension fut  remise sur pied à coup de dattes et boissons chaudes. Béatrice arrosa le groupe au rhum arrangé, Vincent, militant engagé et rebelle réussit à nous épargner durant douze secondes son flux verbal politico-social passionné, sur Aubenas-centre-du-monde , le tout sur fond de concubinage à géométrie

variable avec une mystérieuse  Anne-Marie.  Bravo ! Le vent polaire tourbillonnant en fait sous le lavoir , je pris même mon dessert avec les gants, le déjeuner ne dura pas plus de 35 minutes, il fallut décampé avant la congélation. On n’y croyait pas mais un rayon de soleil miraculeux perça soudain les nuages en éclairant le paysage d’une lumière quasi divine. Un petit bonheur furtif mais sublime. Puis une moitié du groupe s’enfonça dans les bois pour aller découvrir  la

un parcours de 25 km très exposé.

curiosité locale, un vrai menhir en vraie pierre même si Eric le qualifia avec un certain mépris de « mur d »escalade pour nain » , une réflexion qui irrita terriblement Chantal , qui jura que cette rando serait la dernière qu’elle organiserait  etc..Personne ne l’a crue et les touristes rejoignirent l’autre moitié du groupe qui bronzait sur le sentier de retour vers Fosses. Cet itinéraire intéressant, où les champs de betteraves fourragères alternent avec les bosquets boisés et quelques châteaux , mérite d’être refait au printemps dans les conditions disons.. plus clémentes . Allez qu’importe, l’important était de sortir ce jour-là de la capitale plongée dans la grisaille. Alors comme le répète Anita, prof d’anglais en banlieue chic : « oublie l’hiver, va marcher  toi aussi et  kiffe ta life ! »

 

 

 

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Terrain de jeux entre culture et cultures.

Nelly et Chantal en pleine réflexion d’orientation

What ? Du soleil ? !!

Du haut de se menhir, 400.000 ans d’histoire me submergent.

Meaux (ise !) et la rando maudite sauvée des eaux

Lagny-Thorigny.. tout le monde rebrousse chemin par les passerelles anti-crues

Janvier, mois de toutes les résolutions de purification morales et physiques où les images bibliques de jadis se télescopent aux selfies narcissiques d’un XXIe siècle décadent, comment ne  pas songer avec nostalgie aux  Rois Mages en rando   vers la Galilée (source Wikirsch : Sheila – ‎Mars 1971 de ‎J Schmitt / C Carrère) mais plus encore à cet homme d’exception, autre randonneur infatigable qui erra dans le désert pendant quarante ans pour faire sortir d’Egypte son peuple empêtré dans un sacré pétrin, je veux parler de Moïse. Parmi ses exploits, rappelez-vous de sa fameuse traversée  de la mer ..à pied. Parallèle historique assez audacieux, je vais vous relater l’histoire d’un groupe de 27 randonneurs immergés cette fois en Seine et Marne, le premier w.e après l’épiphanie, synonyme pour vous, misérables païens, de frangipane, fève et couronne en toc . Cette fois ci, le guide du groupe se nomme Geneviève, femme rigoureuse qui veilla des décennies à faire respecter les lois gravées dans les tables républicaines et qui après une révélation probablement divine, se consacre à maintenir sur le bon chemin les brebis de Sport et Nature et des Amis de la Nature.  Sa mission est  ce jour-là de purifier une poignée de randonneurs en surpoids, et en proie à une ankylose musculaire hivernale sévère. Lors d’un premier message par mail, elle les avait prévenus sans ménagement :  » Bande de petits ..sal.. (éloignez les gosses de l’écran), vous allez expier vos fautes, de Lagny-Thorigny à Meaux lors d’un parcours de 23 km mené au rythme infernal de 4,5 km/h que je qualifierai en un mot d’allure SOU-TE-NUE. ». Ce qualificatif avait eu pour effet de décourager les moins entraînés d’entre nous qui préfèrent tester chez eux leur nouvel écran plat 82 pouces ou faire je ne sais quoi sauf d’aller au rdv à la Gare de l’Est à 9 heures du mat’ .

 

La Seine et Marne, la Brie dans toute leur splendeur

La promesse de cette purification péripatétique et un soleil radieux remplirent de joie les 27 randonneurs volontaires et tous affichaient un large sourire à l’idée de revoir la citée, sa cathédrale, Coppé son maire et ses kébabs. La ville et certains se réveillaient lentement, quelques autres avaient oublié leur déception d’avoir rater une semaine auparavant un Meaux By Night  very pathétique, ou s’en réjouissaient, au choix . (Voir  notre dernier article  « Rando d’hiver ? ..pas de la tarte mais de la galette  «   https://wp.me/p6NqC2-TA). Néanmoins les fidèles et piliers de Sport et  Nature marchaient pour beaucoup le cœur serré, l’âme encore marquée du souvenir d’une randonnée estivale douloureuse dont les faits sont relatés dans un autre article intitulé « Errance et zizanie à Meaux » – https://wp.me/p6NqC2-Ny ).

Bon, ok, raté le pique-nique à table !

Une fois encore le sort s’abattit sur  ce parcours francilien dès le premier kilomètre. Dès Lagny un univers liquide leur barra le chemin . La Marne était sorti de son lit elle aussi et les berges du GR1 submergées n’étaient plus qu’un vague souvenir.  Qu’importe, les marcheurs et leur  guide s’élancèrent au- dessus des flots  ! Rien ne semblait pouvoir anéantir leur appétit de kilomètres ni les détourner de leur but, atteindre la ville. Lorsque les dernières passerelles métalliques anti-crues disparurent du décors, tous regardèrent vers le ciel et demandèrent à Dieu lui-même : « Pourquoi cette p…de rando à Meaux est-elle maudite ? » . Aucune réponse ne se fit entendre . Alors Geneviève trouva une issue de secours dans les cartes. Fluctua nec mergitur, alleluia, une route parallèle nous conduirait jusqu’à la forêt, loin du traitre fleuve. C’est ainsi que l’on  traversa une nature aux allures de rizière (dixit Sylvie,  trekkeuse au long cours très imaginative) en remontant le canal menant à Meaux. Après 14 km, notre guide stoppa net notre progression.  Nous étions arrivés sur l’aire du pique-nique mais consternation et rigolade générales,  les tables baignaient dans une marre immense. La troupe fut invitée fermement à rester groupée sur la berge lors du repas. Seuls, quelques Judas bravèrent l’autorité pour s’installer sur un pont. Dans sa miséricorde Geneviève les pardonna et rompit une fois encore le pain et la galette, l’ apôtre André partagea le vin, je me crucifiais sur le sol pour m’imprégner du soleil miraculeux . Nous avions quitter Mareuil et nous cheminions vers Nanteuil lorsque un autre obstacle de taille se dressa devant vous : la redoutable route nationale N36. Perfide, bruyante, symbole de la triste zizanie d’octobre 2017 , l ‘artère infranchissable défiait une nouvelle fois un guide de Sport et Nature. Michel BL, meneur de cette rando à l’époque,  se remémora soudain cet instant tragique ou le groupe de 53 marcheurs se scinda en deux sous ses yeux remplis d’impuissance et  de résignation, les uns suivant un chemin incertain en lisière de forêt, les autres coupant à travers champs.

Parcours long mais facile avec le passage délicat de la RN 36

Geneviève chassa de son esprit cette visions cauchemardesque, préférant s’en remettre au bon sens , à sa carte et ..à Google Map. Quelle pitié ..Je pestais une nouvelle fois contre tous les guides de la terre hermétiques aux App de rando dignes de ce nom. Malgré tout, notamment les rond-points, nous avons réussi à rejoindre le GR1 . Les deux kilomètres se firent dans la boue des champs et une ultime route inondée nous força à escalader un coteau glissant pour  enfin rejoindre Meaux. De 23 km annoncés, nous en étions à 27. Le petit plus habituel offert par l ‘association. Ne la remerciez pas c’est cadeau !!

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RANDO-PSYCHO : Pourquoi veulent-ils randonner en groupe ?

Jamais il n’y a eu autant de clubs et associations proposant des sorties en randonnée pédestre. On croise désormais en forêt des équipées de toutes tailles, rapides ou lentes, mixtes, rassemblant des marcheurs de même confession religieuse voire d’orientation sexuelle. Ils présentent néanmoins un point commun, celui d’avoir choisi délibérément de marcher ensemble. Quelles sont leurs motivations ? Quelles contraintes et avantages procure le groupe en marche ? Éléments de réponse.

En apparence, il semble facile de randonner seul, en couple ou avec quelques amis. Le regroupement autour d’une activité comme la randonnée s’appuie sur plusieurs piliers spécifiques. Hormis l’aspect purement social où prédomine l’instinct grégaire et la recherche de convivialité autour d’une passion commune, le regroupement de randonneurs est dû à une quête de sécurité ou de détente. L’immersion en pleine nature sur des itinéraires peu ou pas connus suscite bien souvent le stress de se perdre. Ce qui en IDF se solde uniquement par quelques heures d’errance jusqu’à une prochaine ville ! Cette crainte légitime est due pour beaucoup au manque de connaissances ou au manque d’intérêt des marcheurs à lire une carte ou à utiliser un GPS. Par ailleurs ces associations accueillent une large majorité de femmes, de l’ordre de 60 à 80%, notamment en IDF le plus souvent célibataires. (2,4 millions de personnes vivent seules ou en famille monoparentales, dont 80% de femmes). L’association de randonnée leur offre une activité « accompagnée » dans un environnement potentiellement anxiogène pour une femme seule.

Comme dans d’autres activités sportives plus ou moins engagées, le groupe rassure même si la randonnée pédestre présente peu de dangers d’ordre physique. Les chutes sont rares, la marche sollicite peu le système cardiaque, excepté lors de parcours incluant de forts dénivelés. Le vrai risque concerne la déshydratation ou l’insolation par négligence, ou bien le froid pour les randonneurs insuffisamment équipés en montagne. L’orage et plus spécialement la foudre constituent de véritables dangers, ainsi que les avalanches. Toutefois l’idée d‘être victime d’un accident isolé, même minime, au milieu de nulle part constitue un réel blocage à la randonnée en solo. Le téléphone portable retrouve ici une place prépondérante à titre de moyen d’alerte mais toujours avec l’angoisse plus ou moins fondée de l’absence de réseau.

Entre quête de sécurité, laisser-aller et instinct grégaire

Ainsi la randonnée en groupe libère le marcheur de ses craintes primaires en lui apportant la sécurité physique (sans la peur d’accident isolé, de mauvaise rencontre) et estompe le stress de l’égarement. Le groupe étant mené par un guide, le marcheur « encadré », affranchi de la carte et bien souvent de la logistique du transport profite pleinement des plaisirs de la rando. J’ai pu vérifier à maintes reprises le désintéressement du randonneur en groupe vis à vis de sa position géographique et sa direction.

Les questions récurrentes sont d’ordre fonctionnel et paradoxalement individuel par rapport à la forme physique, voire à des contraintes horaires : combien de kilomètres a-t-on fait ? A quelle heure le déjeuner est-il prévu? Combien de kilomètres encore à parcourir et quand pensez-vous arriver à la gare du retour ? Dans ce contexte, le guide peut se retrouver sous la pression du groupe à la moindre erreur de parcours susceptible de modifier l‘horaire prévu pour le départ.

Le programme annoncé de la randonnée s’avère ici important. Chaque individu qui intègre un groupe en connaissance de cause engage sa responsabilité à suivre le rythme sur une distance déterminée. Sa défaillance peut engendrer diverses réactions : soit de la compassion voire de la solidarité de la part du groupe, soit une critique négative, jusqu’au rejet. Le randonneur en difficulté ou en souffrance interfère avec les performances collectives et l’objectif du jour. Lors d’une récente randonnée, un guide s’est plaint de la lenteur d’un randonneur, l’accusant de ne pas « rentrer dans le moule » du programme défini. Cette remarque très dure illustre à la fois la problématique de l’homogénéité du groupe et celle de la manifestation de l’autorité dans une activité de loisir ou, paradoxalement, personne n’est soumis ni à un résultat ou à une performance. Dans un groupe de petite taille (4-5 personnes, copains ou famille) le leader calera souvent son avancée sur la personne la plus lente ou victime d’une défaillance physique. La dimension amicale ou affective génère ici davantage de tolérance. En revanche dans un groupe de taille importante (de 20 à 40 personnes), l’individu peu performant est moins bien toléré puisqu’il s’est moralement engagé à suivre. Toute surestimation physique met en péril l’homogénéité du groupe. Au pire, le guide peut alors décider de l’exclure de la randonnée en lui trouvant une solution de retour anticipé, laissant de côté toute compassion pour remplir son propre « contrat » avec la communauté. Cette décision extrême recueille en général l’approbation du groupe. Un ou deux membres peuvent alors faire preuve de solidarité (ou d’opportunisme !) en raccompagnant l’exclu jusqu’à une gare. Quant à l’auto-exclusion, donc abandon volontaire de la randonnée, elle reste une décision délicate. D’abord pour une question d’amour propre, d’échec, même si elle relève du bon sens si l’intégrité physique est en jeu. Puis intervient souvent un certain sentiment de culpabilité comme « élément perturbateur » . Si désagréable soit il, cet « incident de parcours » a le mérite de recaler le marcheur dans un programme moins ambitieux, plus réaliste. Avant de réintégrer un groupe sur un parcours de 25 km avec du dénivelé, le marcheur sera plus objectif et aura gagné en expérience.

Prisonnier volontaire d’un groupe

L’autre besoin de randonner en groupe s’appuie sur une composante psychologique moins évidente. La longueur des parcours, la fatigue, une météo défavorable… autant de paramètres qui jouent sur le mental du marcheur. Le groupe joue son rôle de moteur notamment en favorisant un « dialogue de proximité de diversion ». Le marcheur l’utilise pour « oublier »  sa fatigue voire la monotonie du chemin, au même titre que les joggers en solo utilisent de plus en plus le lecteur de musique. Le groupe l’entraîne, lui impose son rythme, il en est le prisonnier volontaire mais il y puise l’énergie nécessaire pour avancer.

Le marcheur redoute l’isolement ou la solitude dans le groupe car, souvent, elle rime avec l’ennui qu’il fuit. En regardant de près un groupe de 40 personnes en rando, on constate qu’il se scinde en plusieurs sous-groupes. Les marcheurs les plus rapides sont évidemment en tête. Le sous-groupe « peloton » central reste très compact et les individus marchent quasiment dans les pas de ceux qui les précèdent. Les marcheurs avec bâtons sont généralement critiqués pour le danger qu’ils peuvent créer. Alors qu’il est facile de conserver un mètre de distance ! En file indienne le marcheur n’a ainsi qu’un champ de vision relativement réduit en face de lui. Il reste concentré sur le sentier, les conversations accaparent une grande part de son attention et brident son potentiel d’observation de l’environnement. Le marcheur solitaire suit sa carte, décrypte le paysage sur 360° et l’intègre. Pour être objectif, cette attention extrême lui le prive parfois du relâchement et de la rêverie, bref du plaisir de se laisser guider sans réfléchir.

Sans vouloir être désobligeant, on rentre ici dans « l’effet troupeau ». Car étonnamment les randonneurs se doublent peu mais subissent souvent le rythme. Toutefois, il n’est pas rare que des marcheurs s’isolent momentanément par deux ou trois soit parce qu’ils ont décroché, pris dans leur discussion, soit volontairement. Ils forment alors le sous-groupe de queue. L’étalement excessif d’un groupe de randonneurs peut poser quelques problèmes de cohésion et de sécurité. Certains attardés perdent de vue le groupe lors d’une bifurcation. Fait anecdotique sans conséquence, si ce n’est un peu de retard pour regrouper tout le monde. Or les retardataires forcent le groupe à les attendre, ils créent ainsi parfois un peu de mauvaise humeur. Plus fâcheux, ceux-ci disposent de moins de temps de récupération et accumulent plus de fatigue en fin de randonnée. La douleur, la frustration, le regard négatif de certains provoquent le doute et des remises en cause de l’activité. Heureusement la randonnée en groupe montre le plus souvent un visage très convivial, celui du partage de pique-niques copieux et arrosés, d’une communication débridée entre marcheurs contents de se revoir après de longues absences. C’est pour beaucoup de gens isolés l’occasion de se socialiser et de dépasser leurs limites, entraînés par le groupe, et de pouvoir ainsi progresser. Certains franchiront la frontière ; ils pourront diriger les autres en leur faisant découvrir de nouveaux itinéraires dans leur région.

Randonneur et zappeur

Enfin, la multiplication des randonnées au sein d’un même groupe se solde peut créer chez le marcheur un sentiment de monotonie et de routine. Les randonneurs quittent alors l’association ou le club habituel pour rejoindre un autre groupe, un autre club afin de rencontrer d’autres personnes ou découvrir d’autres itinéraires. Toutefois, la plupart recherche une structure de même nature : même taille du groupe, même longueur de parcours, même zone géographique ! Cette rencontre avec des personnalités nouvelles crée souvent un regain d’intérêt éphémère. L’effet zapping existe aussi en randonnée.

Ainsi des marcheurs peuvent s’orienter vers des « groupes de randonnée ponctuels ». Je citerai le cas de l’association OVS (On Va Sortir). Cette grosse structure, notamment en région parisienne, propose de nombreuses sorties en journée ou en séjour de rando sur son site internet. Il y en a pour tous les profils. Son fonctionnement facile basé sur une simple inscription en ligne attire un nombre important d’adhérents. Les groupes de randonnée (et autres activités) se forment et se défont au rythme d’un turn over permanent. Si cette randonnée « en libre service » s’avère pratique et souple , et favorise les rencontres amicales ou « sentimentales », en revanche bon nombre de randonneurs regrettent rapidement le lien tissé dans une structure régulière sur le long terme. Les randonneurs se croisent, certains sans jamais se revoir.

 

 

Conclusion

La randonnée en groupe n’a rien d’un sport collectif. C’est avant tout un rassemblement d’individualités plus ou moins solidaire union par l’intérêt de la marche ou chacun vient chercher convivialité, de la facilité logistique et sécurité. Des liens s’y tissent et s’y détissent tant au fil du temps, des amitiés y naissent et dépassent les frontières du groupe. Les défauts homogénéité dues aux différences de niveau y créent parfois des tensions, des rejets, de l’auto-exclusion, voire des renoncements à l’ activité. L’instinct grégaire, la recherche de dialogue accentue la compacité du groupe en marche,

 

Prochain sujet : De quoi parle-t-on en randonnant en groupe ? Thérapie ou prise de tête ?

 

 

Une rando-marathon, 13 filles au taquet, un guide radical et moi et moi et moi

L’oise à l’Isle Adam

Trois grâces en extase devant un abreuvoir !

« De l’Isle Adam à Luzarches, 32 km à allure soutenue guidée par Stéphane« . Je compris immédiatement  que la randonnée proposée par Sport et Nature ce jour-là réunissait tous les ingrédients pour repousser nos limites habituelles, sachant qu’au-delà de 30 km et à 4,5 km/h en continu la fin de parcours se ferait  dans la douleur. Et puis c’était Stéphane. La réputation de cet accompagnateur radical n’est plus à faire. Ce mec  sympa  a rayé depuis longtemps les termes compassion et diminution de parcours de son vocabulaire de meneur. Seul compte le respect du programme annoncé. Mou du genoux s’abstenir ! Quelques mois auparavant des randonneurs de l’association avaient pu vérifier cette réputation lors d’un retour vers Paris plutôt rock ‘n roll.  Ça débuta par  une course contre la montre durant les trois derniers kilomètres pour attraper un train, suivie d’une montée acrobatique dans une mauvaise rame. Épuisement collectif, la journée déjà éprouvante se solda par un retour vers les 22 heures ! Record battu .
Vu la distance non négociable, le rythme imposé et malgré une météo plus que clémente, seulement quatorze randonneurs répondirent présent au rendez-vous de la Gare du Nord. Treize filles, le guide et votre serviteur. Dès le départ de la gare de l’Isle Adam-Parmain, mes craintes se confirmaient, d’autant que le groupe de tueuses mené par Stéphane partit à fond le long de l’Oise. Comment allais-je pouvoir tenir la cadence infernale sur 32 km derrière cette meute gonflée à bloc ? Stéphanie dans mes pas, une baroudeuse de l’asso qui connaissait la musique pour avoir fait les 40 km du Mont Saint-Michel avec lui, je laissais filer et pris le temps du warm up habituel. (Il me faut bien 6 à 8 km pour atteindre ma vitesse de croisière.) Nous n’étions pas les seuls à trainasser en queue de peloton. Dès le briefing j’avais remarqué  Émilie, une nouvelle venue plutôt fluette et chaussée de simples tennis. J’essayais d’écarter mes a priori relatifs à l’équipement douteux de certains randonneurs, mais par expérience je savais qu’elle allait connaître de vrais soucis sur une telle distance. Il fallut pas moins de 16 km et la pause déjeuner au bord d’un étang baigné de soleil pour que le groupe mette enfin un bémol à cette marche rapide. Heureusement ce beau parcours en forêt ne présentait pas  de grosses difficultés si ce n’est quelques bosses, histoire de nous rappeler que ce tour de l’Ile-de-France

Un ultime massage au Baume du Tigre pour Emilie avant de reprendre le train à Viarmes

sur le GR1 est loin d’être plat ou monotone. Après une heure de repos, le rhum arrangé de Stéphane, la ronde copieuse des desserts , chacun réalisa qu’il fallait marcher encore la même distance, soit 16 km, donc abandonner ce rythme proche du Nordic walking !  A la reprise, Emilie , les muscles refroidis, comprit dès les premiers pas que la rando en tennis n’était pas le meilleur choix. Je fouillais dans ma pharmacie pour lui offrir de l’Advil et calmer ses contractures jusqu’ à la gare la plus proche et prévenais Stéphane. Le guide m’écouta, étudia la carte, nous étions au milieu de la forêt de Carnelle, la gare de Viarmes semblait la solution la moins pire pour Émilie. Miracle, il consentit à dérouter le groupe  ! (On n’en revient toujours pas).  Elle tint la distance grâce aux 400 mg d’ibuprofène jusqu’à destination puis une petite randonneuse thaïlandaise sortit de son sac toutes sortes de baumes exotiques , une copine un peu kiné lui administra un ultime massage avant que le groupe l’abandonne en ville avec une autre fille. Mais Stéphane n’ avait pas du tout renoncé à ses principes , 32 km c’est 32 km ! Alors il nous entraîna plein nord  jusqu’ à l’ abbaye de Royaumont afin de remplir le contrat. En franchissant la voie ferrée, on regarda  s’éloigner la gare de Seugy distante de quelques centaines de mètres. Luzarches était encore si loin, comme la plupart d’entre nous j’aurais bien repris le train ici ou une bière dans un de ces bistrots paumés de grande banlieue plombés par l’ennui. Ni pense même pas pauvre nain me suis-je dit, tu as signé et  puis hors de question de perdre la face devant les douze amazones sous perfusion d’adrénaline ou dopées aux amandes ou autres barres de céréales survitaminées. Après ce changement de parcours et une courte halte sans intérêt à Royaumont, un rien fatigué Stéphane perdit un peu de sa lucidité et son chemin, d’autant que sa portion de carte avait atteint les limites de lecture du tracé. Lors d’un contrôle GPS sur  App Iphigénie de mon Iphone, je me mis à douter de son choix  vers le sud. Après concertation, il accepta de prendre une route directe vers Luzarches  en  évitant une rallonge aussi pénible qu’inutile sur une variante du GR1. Il était près de 17h, on avait eu notre dose,  plusieurs me demandaient quelle véritable distance affichait le compteur. Coup d’œil sur le podomètre-bracelet et le GPS, nous avions parcouru plus de 34 km !  L’ heure de train jusqu’à la gare du Nord me plongea dans un demi-sommeil, rincé mais content.

Cette belle rando marque la 6e étape du GR1. Il nous reste encore de nombreux dimanches pour boucler les 670 km de ce sentier historique qui encercle Paris. Sachant qu’avec Stéphane, on devra parfois pousser plus loin la machine ! Le prix à payer pour progresser.

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