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Jan, 80 ans, un extra-terrestre vers Compostelle

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Une carriole en stratifié de polyester pour tout bagage.

Au début, j’ai cru à une hallucination lorsque j’ai vu arriver ce bonhomme maigrichon en ville, dans une albergue à Palace del Rei sur le Camino de Francès l’an dernier. Il tirait une remorque blanche derrière lui, avec un drapeau hollandais flottant dans l’air tiède . Je me suis approché pour voir à quoi ressemblait cet étrange équipage.  Il m’a fallut juste lire les inscriptions sur le capot pour commencer à comprendre à quel genre de personnage j’avais à faire.  L’air éreinté mais souriant, le type, véritable bête de somme sorti de nulle part, s’est débarrassé  lentement du harnais  puis il prit un des deux bidons accrochés sur la remorque pour se ré-hydrater. Il était grand, très mince, des cheveux gris tombaient de chaque côté de son beau visage . Puis il a maœuvré pour garer sa carriole dans le garage à vélo. Il ne cessait de sourire, visiblement comptant d’être arrivé.  Jan vient de Hollande mais Compostelle ne signe pas la fin de son voyage, son pèlerinage. Avant d’arriver sur le Camino, il est d’abord passé par Lourdes . Après Santiago, il se rendra à Fatima puis repartira encore plus loin : à Rome ! J’allais diner avec d’autres pèlerins et je le recroisais au centre ville .

The walking Dutschman, 80 ans, des Pays-Bas jusqu’à Compostelle

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Départ au petit jour pour une journée d’effort vers St Jacques de Compostelle
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Un ex-marathonien nomade animé par la foi et nourri aux yaourts

Lui aussi cherchait un bon menu à 10€ . De retour à l’albergue, il était là et  bricolait  je ne sais quoi dans sa carriole. Toute sa vie de nomade organisée était dans ce coffre fabriqué en polyester. Il en tira ses affaires pour la nuit et disparu dans un dortoir. Je le retrouvais le lendemain matin au départ , puis le perdis de nouveau de vue . Un soleil pâle se levait et je pris la route vers Arzua. A la sortie d’un bois je revis Jan. Il cheminait sur l’asphalte le long du rail de sécurité, doublé par les voitures . La route montait et je mesurais combien il souffrait. il s’arrêtait régulièrement pour reprendre des forces et son souffle . Mais derrière cette souffrance, je voyais toujours le même sourire sur son visage. Avec ce type de carriole, le bonhomme ne pouvait suivre le Camino par tous les sentiers.

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