Près de 97 km de balade à pied ou à vélo jusqu’à Paris
Bon d’accord , le sujet est un peu bateau. Quel parigot n’a-t-il pas randonné ou pédalé un dimanche sur les rives du canal de l’Ourcq ?! Cependant cette propriété de la ville de Paris n’ a pas toujours été un lieu de promenade, un site touristique voire une annexe de Paris-Plage sur Seine du côté de la Villette. Vous découvrirez un résumé de son histoire dans les lignes qui vont suivre. Bref si un jour, vous êtes soit en panne sèche d’idée de trek péri urbain, soit trop flemmard pour affronter plus de 80 m de dénivelé cumulé, prenez le train à la gare de l’Est et descendez à celle de gare de Crouy , non loin de Meaux, pour randonner sur un canal ..reposant !
Une idée de randonnée très facile en famille.
Admirez au passage le fameux Donjon du Hussoy et en route pour par une balade radicale ..allez d’au moins 15 km sur le chemin de halage parfaitement entretenu. Avec un peu de chance vous y croiserez quelques ragondins tirant des bords ou des canards col vert en escadrille. Attention, cependant ne vous fiez pas aux apparences de ce périple paisible . Vu le relief et le tracé, personne n’est à l’abri d’un endormissement soudain ou d’hallucinations (style apparition de crocodiles) suite à un pique-nique du midi un peu arrosé au rhum arrangé. Si la chance perdure, tentez une visite improvisée à l’usine élévatoire de Villers-Les-Rigault . (Une charmante bourgade peuplée de Rigault et de .. pas Rigault comme dirait une amie charmante).
Un canal destiné à l’époque pour alimenter Paris en eau.
une machine élévatoire pompait, pompait…
Afin d’augmenter le débit, la machine propulsait à l’époque 500 litres d’eau par seconde de l’Ourcq vers le canal, douze mètres plus haut . Vous traverserez ensuite le village de Isles-Les-Meldeuses, un nom qui permet un autre jeu de mots de haute volée. Au terme de ces kilomètres de méandres baignés d’une quiétude inégalée, quittez le canal pour vous enfoncer dans un univers nettement plus sauvage , la forêt Domaniale de Monceaux et ses grandes allées. Le GR11 vous mènera alors au bout de cette aventure, à savoir à la gare de Trilport. Le train venant de Château-Thierry passe ici toutes les heures et nul bistrot à l’horizon. Bonne chance encore !
une jolie balade au Pays de l’Ourcq, 21 km sans difficulté
A l’occasion du baccalauréat, révisons les maths avec notamment l’axiome bien connu : « plus la météo est mauvaise , moins il y a de randonneurs » . Après la noyade mémorable de la semaine précédente à Rambouillet, seulement 14 adhérents fidèles et inoxydables de Sport et Nature se sont retrouvés Gare de l’est le 29 mai. Un nombre de déserteurs jamais atteint autrement dit une Bérézina en ce mois de mai pourri. Epaulé par le fringuant Eric, j’avais l’immense honneur et la délicate mission de leur faire découvrir le Pays d’Ourcq depuis la gare de Crouy jusqu’à celle de Lizy, soit 21 km. En main une vague photocopie du parcours dans son préservatif anti pluie(mais le GPS en poche ! ), je briefais brièvement ce groupe déjà très aguerri à la survie en rase campagne et dont l’ équipement irréprochable contribue chaque année à faire exploser le chiffre d’affaires du Vieux Camp ou Décathlon pour les plus pauvres. Dès notre rassemblement Gare de l’Est, j’avais pourtant remarqué qu’un marcheur n’avait pas adopté la tenue adéquate décrite dans le manuel du parfait randonneur. Tel le surfeur hawaiien perdu en ville Vincent se présentait en effet vêtu d’un short de plage des années 80 et d’un T-shirt probablement piqué à son petit neveu. Qu’importe, il avait les pompes réglementaires, déjà pas si mal.
Vincent, Eric , deux personnalités, deux look, une grande amitiéDépart de Venderest avant le drame . Vincent n’ a pas encore basculé dans la fontaine !
La matinée se passa calmement, l’équipe suivant le rythme des 4 km/h annoncée dans le programme et la météo se montrant clémente. Juré , nous n’avons pas eu la moindre goutte de pluie cette journée là . Arrivé à Venderest, un petit abri accolé à la mairie se révéla l’endroit parfait pour une pause déjeuner à peine méritée mais abritée. Nous avions juste parcouru une dizaine de kilomètres avec 25 arrêts techniques imposés comme dit Patrick par les « buveuses d’eau chaude ». André avait pour l’occasion apporté un nouveau pinard de son pays, alors que Patrick tentait encore cette semaine d’épuiser son jerrican de 20 litres de Porto Blanc. Profitant de la pause, Vincent remit enfin à Patrick le pot de miel gagné lors de sa dernière kermesse. Le surfeur profita aussi des 21 km pour tracter sauvagement histoire de nous attirer à la prochaine, animée cette fois d’un poulet à la camerounaise. Une vraie promesse. Ambiance conviviale, échange de plats maison, les discussions reprirent cette fois encore sur le terrain politique, les élections se profilant à l’horizon. Deux groupes distincts émergeaient : d’un côté Vincent, Patrick et Edward, trio œcuméniquo-économico-politico dissident. De l’autre un duo tonitruant : Anne et Nicole, fanatiques d’un certain Emmanuel Macron. Les deux amazones ne l’appelaient pas d’ailleurs Macron, ni même Emmanuel mais amoureusement Manu. Des trémolos dans la voix, au bord de l’orgasme, elles évoquaient son look si sexy , son énergie, etc ..etc..On a cependant dû leur expliquer que « La grande marche » du ministre en free ride gouvernemental n’était pas un programme de rando . Lors de la seconde partie de notre parcours, le trio infernal s’en prit à un pauvre dos de panneau mentionnant « Mort à la CGT » . La tension était à son comble et il fallut que je sonne le rassemblement pour éviter la destruction d’un bien de la signalisation routière.
Sardines !Et sardines !
Le départ après le déjeuner est toujours symptomatique de grand désordre en randonnée. Les uns tardent à remballer, traînent et se perdent. D’autres comme Vincent se baignent accidentellement. Alors qu’il tentait un remplissage acrobatique d’une bouteille d’eau, notre surfeur sans doute nostalgique des flots, bascula dans la fontaine. Compatissant, Patrick lui passa un sweet shirt sec histoire de lui épargner une triple pneumonie avec complication, de quoi nous priver de sa présence plusieurs mois et plonger les groupes dans un silence disons ..inhabituel !
Cet esprit rando propre à Sport et Nature se manifesta une nouvelle fois quelques kilomètres avant de rejoindre Lizy-sur-Ourcq. Claire, jeune randonneuse, traînait en queue de peloton depuis des heures. Avec Monique à la double nationalité Poitevine/Parisienne et Maria, notre baroudeuse des sentiers, crapahuteuse du rif marocain, la prirent en main et lui insufflèrent ce moral de gagneuse qu’on leur connaît pour lui faire rejoindre la gare dans les temps. Au prix d’un dernier effort soutenu, on attrapa en effet le train de 16h20 vers Trilport et Paris Est.
Vincent, Edward, Patrick , trois engagés du trek et du tract !Randonneur et militant, Ed prêt à effacer l’affront !
Ce parcours vallonné, ombragé par endroits, avec toutefois quelques passages sur routes secondaires, se termine par un long bord sur le canal de l’Ourcq, il est parfaitement balisé PR et GR et ne ni dénivelé, ni bistrot ! Quant à moi, j’ai eu beau coup de plaisir (avec Eric) à guider ce groupe sympa, une première expérience réussie. A très bientôt.