Bon d’accord , le sujet est un peu bateau. Quel parigot n’a-t-il pas randonné ou pédalé un dimanche sur les rives du canal de l’Ourcq ?! Cependant cette propriété de la ville de Paris n’ a pas toujours été un lieu de promenade, un site touristique voire une annexe de Paris-Plage sur Seine du côté de la Villette. Vous découvrirez un résumé de son histoire dans les lignes qui vont suivre. Bref si un jour, vous êtes soit en panne sèche d’idée de trek péri urbain, soit trop flemmard pour affronter plus de 80 m de dénivelé cumulé, prenez le train à la gare de l’Est et descendez à celle de gare de Crouy , non loin de Meaux, pour randonner sur un canal ..reposant !
Admirez au passage le fameux Donjon du Hussoy et en route pour par une balade radicale ..allez d’au moins 15 km sur le chemin de halage parfaitement entretenu. Avec un peu de chance vous y croiserez quelques ragondins tirant des bords ou des canards col vert en escadrille. Attention, cependant ne vous fiez pas aux apparences de ce périple paisible . Vu le relief et le tracé, personne n’est à l’abri d’un endormissement soudain ou d’hallucinations (style apparition de crocodiles) suite à un pique-nique du midi un peu arrosé au rhum arrangé. Si la chance perdure, tentez une visite improvisée à l’usine élévatoire de Villers-Les-Rigault . (Une charmante bourgade peuplée de Rigault et de .. pas Rigault comme dirait une amie charmante).

Afin d’augmenter le débit, la machine propulsait à l’époque 500 litres d’eau par seconde de l’Ourcq vers le canal, douze mètres plus haut . Vous traverserez ensuite le village de Isles-Les-Meldeuses, un nom qui permet un autre jeu de mots de haute volée. Au terme de ces kilomètres de méandres baignés d’une quiétude inégalée, quittez le canal pour vous enfoncer dans un univers nettement plus sauvage , la forêt Domaniale de Monceaux et ses grandes allées. Le GR11 vous mènera alors au bout de cette aventure, à savoir à la gare de Trilport. Le train venant de Château-Thierry passe ici toutes les heures et nul bistrot à l’horizon. Bonne chance encore !


La rivière Ourcq est un cours d’eau prenant sa source dans l’Aisne et se jetant dans la Marne à Mary sur Marne. Dès le XVIe siècle, elle suscite l’intérêt des bateliers et est rapidement aménagée pour permettre l’acheminement de bois de chauffage et de construction vers Paris. À partir du XIXe siècle, Napoléon décide de créer un canal reliant la rivière Ourcq à Paris, pour tenter de résoudre les graves problèmes d’alimentation en eau que subit la capitale à cette époque.
Les travaux débutent le 23 septembre 1802, quelques mois après la promulgation du décret du 29 floréal an X (19 mai 1802). Le canal de l’Ourcq, dont la construction s’achève réellement en 1821, mesure 96,6 km de long et permet donc à la fois l’alimentation de Paris en eau potable et l’établissement d’une nouvelle voie de transport de marchandises vers la capitale. Le bassin de la Villette offre un accès direct aux canaux de Paris : l’Ourcq, Saint-Denis et Saint-Martin. Depuis 1962, seuls les onze premiers kilomètres, entre le bassin de la Villette et Aulnay-sous-Bois, exempts d’écluses, sont ouverts au trafic commercial : environ un million de tonnes sont transportées chaque année. La navigation de commerce sur le canal de l’Ourcq diminue progressivement dès la seconde moitié du XXe siècle au profit d’un acheminement du fret ferroviaire. Enfin, à partir de 1983, la navigation de plaisance prend définitivement le relais de la batellerie marchande.