En ce début d’été chahuté par les alertes canicules, les travaux d’été habituels, les grèves ou les émeutes à rallonge, les associations de rando changent leur programme souvent au dernier moment. Malheur à celui qui ne s’en informe pas ou trop tard. Il se retrouve bien seul un matin sur un quai de gare. Déjà la semaine précédente, excédé par les sautes d’horaires des trains, j ‘avais renoncé à attendre un groupe de randonneurs de Randif pour rentrer chez moi de la gare St Lazare à Bois-Colombes par les quais de la Seine et le Bois de Boulogne. Une belle balade de 19 km avec un pique-nique improvisé au bord du lac supérieur.
L’ alerte aux orages de ce dimanche a hélas encore bouleversé les réjouissances, de nouveau personne dans la même gare ! Un petit coup d’œil sur le site de l’asso me le confirme. Coup dur ou aubaine ? L’expérience m’a toutefois appris qu’ il faut parfois laisser faire le hasard ou l’imprévu pour pimenter parfois nos petites aventures pédestres. Je n’allais pas encore rentrer bredouille à 8h30 du matin ! Je lançais donc une exploration visuelle à 360° dans le hall peu fréquenté et repérais un groupe de randonneurs dont aucun visage ne m’était familier .
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Rien de surprenant, Il existe des dizaines d’assos qui se donnent rendez-vous dans toutes les gares parisiennes le dimanche matin. Après quelques salutations, j’appris qu’il s’agissait des membres du RIF. Rien non plus d’étonnant, ce vénérable club des Randonneurs d’Ile-de-France est omniprésent sur le terrain, il sera bientôt quinquagénaire et compte aujourd’hui plus de 4000 adhérents. Je leur exposais ma mésaventure et c’est avec spontanéité que le groupe m’accueillit non sans avoir vérifier si j’étais en mesure de parcourir les 24 km d’une allure classée « moyenne » ! Je leur donnais toutes les garanties et nous partîmes en direction de Saint-Nom- la-Bretèche. Je dois avouer ne pas avoir toujours eu une image très positive de cette « entreprise à randonner ».
Il n’est pas rare de croiser des groupes du RIF de 50 voire 60 personnes lancées à vive allure sur les chemins. Par chance, à cause des orages annoncés, nous étions qu’une douzaine menée par Bernard, un guide expérimenté, ancien président de l’association, et ce sur un parcours qu’il avait testé durant les divers confinements COVID. Vu les températures élevées et les risques météo évoqués, cet itinéraire très abrité présentait des gares intermédiaires en plan B. C’est ainsi, par le plus grand des hasards,( avec un peu d’audace) que j’ai découvert cette magnifique randonnée qui traversa trois forêts de la proche banlieue parisienne, des hauts de Seine : Marly, Fausses Reposes et Meudon. Attention, que l’on ne s’y trompe pas, ces bois « de proximité » offrent souvent un fort dénivelé cumulé, avec notamment sur ce jour-là 418m + . Rappelons qu’ici est organisée la fameuse rando sportive du 92, la Bossapas (35 km, 1200 m +).
Les parcours du randonneur parigot ne traversent pas toujours un urbanisme flamboyant . Les promoteurs parsèment de plus en plus les terres agricoles de leurs maisons individuelles beigeasses et les GR se faufilent désormais entre les nouvelles cités. Or cette fois, notre guide nous entraîne à la Celle Saint-Cloud, au Chesnay, à Marne La Coquette et à Chaville ou Sèvres. La pierre meulière a remplacé le préfabriqué et les vastes propriétés rencontrées transportent le visiteur de passage de son environnement de citadin étriqué dans un monde raffiné baignant dans un calme jubilatoire, à mi chemin entre le rêve et le fantasme. Bref cette balade providentielle dans cette banlieue chic et ce bel itinéraire en pleine forêt (arrosés d’un petit crachin rafraichissant providentiel) me font déclarer en toute sincérité : il y a des jours comme çà, le RIF , je kiffe !
Richard Kirsch . Un grand merci à cette asso pour son accueil et à Bernard pour l’organisation de cette sortie.

























