Avec l’ arrivée de la saison estivale, les randonneurs parisiens trouveront un peu de fraîcheur en suivant les méandres de la Seine sur le GR2 . le GR® 2 dans sa traversée de l’Île-de-France est un itinéraire de 260 km qui vous emmène de Montereau-Fault-Yonne à Vernon-sur-Seine.
Un itinéraire de 22 km du GR2 qui suit les berges de la Seine. Il est cyclable sur presque sa totalité .
Sur cette portion sud en Seine-et-Marne , vous partirez de la gare de Melun et remontrez le cours de la Seine jusqu’à celle de Samoreau. Cette jolie balade longue de 22 km ne présente guère de difficultés. Les plus aguerris peuvent allonger à loisir cet itinéraire en pénétrant davantage dans la forêt de Fontainebleau toute proche et profiter du fameux relief bellifontain.
A voir : les Affolantes du quai de la Ruelle . Ces demeures de villégiature, construites le long du fleuve de 1830 à 1914, de Saint-Mammès à Seine-Port en passant par Thomery, Samois-sur-Seine, Héricy, Bois-le-Roi, Boissettes, appartenaient à des industriels et des commerçants melunais et surtout parisiens. Avec l’arrivée du chemin de fer, ils bâtissent ces villas pour y passer l’été et les week-ends au vert, entre forêt et cours d’eau.
Dans son livre, Marie-Françoise Laborde, architecte et auteure du livre Les Affolantes des bords de Seine, revient en détail sur ces villas : «D’un point de vue social, elles représentent l’accès de la bourgeoisie à une certaine richesse. Elles ont bouleversé l’économie locale. Le personnel, du chauffeur à la nourrice, était issu des villages avoisinants».
Aujourd’hui encore, une cinquantaine de demeures sont visibles de Seine-Port à Saint-Mammès. «Elles appartiennent à des propriétaires privés et on ne peut pas visiter les intérieurs. Il faut débourser au moins un million d’euros pour en faire l’acquisition », souligne l’auteure.
Arrivés à Vulaines , vous aurez aussi l’occasion de visiter en saison le Musée Départemental Stephane Mallarmé et surtout son magnifique jardin.
A l’occasion de ma troisième expérience de guide chez Sport et Nature entre Héricy à Melun (77) ce dimanche 3 juillet, voici un premier point sur cette activité passionnante.
L’organisation d’une randonnée dominicale chez Sport et Nature requiert une véritable préparation, de la réflexion, un niveau zen de vingt ans de yoga . Etudions ensemble un cas concret : Héricy-Melun, 24 km, niveau moyen, temps sec, un cocktail à la fois aérien, culturel, rafraîchissant et oxygénant sur les coteaux de la Seine rive droite. Voici mes modestes recommandations.
1) Testez la motivation des randonneurs du dimanche
Alors que mes camarades Cyril ou Stéphane proposent des kilométrages impressionnants à parcourir en deux heures, sans pause, sous le cagnard, j’ai opté ce dimanche là par une heure de RDV très avancée, c’est à dire… 8h00 gare de Lyon ! Fallait oser . Planifiez ainsi vos randos de plus en plus tôt. Si un jour, vous êtes seul en gare, la limite est probablement atteinte.
2) En donner toujours d’avantage au groupe.
Avec l’aide complice de la SNCF, j’ai eu ce jour-là la chance d’offrir aux 14 participants une excursion surprise gratuite en autobus de Melun à Héricy . Chacun a ainsi pu découvrir le parcours dans un car dit de « Substitution pour travaux » . N’hésitez donc pas à repérer les jours de grèves, les itinéraires en chantier pour pimenter vos sorties. De même, une partie du GR2 était fermé sur notre parcours. Comme nous, franchissez les barrières et offrez leurs un parfum d’aventure devenu si rare !
Belle ballade de 25 km sur les coteaux de la Seine
3) Restez à l’écoute de l’adhérent isolé
Même si le groupe manifeste bruyamment l’envie d’avancer vite, ne jamais négliger le cas individuel, notamment le randonneur qui a oublié d’acheter sa baguette. Un petit détour d’un kilomètre par la boulangerie du village fait toujours plaisir et s’avère bénéfique pour l’économie locale.
Que faire si l’adhérent retarde tout le monde en ramassant du muguet tous les trois mètres, en rasant trois champs blé pour se faire des bouquets ou encore confond randonnée ou une étude biologique de la faune en rapportant à la maison des orvets, des insectes, des hérissons morts, des morceaux de plastique..que sais-je..?
Certains guides comme Geneviève choisissent alors l’option « recadrage », c’est à dire le petit coup gueule autoritaire qui enfonce l’adhérent un mètre sous terre mais en revanche force le respect des autres marcheurs tétanisés.
Mais après trois recadrages ? Selon moi et les principes démocratiques en vigueur dans ce pays, l’adhérent a parfaitement le droit de s’attarder. Selon les mêmes principes, j’estime que le guide a aussi le droit de l’abandonner en rase campagne, surtout s’il est jeune, en bonne santé, pas épuisé, bien nourri et en forme. Bref, qu’il se dém.. !
les randonneuses into the wild
4) Respectez le repos de l’adhérent (si possible)
La randonnée reste un espace convivial où règne souvent une communication débridée. Certains adhérents profitent de ces rencontres pour raconter durant 25 km non stop leurs problèmes de promotion, révéler des fantasmes sexuels incroyables, des idées politiques les plus révolutionnaires ou réactionnaires, leurs pires opérations médicales, à infliger à tous la litanie d’années où ils ont fait successivement le Maroc comme des rocks, l’Espagne en pagne , l’Indonésie avec frénésie, l’Afrique du Sud si rude, Compostelle à genoux, l’Ardèche dans la dèche, le Lubéron en rond, Oléron-Ré-Belle ile en solo, PITIE ! L’heure de la pause déjeuner pourrait être salvatrice, une heure de calme ..une seule ! Et bien non. Le recadrage du bavard s’impose ici également, hélas souvent ponctué par des échecs cuisants chez Sport et Nature .
tout un symbole de liberté ..totale !
Enfin, doit-on réveiller le marcheur durant sa sieste ? C’est cruel, mais ma réponse sera : oui . Surtout si le niveau de décibels devient difficilement supportable et qu’il reste encore 15 km à parcourir et que l’unique train de retour est dans deux heures. Réveiller Edward chaque semaine reste une douleur.
5) prendre en compte le métabolisme compliqué de l’adhérent (e)
Vessie atrophiée, prostate en fin de vie, hydratation surabondante, transit suractif, je ne m’étendrais pas sur le sujet . Les pauses s’imposent, même si cela fait baisser la moyenne.
Les ravages des dernières inondations
6) Intégrer les nouvelles générations
Les jeunes n’hésitent pas aujourd’hui à venir côtoyer les seniors en randonnée . Bravo . Essayez donc de vous montrer accueillant, patients, compréhensifs, d’éviter le discours moralisateur délivré à vos petits enfants, même si ces nouveaux adhérents marchent en minijupe , en tong, au milieu des ronces et des orties, chattent sur Facebook ou par sms ou n’achètent pas de titre de transport !!
Merci à Eric pour son appui administratif.
Richard Kirsch
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