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Le journalisme mène à tout, à condition d'en sortir . C'est fait ! La randonnée occupe désormais mon temps entre des missions caritatives sur Paris. Et ce blog n'a pas d'autre but que de vous faire partager cette passion ou peut être découvrir d' autres sentiers, en France ou mes expériences vers Compostelle . Bonne lecture et bonne route . Contact : richard.kirsch92@gmail.com

Le Camino portugais – Le chemin de Compostelle aux trois visages.

Pèlerin addict-multi-récidiviste, je suis reparti en compagnie de mon amie allemande Sabrina vers Saint-Jacques de Compostelle depuis Lisbonne du 1er avril au 4 mai 2015. Une marche de 650 km sur les chemins pavés, les routes bitumées, les sentiers perdus dans les forêts d’eucalyptus. Après une première sur le Camino de Francès l’an dernier, ce voyage du Portugal à l’Espagne fut totalement différent. Et voici pourquoi.

DSCN1715Dans l’histoire des chemins de Compostelle, le Camino portugais fait partie des plus anciens. Au-delà du sacré, la via Lusitana crée par les Romains fut jadis un axe important de pèlerinage mais aussi d’échanges entre l’Espagne et le Portugal et ce durant des siècles. Aujourd’hui ce chemin vers Santiago suit le même itinéraire que celui du pèlerinage de Fatima. Le fléchage est jaune pour rejoindre la Galice et bleu pour se rendre au sanctuaire de Fatima. Je reviendrais sur cette étape.

Le Camino Portugais peut débuter du sud du pays en Algarve mais la plupart des guides le décrivent en détail depuis Lisbonne. Pourtant la majorité des pèlerins préfèrent partir de Porto, surtout s’ils ne disposent que de 10 jours, soit 264 km, ou s’ils sont effrayés par les 670 km depuis la capitale. Mais pas seulement ! On y vient. Pas question de la jouer petits bras, nous avons opté pour la longue distance. On a donc misé sur 29 jours de marche et 5 jours de plus pour s’assurer de reprendre l’avion au 5 mai et poursuivre jusqu’au cap Finisterre situé sur l’Atlantique à 80 km de Saint-Jacques.

Au fil des kilomètres nous allons en fait découvrir les trois visages du camino Portugais. Voici avec objectivité, j’espère, ce qui vous attend sur les portions suivantes :

Lisbonne-Porto. Entre enfer et paradis

DSCN1503 Les trois premiers jours depuis Lisbonne ?? Un doux enfer de nationales bruyantes et dangereuses. Et quelques lieux paisibles aussi !

Si la sortie de Lisbonne le long du Tage et en traversant le beau quartier né lors l’exposition universelle de 1998 est très agréable, nous sommes vite rentré dans le dur voire dans un véritable enfer .Durant trois jours, la camino n’est qu’une succession de routes nationales Sous un bon cagnard, il a fallut encaisser les bretelles d’autoroute et les camions derrière les rails de sécurité, les routes nationales avec leur flot de bagnoles, les zones industrielles mal fléchées. Sur les petites routes de campagne, cette marche deviendrait même dangereuse. Certains tronçons auraient d’ailleurs été déviés vu le nombre de personnes fauchées par des chauffards, notamment des pèlerins pour Fatima. Ce réseau routier n’est non seulement bruyant mais également sale par endroits. Les décharges sauvages ne sont plus. Cela dit, le voyage prend une toute autre saveur lorsqu’on arrive dans les petites agglomérations. En fait cette partie n’est qu’une succession de villages ou de bourgs. Non pas pour leur charme mais pour l’accueil exceptionnel que nous réservent les Portugais. Il suffit qu’ils entendent trois mots de Français pour qu’ils engagent la conversation et vous racontent leur vie. Au Portugal, personne ne nous a dit Buen Caminho , mais uniquement Buen viaje (bon voyage) . Les orangers sont à portée de mains, on fait discrètement son marché pour de se désaltérer de deux trois fruits juteux. A moins que ce soit les habitants qui vous en donnent un kilo histoire de vous plomber d’un kilo de plus. Et puis, on partage d’avantage le quotidien des portugais , avec notamment des restaurants populaires délicieux , copieux et en plus très bon marché . Un repas avoisine ici les 8€ avec du pinard ! Le passage par Fatima ne mérite vraiment le détour. Le sanctuaire ressemble à un immense stade sans vie encerclé de parkings et de boutique de souvenirs chargés de tous les ustensiles religieux du marché . La foi se mesure ici en nombre de cierges payants brûlés en file indienne devant un four. Asphalte, pavés, routes , cette portion du Chemin portugais s’avère un peu ingrate et douloureuse pour le corps. Rien d’étonnant si nous n’avons rencontré qu’une dizaine de pèlerins sur tout le trajet. Les possibilités de logement sont bien plus rares que sur les autres caminos. Alors il faut bien gérer la longueur de ses étapes. Evidemment, il convient de passer quelques nuits chez les Bombeiros , les pompiers volontaires. L’accueil y est très sympas. Du vrai dortoir à la salle de gymnase avec douches froides, les casernes n’offrent pas toutes le même confort ! De toute évidence les Portugais ne connaissent pas le camino vers Compostelle, ou très peu, mais feront tout pour vous aider à le retrouver. Un jour, suite à une erreur de fléchage, ou nouveau fléchage, on s’est retrouvé très éloignés de notre destination, avec 25 km déjà au compteur. Et bien les employés de la voierie nous ont commandé un taxi ! C’est le Portugal.

De Porto à Tuy (Espagne) – la beauté retrouvée

DSCN1533 La ville de Porto marque le point de départ d’un nouveau camino. A vous de choisir entre trois itinéraires : la côte, le centre ou un chemin plus à l’Est .

L’arrivée à Porto est marquée d’un superbe point de vue sur le fleuve Minho. Bâtie sur une immense et majestueuse colline, la ville étage ses maisons colorées jusqu’au port. Son charme en fait une destination touristique prisée. On y vient de toute l’Europe pour un WE. Il fait bon y flâner, déguster des pâtisseries ou les très bons vins locaux. Vous y trouverez de petites pensions entre 20 et 30 euros en oubliant pour une nuit la promiscuité des albergues. C’est ici que commence un tout autre camino. Voire trois ! caminos. Les pèlerins espagnols et internationaux y sont plus nombreux. Tôt le matin certains quittent la ville en longeant le fleuve pour rejoindre la côte . Ce «  Caminho da Costa » arrive même à Santiago. L’autre solution consiste à emprunter une seconde voie : le caminho central, celui-même décrit le plus souvent dans les guides. Enfin, il existe une troisième voie : le « caminho de Braga » qui passe le plus à l’Est . Lors d’une rencontre avec un pèlerin allemand, celui nous a suggéré de ne suivre la côte que deux jours, le central étant plus intéressant. Ce littoral portugais n’a rien d’extraordinaire. Les plages s’y succèdent dans une litanie de cafés cubiques et on se met à rêver de falaises . Toutefois, pour protéger la dune, il est aménagé d’un chemin en planches très agréable et des panneaux pédagogiques nous font découvrir le caractère de la flore locale. Nous avons quitté le bord de mer à Vila de Condé pour rejoindre Ratès. Et là le chemin n’est plus balisé ou alors illisible. Tous les pèlerins qui ont fait ce choix ont galéré. Nous y compris ! Pour l’anecdote, on s’est paumé dans une zone industrielle, le long d’une nationale menant à Ratès ..peut être ! En désespoir de cause et une rien énervé , je décide alors de faire du stop. Sans trop de succès. Gros coup de chance, un couple passe derrière nous sur le parking et propose de nous déposer ! Cela nous a évité ce jour-là une marche de 8 km en ligne droite le long de la Nationale. Sachez que ces trois chemins se croisent par deux fois, dont une à Ponte De Lima. Le passage dans cette ville fut un pur bonheur. C’est un endroit d’une quiétude sublime et d’une rare beauté. Un pont romain enjambe cette rivière où les espagnols se baignent l’été , une douce musique plane sur la ville et c’est un délice de prendre des verres en terrasse ou se balader sur les rives aménagées. Changement de décor, les forêts d’Eucalyptus se font plus nombreuses, les sentiers remplacent les routes et les villages dévoilent enfin leur charme. Néanmoins de nombreux tronçons pavés mettent à rude épreuve les jambes du marcheur.

De Tuy à Santiago : le tronçon espagnol du voyage très « Camino » 

DSCN1740 La partie Porto-Santiago ne nécessite que 10 jours de marche. Le décor y est somptueux et doté d’un riche patrimoine historique . Il existe même une variante dite « spirituelle » pour y découvrir quelques beaux monastères et églises.

La ville fortifiée de Tuy sera l’occasion de marquer le pas. C’est un bonheur de se perdre dans les ruelles médiévales. Il n’existe que peu de pensions mais les albergues sont très accueillantes. Dès la sortie de cette enceinte, on sent déjà les prémices de la Galice. Tout devient verdoyant , plus vallonné aussi . On retrouve le côté nature et calme qui font aussi la beauté d’un chemin vers Compostelle. Après Redondella, le pèlerin pourra emprunter une voie « plus spirituelle » en se rapprochant de la côte. Nous sommes bien Espagne car le balisage devient plus précis. Les bornes kilométriques informent de l’arrivée progressive vers le but . Soulagement ou angoisse selon votre état d’esprit ! les publicités pour les albergues se multiplient et l’offre est pléthorique. On sent que les Espagnols ont développé toute une économie autour du chemin alors que les Portugais s’avèrent un peu moins motivés ou organisés. Après tout tant mieux. Bref , bienvenue sur le Camino, celui que j’ai connu sur le Francès. Les pèlerins authentiques affluent gentiment vers St Jacques et les « touristes se concentrent sur les 100 derniers kilomètres . Cinq tampons suffisent pour récupérer une Compostella et vivre son heure de gloire. Facile de les reconnaître, ils prennent le bus et sont logés le plus souvent dans les meilleurs hôtels . Mais ils souffrent comme nous tous, voire plus ! Tout pèlerin sait que la première semaine est difficile. Enfin, c’est toujours émouvant d’arriver à Saint-Jacques d’y retrouver des amis perdus de vue depuis plusieurs jours ou semaines, voire d’anciens copains de l’an dernier ! C’est l’occasion de faire du shopping touriste . A l’arrêt de bus pour l’aéroport à la place de Galice, les pèlerins s’embrassent une dernière fois avant le grand saut et un retour vers la réalité. Ils se jurent de partager encore ces moments uniques sur une autre voie. Ca rigole , ça pleure , l’ émotion est bien réelle.

Fisterra : Une fin de parcours de 80 km un peu apocalyptique

DSCN1816 Saint-Jacques de Compostelle accueille chaque année plus de 220.000 pèlerins venus du monde entier. On y passe un jour ou deux pour récupérer, faire un peu de shopping souvenir. C’est ici que l’on se quitte ou l’on prolonge le voyage jusqu’au cap Finisterre.

Quant à Sabrina et moi, nous profitons de quelques rayons de soleil pour chiner, profiter d’une jolie pension au cœur de la ville avant de finir le parcours vers le Cap Finisterre avec une météo peu encourageante . La Galice tient ses promesses, nous marchons durant quatre jours dans un crachin 100% breton dans les bourrasques de vent. D’autres courageux pèlerins nous accompagnent vers Fisterra . je recolle deux pansements chauffant sur le tibia gauche endolori par 600 km d’asphalte et de pavés, faut tenir jusqu’au bout. A mi-parcours, dans notre albergue, c ‘est la Bérézina. Tout est trempé, les fringues envahissent le décor pour tenter de sécher. Traverser la cours jusqu’à l’unique restaurant relève de l’exploit (ou symbole d’une grande témérité) tant la pluie est violente. Dans le dortoir, on sort les couvertures, le chauffage à fond ! Certains marcheurs nous ont laissé partir pour attendre l’embellie. Doux rêveurs. Chacun repart le lendemain encore très humide, la pluie n’a pas cessé . Fisterra ne connaît pas l’affluence des beaux jours. Nous laissons nos sacs dans une albergue pour rejoindre le cap mythique. La pointe est balayée par le vent, on descend les rochers pour un ultime selfie de vainqueurs, un dernier baisé , enlacés, crevés , heureux d’avoir marché sur 730 km sans trop de bobos et d’avoir atteint notre but.

Et pour conclure…

DSCN1650Comparativement au long Camino de Francès , ce camino portugais est peut peut-être plus physiquement éprouvant car les jambes encaissent plus d’asphalte et de chemins pavés. Longer les routes nationales peut s’avérer même dangereux . Donc prudence . Sur la partie Lisbonne-Porto , on y découvre un Portugal authentique, souvent rural, avec un contact chaleureux avec une population tellement accueillante. Les prix pour se nourrir et se loger sont extrêmement bas et il n’est même plus utile de faire ses courses pour les repas. Une expérience chez les Bombeiros reste incontournable. En avril nous avons croiser très peu de pèlerins pour Santiago. Mais sachez que le pèlerinage vers Fatima engorge souvent ce double-chemin en été . A Partir de Porto, chacun peut composer son camino avec trois parcours possibles et des villes de liaison. Le passage sur le littoral, même court, apporte une variété supplémentaire à ce chemin. Dès la frontière portugaise franchie, en rentrant à Tuy, les prix flambent mais le parcours gagne en beauté , en nature. Enfin, sur les derniers 100 km, on retrouve le modèle Camino espagnol , avec sa profusion de commerces, d’hébergements, son fléchage impeccable et un nombre beaucoup plus important de pèlerins, authentiques ou touristes aux « Cinq tampons » !

60 km de randonnée sur la trace du mur de Berlin

La carte d'époque des éléments fortifiés qui marquèrent la séparation de Berlin en 1961 Cette carte d’époque montre les divers éléments fortifiés qui marquèrent la séparation de Berlin en 1961. En marchant le long de ce mur, on se demande quelle logique ou stratégie ont suivi les bâtisseurs !

Le 9 novembre 2014, la ville de Berlin commémora le  25e anniversaire de la chute du mur (1989). La réunification des deux Allemagne sera proclamée en septembre 1990. Ce symbole de la Guerre Froide fut érigé dans la nuit du 13 aout 1961 par la RDA lorsque des dizaines de milliers habitants du pays rejoignaient de plus en plus nombreux l’Allemagne de l’Ouest. Ce jour-là Berlin fut coupé en deux provoquant de tragiques séparations .

DSCN1120 Après la démolition du Mur, les autorités ne laissèrent que deux rangées de pavés pour marquer son emplacement. Aujourd’hui sa trace se perd sous le bitume des nouvelles constructions ou la végétation.

En peu de temps, lespremiers fils barbelés seront remplacés par des ouvrages en ciment bordant un no man’s land , un double mur ou patrouillaient les vopo avec leur chien et ou étaient disposés des systèmes  de tirs automatiques. Durant ces 25 ans , de nombreux berlinois de l’Est tentèrent par tous les moyens de le franchir , près de 200 y laissèrent leur vie. Un quart de siècle plus tard que reste-t-il de cet ouvrage ? Pour le découvrir, j’ai parcouru en compagnie de d’une amie berlinoise plus de 60 km sur la trace de ce mur matérialisé aujourd’hui pas une double rangée de gros pavés. Sachant que Berlin-Ouest fut totalement ceint de mur dans les années suivantes et ne fut ravitaillé que par un incroyable pont aérien mis en place par les Alliés. Ayant décidé de réaliser cette rando étalée sur trois jours,  du nord au sud, nous partons de la gare d’Hermsdorf, non loin de l’aéroport  International de Tegel. Immédiatement, on se rend compte qu’il n’est pas facile de retrouver la trace ce mur sur cette partie du parcours ! Durant des décennies, les constructions, les parcs, les routes effacent progressivement l’histoire. Un peu perdu nous demandons à plusieurs reprises notre chemin à des habitants du quartiers. Ils ont une vague idée de son emplacement et nous conseillent de remonter vers le nord.  Par chance , on tombe sur un papy en vélo qui sillonne le parc naturel . Avec gentillesse, il étale ses cartes et nous donne enfin une vision plus précise de cette trace.

DSCN0977 Pour la nouvelle génération, le Mur de Berlin semble parfois un boulet historique à traîner. Ce vestige des années noires attirent bien sûr quantité de touristes. De quoi susciter encore plus d’exaspération !
DSCN1036 La Traban symbolise toujours le côté rustique de l’ex-RDA . Elle fait désormais le bonheur des collectionneurs.

Les panneaux de balisage  « Berliner Mauer » apparaissent enfin , ouf ! Nous marchons en pleine campagne dans l’ex-RDA, quelques panneaux montrent les vues aériennes de la région, d’autres décrivent certains sites historiques comme  une ancien camp de travail ou de malheureux immigrés de l’Europe de l’Est s’épuisaient aux champs. Souvent  j’essayais d’imaginer ce paysage avec ce mur sordide en plein hiver, ces gardes frontières tirant à vue et ces quelques fous qui tentent de fuir par la rivière gelée en pleine nuit. Et cette vision me glaça le sang. Il nous faut ainsi parcourir plus de 15 km pour toucher les quartiers habités de Berlin. Cette ville étonnante fut en fait constituée d’une agglomération d’anciens  petits bourgs, une capitale vaste désormais comme 5 fois Paris ! Autre constatation, ce mur fut tracé à la hâte entre les habitations et les rues sans vraiment de logique . Autrement dit, le randonneur est soumis à de nombreuses bifurcations et doit veiller à ne pas perdre de vue le balisage .  Inutile d’ajouter que nous l’avons paumé et rechercher à plusieurs reprises, sur la carte , avec le GPS de l’Iphone, en interpelant des commerçants du coin. Force est de constater que la nouvelle génération de Berlinois ou les nouveaux immigrés turcs n’ont qu’une vague idée de l’emplacement du mur.  Non loin de Pankow, nous arrivons par le Mauer Park, site fréquenté par les Berlinois lors du marché au puces hebdomadaire. Enfin, le mur se dresse à Gedenkstätte.  Après la chute du mur, l’ouvrage a été revendu par morceaux à prix d’or, des tonnes de ciment aussi servi à la construction de routes . Comme si Berlin avait voulu effacer cette  Nous sommes maintenant au coeur de Berlin, c’est à dire dans un sympathique enfer touristique où le mur occupe une place de choix.  La trace nous plante devant le Reichtag dont le dôme de verre resplendit sous un pâle soleil. La police nous invite gentiment à contourner l’obstacle imposant pour des raisons de sécurité. De l’autre côté de l’édifice, nous prenons la direction de la porte de Brandebug qui est à Berlin ce qu’est l’Arc de Triomphe à Paris.  Les Champs Elysées s’appellent ici  Unter Den Linden, une avenue tout aussi bondée. Rappelons que cet édifice emblématique se retrouvait à l’Est lors de la construction du mur. En longeant le Tiegarden, le parc central de la ville, nous sommes de nouveau face au passé tragique de l’Allemagne.  Non loin du mémorial de l’Holocauste, un autre mémorial rend hommage aux déportés homosexuels des camps nazis. La double rangée de pavés disparaitra souvent sous nos yeux , engloutie ici par un restaurant , un pont , un espace vert . Les Berlinois y a garent dessus  leur voiture désormais sans même y songer alors que les touristes immortalisent leur visite par d’innombrables photos ou selfies. Arrivés à la Pozdamer Platz, le mur occupe un nouvel espace avec quelques blocs et une description historique succincte de sa contruction. Clic-clac et direction plein Est depuis le quartier de Mitte pour rejoindre un musée récent construit aux abords de vestige du mur : la Topographie de la Terreur. Nous nous trouvons ici dans le secteur qui fut le quartier général de la Gestapo. Des fouilles ont permis de dégager à ciel ouvert les géoles de la police nazi. Un long parcours rectiligne y  retrace en images et textes l’anéantissement de la ville de Varsovie par Hitler.  Ce site exceptionnel, dont l’entrée est gratuit fait cheminer le visiteur dans une chronologie terrifiante  subliment illustrée et commentée de la montée du nazisme ainsi que du rôle qui jouait la Gestapo. On en sort un peu sonné avant de faire un détour plus léger par l’incontournable Check Point Charlie.  Sur ce carrefour mythique sur la Friedrichstrasse, ancien point de contrôle C entre Berlin Ouest et Berlin Est contrôlé par les Américains,  les boutiques de souvenirs s’agglutinent, jouxtant les musées dédiés au mur et à ses évasions spectaculaires , les bars couleur RDA , les restaurants option déco Traban ou uniformes russes , toute une industrie touristique érigée  au souvenir, à l’exploitation du mur,  bref du business 100% béton. Certains Berlinois affichent d’ailleurs un certain ras-le-bol de ces vagues touristiques perpétuelles pourtant si lucratives pour l’économie locale. Ce tracé du Mur de Berlin nous conduit au Mémorial du Mur sur la BernauerStrass , plus de 30 personnes y sont mortes.

DSCN1053 De nombreux Berlinois de l’Est tentèrent durant 25 ans de franchir la double-rangée de béton et ce no man’s land piègé. 137 personnes payèrent de leur vie ces tentatives pour rejoindre l’Ouest . Un mémorial a été bâti en souvenir de leur courage et leur sacrifice pour la liberté.

Le Mur y est ici symbolisé par une longue haie de poteaux en acier coloré. Sur deux cents mètres, on y découvre certains vestiges du mur notamment les fosses qui servaient à bloquer d’éventuelles intrusion de véhicules . Un bâtiment surmonté d’une terrasse offre aux  visiteurs une vue panoramique sur une des rues les plus représentatives de cette douloureuse construction, avec notamment des photos géantes imprimées sur les immeubles . C’est aussi l’occasion de découvrir de portraits de tous ceux qui ont laissé leur vie quelques part le long des 163 km du mur encerclant Berlin Ouest. De Mitte nous passons dans le quartier de Friedrichshain et Kreuzberg afin de rejoindre l’East Side Gallery. Le mur se déroule sur près d’un kilomètre le long de la rivière Spree, côté Berlin-Est. Plus de 100 artistes du monde entier y ont peint toutes sortes de messages, de tableaux ou de tags. On peut y voir bien sur le célèbre ‘baiser de l’amitié » entre Erich Honecker et Léonid Brejnev. Après avoir franchit le fameux pont Oberbaumbrüke, style néo-féodal aux allures de Lego, nous voilà reperdus ! La signalétique a disparu, rien ne figure au sol . Par chance je retrouve sur mon Iphone le pdf chargé sur http://www.berlin.de illustrant bien ce parcours urbain. En quittant le centre de Berlin, nous retrouvons peu à peu la campagne et très vite des espaces verdoyants plutôt désert. La copine fait les fonds de son sac, en sort quelques biscuits et une pomme . Il me reste quelques barres de céréales et un litre dans le Camel bag. Le parcours devient alors  rectiligne , on se perd de nouveau en traversant une grande rivière , le mur est sensé la suivre . Devant nous , près de 2 kilomètres de lignes droite, une piste cyclable interminable. Pas un bistrot à l’horizon, pas un robinet. Et pour couronner le tout, l’autoroute en parallèle !  18 km de marche , nous commençons à avoir réellement un gros creux  et on se demande comment rentrer à la maison. Un peu crevé, on décide de quitter la trace du mur pour nous ravitailler dans un centre commercial situé miraculeusement à 500 m de là en franchissant l’autoroute. Après un déjeuner copieux  à la cafétaria d’un magasin de bricolage, la berlinoise veut pousser le compteur.  Sachant que l’on aimerait bien boucler plus tard la totalité du mur , soit près de 100 km .  Il est près 17h00, le soleil décline  et il est temps de rentrer. Un peu perdu, dans les quartiers de Treptow-Kopenick nous errons entre les bâtiments de l’usine géante Audi, un bus apparait au loin. Il nous mènera jusqu’à la gare du S-Bahn.

il faut environ trois de randonnée pour suivre cette portion du Mur de Berlin . Le tour complet mesure 160 km et il est relativement bien balisé. Toutefois, prévoyez carte et GPS , il se perd parfois sur un parking ou dans la végétation. Contournez les obstacles ! il faut environ trois jours de randonnée pour suivre cette portion du Mur de Berlin sur 60 km . Le tour complet mesure 160 km et il est relativement bien balisé. Toutefois, prévoyez carte et GPS , il se perd parfois sur un parking ou dans la végétation. Contournez les obstacles !

Ces trois jours de randonnée nous ont permis de découvrir des quartiers peu connus de Berlin,parfois intéressants, parfois insignifiants. Le Mur disparait peu à peu du paysage,  peut être de la mémoire des Berlinois. Pourtant lors de ce 25e anniversaire de la chute du mur, la ville a mis le paquet. Du 7 au 9 novembre, autochtones et touristes participeront à cette fête. Plus de 8000 ballons éclairés et gonflés à l’hélium ont été disposés sur 15 km. Artistes, acteurs, écoliers, sportifs y accrocheront des messages de paix et de fraternité. Dans la nuit du 9 novembre; ils seront lâchés dans le ciel de la ville. Sur ce tracé, les organisateurs ont disposé un stand tous les 150 m. Chacun y raconte une histoire, celle d’un homme ou d’une femme qui a péri ou survécu en franchissant le mur, tout un symbole de liberté.

Pèlerinage initiatique vers Compostelle, entre bonheur et douleur

Kirschos Goes to Compostelle saison 1

9 avril – 14 mai 2014. De Saint-Jean-Pied -de -Port à St Jacques de Compostelle , sur le Camino de Francès – 800 km

Lors de multiples sorties effectuées dans divers clubs de rando, en Indre et Loire ou à Paris, j’avais eu l’occasion de débattre avec mes collègues de l’intérêt ou non de parcourir les chemins de Compostelle. Ces itinéraires mythiques ne présentent plus aucun secret pour le randonneur aguerri tant la littérature, les forums, les derniers films et les livres en font écho. Les partisans invoqueront les bienfaits d’un voyage intérieur en rupture totale avec le quotidien ou encore le potentiel culturel et humain du parcours. Leurs adversaires les plus virulents évoqueront la douleur, de l’ennui de parcourir souvent des kilomètres d’asphalte sous le cagnard ou la pluie, la surpopulation de pèlerins , le business, les distributeurs de canettes en rase campagne ou que sais-je encore, le risque croissant de rapporter des punaises de lit !

Après une première analyse du projet, j’avoue que mon cœur penchait plutôt du côté des sceptiques ou des adversaires. Tout aurait pu en rester là si un jour Françoise, encore mon épouse à l’époque, ne n’avait pas offert le bouquin de Jean-Christophe Rufin « Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi »

L’Académicien, auteur entre autres du fameux livre « Rouge Brésil », y raconte son périple improvisé sur le Camino Del Norte, le chemin de Compostelle qui suit la côte nord espagnole depuis Irun, alors qu’il avait planifier à l’origine de traverser les Pyrénées d’Ouest en Est. La météo en décida autrement. Ce récit m’a tout de suite emballé et donné l’envie immédiate de tenter cette aventure en solo. Je choisissais de partir seul pour des raisons d’ordre privé, je ne voyais dans mon entourage personne suffisamment complice, disponible et en forme à qui proposer une telle marche.

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Quel équipement pour marcher vers Compostelle ? Réponse en 2 photos

Pour mon second chemin de Compostelle entre Lisbonne et Santiago

LA CHASSE AUX KILOS EST OUVERTE
Beaucoup de candidats au départ vers Compostelle se demandent ce qu’il faut emporter raidans son sac à dos pour une longue balade de plusieurs centaines de kilomètres. Eternel casse-tête entre le nécessaire et le superflu, bienvenue à la chasse aux kilos et aux angoisses ! N’ayant pas la science infuse de la randonnée, j’ai pour ma part opter pour le matériel le plus léger possible, quitte à casser ma tire-lire.Pour en savoir plus je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre sur quelques sites spécialisé dans le MUL (matériel Ultra-léger) ex: randonner-leger.org
J’ai ainsi choisi un équipement cosmopolite et très technique  :  un sac de couchage de la marque polonaise Cumulus (450 gr), une veste américaine Gore-tex Arc Térix, un pantalon de pluie Vaude fabriqué en Allemagne, tout comme le sac à dos Deuter , un tapis de sol gonflable anglais Therma-A-Rest , une doudoune ultra compressible Patagonia et des chaussures italiennes Dolomite. Le reste étant du bon vieux Décathlon de base.
Voici donc en deux  clichés mon équipement pour ce second pèlerinage de Lisbonne à Saint-Jacques de Compostelle sur la Via Lusitana au Portugal. Si le poids de mon sac ne dépasse pas 9kg, (eau comprise), j’aurais réussi mon pari !

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