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Arrêt de Bussy et art Ozoir .. Quand une rando naze vous rend dingo.

A votre avis fidèles lecteurs de ce blog passionnant, que justifie un titre d’article aussi affligeant ? Réponse : des kilomètres de lignes droites interminables dans une forêt d’une monotonie mortelle plongée dans une grisaille  déprimante ! Vous l’avez compris, il s’agit bien d’un article d’humeur, surtout de mauvaise humeur où il est traité d’une randonnée où je n’aurais pas du être . Nous sommes ce matin-là de février en Seine et Marne . Le RER A  pris à Nation dépose le groupe dans la gare déserte de Bussy-Saint-Georges. Pour vous,  visiteurs de province, qui ne connaissez pas bien la banlieue Est de Paris, sachez que Bussy est disons un dommage collatéral de la création du parc Disneyland de Marne-La-Vallée . La ville totalement neuve semble sortie de nulle part,  de ce qui fut jadis la campagne. Il a donc fallut traverser une litanie de petits immeubles tous identiques pour rejoindre la forêt de Ferrière-en Brie, non s’en enjamber l’autoroute A4 , un échangeur et enchaîner quelques rond-points d’une zone commerciale classique, en taule ondulée. A cet instant précis de la randonnée, on peut envisager deux solutions. Soit reprendre le RER illico et se faire l’intégrale des trois saisons de Picky Blinders sur Netflix en survêt sans lâcher son paquet de chips grasses de chez Auchan . Soit faire preuve d’un sang-froid rare doublé d’un optimisme à toute épreuve et croire que tout va s’arranger une fois dans le bois. J’ai opté pour la seconde , sans doute moralement requinqué par la vision romantique mais hélas trompeuse du Château de Ferrière.  Ce fut l’ultime décor supportable de notre itinéraire programmé  sur 25 km , l’heure de la punition allait bientôt sonner . Menés par mister X. notre guide-stagiaire en formation sous les ordres de miss  Y.  nous avons passé la matinée à zigzaguer sur des chemins dont  le dénivelé ne dépassa guère les douze centimètres , des lignes droites qui se perdaient à l’infini . A force de tirer des bords pour tenir ce programme dément dans cette forêt aussi étriquée , nous sommes évidemment passer parfois aux mêmes carrefours  ! Je gardais mon calme et prenais mon mal en patience jusqu’au moment ou un coup de sifflet strident, le troisième ou le quatrième , me sortit de ma torpeur.  C’était pour signaler au groupe la fin du pique-nique. Visiblement le guide-stagiaire , probablement ex-militaire ou chef scout, confondait terrain de basket et randonnée. Je lui  fis part  de mon profond agacement sachant que sifflet , marche et nature sont pour ma part incompatibles. L’incident en resta là , nous sommes repartis en fixant l’horizon aussi étroit que lointain, en gardant l’espoir d’un virage miraculeux. Au milieu d’après-midi, après 20km d’une rectitude parfaite que mêmes les corbeaux semblaient bouder, je suggérais à miss X. d’abréger nos souffrances. Nous avions atteint une  dose d’ennui suffisante. Ma persuasion nous fit gagner 3 km de lignes droites ! C’est donc avec une sorte de délivrance, après un angle droit improbable  que j’ai aperçu la gare RER d’Ozoir-la-Ferrière au milieu d’un lotissement et de commerces d’une tristesse  susceptible de  pousser un pitbull du coin au suicide. C’est vous dire . Allez, l’Ile-de-France reste un magnifique terrain de jeux pour les randonneurs parigots, ce qui n’exclut pas un raté même chez les talentueux et dévoués mister X et miss Y !

A vous de jouer pour résoudre cette équation de rando en Asso à deux inconnues  😉

Rando cool à Coulommiers (77)

Un joli parcours de 19 km de gare à gare.

L’ exploration de la Seine-et-Marne est infinie . On croit en avoir fait le tour mais il suffit de d’un arrêt de train jusqu’alors inconnu pour découvrir d’autres paysages voire un trésor caché. Ce jour-là une météo maussade n’encourageait guère le randonneur à s’élancer toute une journée sur les sentiers d’Ile-de-France, au départ de Faremoutiers . Le nom de Coulommiers évoquait  le fromage AOC et la promesse d’un marché de Noël à la fameuse Commanderie des Templiers de la ville, de quoi  me convaincre de m’arracher à la douillette torpeur dominicale. un joli sous-bois près de CoulommiersEt puis il n’y avait que 19 km de gare à gare, autant dire une promenade de santé . J’en profitais pour m’équiper du dernier sac à dos Osprey afin de le tester en situation à la demande de l’importateur .  Vanitas , Vanitas, Trekkingzone reçoit désormais quelques lauriers ! (Bien mérités, avec tout le mal que je me donne ! ) Toutefois,  vous ne connaitrez les résultats de ce test qu’en janvier 2019, embargo oblige. Vu le climat humide, j’ ai eu toute latitude à évaluer notamment son étanchéité !

Nous stoppions donc notre progression  au bout de 13 km, la faim tiraillant notre petit groupe de 10 randonneurs  mené  d’une allure soutenue par Geneviève. A ma connaissance elle demeure la seule guide traitée 100% inox et capable de transporter un parapluie, une chaise pliante, des bâtons etc.. A vrai dire personne ne connaît l’exact contenu de son sac. Le pique-nique fut également expédié tambour-battant, une nouvelle averse menaçant.  Carte plastifiée en main d’un bout à l’autre d’un parcours  à la fois boisé et agricole, la baroudeuse nous conduisit sans encombre jusqu’à la place forte de Coulommiers, la dite-commanderie. Là quelques chevaliers en tenue de croisés médiévaux s’affrontaient à coup de lourdes épées au milieu d’un campement. Des buches enflammées  au pied des tentes blanches réchauffaient les âmes et les corps alors que les cracheurs de feu illuminaient  le gris du décor de leurs jets  d’alcool flamboyant . Ici et là des gueuses en guenille d’époque et des gentes dames au cœur croisé discret accueillaient le visiteur du dimanche avant qu’il ne file dans l’immense grange pour acquérir les victuailles des fêtes  imminentes garanties bio  de chez bio. Le groupe profita du lieu pour parfaire ses connaissances des huit croisades qui s’échelonnèrent du XI au XIIIe siècle, de vraies expéditions dont personne n’ avait la certitude de revenir vivant ou en un seul morceau. Le  fait de reprendre soudain un  train pour rejoindre la gare de l’Est à Paris en une heure me parut bien désuet en face de l’aventure de ces hommes flanqués de la croix . Je me repris rapidement , songeant qu’après tout moi aussi j’avais enchainé quatre chemins de Compostelle en parcourant  à chaque fois plus de 800 km ! Bon d’accord, sans l’armure de 25à 30 kg mais avec cette même foi ou  détermination. Après quelques modernes selfies Monique, notre blonde camarade de route abandonna à regret les beaux  chevaliers, hélas voués paraît-il à la chasteté et à la gloire de Dieu. Vu le faible nombre de carrioles électriques en ce XXIe siècle en effervescence,  il fallut traverser  Coulommiers encore au pas de charge afin d’atteindre la gare dans les délais. Nous reviendrons en  Seine-et-Marne nous plonger dans son histoire et vite profiter de sa nature avant que ces vilains, les perfides promoteurs immobiliers de la région, ne la dévisagent  au fil des ans. La nouvelle croisade du randonneur contre le béton a déjà  commencé !

Téléchargez la trace de cette randonnée : https://www.visugpx.com/HYsVLZmgyF.