François Le Rouzic, étudiant en physique, pur breton de 25 ans, taillé dans le granit assurément traité 100% inox, s’est lancé celui de parcourir le Chemin de Stevenson en plein hiver et sous la neige, en autonomie totale avec un sac de 24 kg ! Il revient sur cette rando de givré hors normes aux parfums d’aventure
FLR . J’aime bien me lancer des défis et me dépasser, je suis sportif, je cours beaucoup donc je n’ai pas eu besoin d’une préparation physique particulière. Je me suis renseigné sur la météo en hiver en Lozère et dans les Cévennes et j’ai préparé mes affaires avec l’équipement adéquat pour ne prendre aucun risque. Je n’avais pas fait de chemin de grande randonnée avant celui de Stevenson, seulement des marches d’une semaine quand j’étais gamin.
Camping sauvage sur une aire de pique-nique au parc d’éoliennes de Chasseradès
Je cherchais un chemin sur lequel marcher entre une et deux semaines. Je me suis renseigné sur la grande traversée du Jura, le GR 509, mais il s’avéra un peu trop long pour le parcourir en une dizaine de jours. J’ai regardé alors vers le Tour du Mont Blanc mais le chemin est trop dangereux en hiver. J’ai donc choisi le chemin de Stevenson, l’itinéraire mythique de moyenne montagne et pas trop escarpé. Je limitais donc les risques en cette saison. J’étais parti avec l’idée de m’arrêter là où je trouverais un endroit où planter ma tente le soir, pas loin d’une ville ou d’un village dans l’idéal, ne sachant pas vraiment quelle distance je pouvais parcourir en une journée en fonction du terrain, de la météo, de la quantité de neige et surtout du poids de mon sac ». Celui-ci était de 24kg au départ dont environ 10kg de nourriture (Lyophilisé, barre de céréales, saucisson, fruit sec..). Il ne pesait plus que 15/16kg à l’arrivée !
la route du Mont Lozère lors de la descente vers Finiels
Saint-four du Mercoire dans son écrin immaculé .. un grand moment de solitude aussi .
La montée du Pont de Monvert..parfois de la neige jusqu’aux genoux
En liberté totale , avec une bonne dose d’impro, je voulais tester l’autonomie complète et savoir si c’était réalisable. (je n’ai pas dit raisonnable ! ). Aujourd’hui je pense que le plus efficace serait sans doute de partir avec 5/6 jours d’autonomie et de me ravitailler en cours de route. J’avais emporté probablement un peu plus que le strict nécessaire pour être sûr de ne manquer de rien. Si je repars dans une aventure similaire, je sais mieux désormais à quoi m’attendre et comment réduire cette charge excessive. Côté mental, à aucun moment je ne me suis senti en danger ou découragé. J’ai quand même passé deux nuits à l’hôtel pour que le chemin reste un plaisir et pas uniquement un défi physique. Je n’ai pas vraiment eu de moment de doute, même dans les phases difficiles.
La montée du Mont Lozère depuis le Bleymard sous le regard (bovin !) d’un admirateur de poids !
Notamment à partir du 5ème jour, l’humidité ambiante commençait à être un peu gênante mais je m’y attendais. Sinon, la montée vers le col du Bougès a été un peu longue à cause de la quantité de neige sur le chemin. Par endroit je m’y enfonçais jusqu’aux genoux ! Au sommet, il y avait beaucoup de vent, la progression devint difficile . J’ai même dû m’abriter derrière un local électrique au sommet pour me restaurer à l’abri des rafales de vent. Je voulais arriver à Florac le soir, c’était une longue étape de 34km et je suis arrivé de nuit !
« A aucun moment je ne me suis senti en danger ou découragé «
Le mental fut bon tout du long, j’avançais à mon rythme et je n’ai manqué de rien. Chaque jour je me rapprochais de mon but avec un sac de moins en moins lourd et moins de neige sur les dernières étapes. La solitude ne m’a pas dérangé, au contraire, ce moment hors de la « civilisation » m’a fait du bien. Je n’en étais pas complètement déconnecté pour autant, j’avais mon portable afin de pouvoir donner de mes nouvelles de temps en temps. J’ai quand même apprécié les échanges que j’ai pu avoir avec les gens que j’ai croisés.
Le Pont Monvert m’attendait pour enfin une nuit au sec
Bilan : En hiver tout est calme, c’est un euphémisme ! J’ai marché des jours sans jamais croiser quelqu’un sur les chemins. J’observais simplement ici et là quelques traces d’animaux dans la neige. Pour une telle balade hivernale, il ne faut pas avoir peur de se retrouver seul avec soi-même. Pour ceux qui voudraient tenter cette expérience , il faut vraiment un équipement adapté. Veillez notamment à choisir plutôt une tente double-paroies qui supportera mieux le poids de la neige, un bon duvet et un bon tapis de sol sur un terrain humide et glacé. Il faut également prendre le soin de manger chaud au moins une fois par jour. N’hésitez pas à faire un détour si nécessaire pour éviter de vous retrouver dans des situations cocasses voire galère . La météo est parfois capricieuse mais la beauté de ces paysages enneigés, presque insolites récompensera tous vos efforts . Courage !
Texte et photos de François Le Rouzic
Le matériel de François : Sac (Forclaz MT900 Symbium 70+10L ) : 24 kg au départ ! 2 tapis de sol. Un en mousse (Rvalue ~2) et un matelas gonflable (Forclaz MT500 Air) (Rvalue ~1,5) Duvet (Valandré Bloody Mary T°Confort ~5,4°C)et une polaire fine en habits de rechange Drap en soie – Un sursac (Millet Bivy bag) Tente (Forclaz MT 900 ultralight) Petit rechaud, une bombonne de gaz, popote (Forclaz MT500) Doudoune chaude au cas ou (Simond makalu) Une paire de gants – couverture de survie Petite pelle et paire de crampons Petit kit de survie (Un briquet, des mèches allume feux, une boussole, des piles de rechange, un filtre à eau, du scotch américain, un morceau de corde) Trousse de toilette avec pansements, compresses, bandages, de l’antiseptique. Veste imperméable (Quechua MH900) Une paire de lunette – Des bâtons (Forclaz MT500) Un parapluie – une lampe frontale (Petzl Actik Core) Un couteau – Une batterie externe Une poche à eau dans le sachant (3L) 2 petites gourdes dans les poches extérieures. (2x500ml) Une carte du chemin de Stevenson
Nourriture Barres de céréales protéïnées, gateaux sec, fruits sec, saucisson, lait concentré, café en poudre, plats lyophilisés pour le matin et le soir dans un sac étanche, eau.
Vêtements Des guêtres Pantalon chaud déperlant (Quechua SH500 X-WARM) Doudoune légère (Forclaz MT100) Veste Softshell (Forclaz MT500 Windwarm) T-shirt manche longues en laine mérinos une paire de chaussette en laine mérinos Chaussure de marche mi-haute (Salomon X Ultra 3 MID gtx) Un bonnet – une paire de gants – une paire de sous gants en laine mérinos
La question est récurrente sur tout les réseaux sociaux : où garer sa voiture au départ du Puy-en-Velay ? Car la ville s’avère le point de départ ultra fréquenté de France des pèlerins qui s’engagent sur la Via Podensis, le Chemin de Stevenson, sur le tour de l’Aubrac et sur les multiples chemins de randonnée de la région. Si beaucoup de randonneurs y viennent en train, cars ou s’y font déposer , d’autres n’ont pas d’autre choix et souhaitent y garer leur voiture pour plusieurs jours afin de la reprendre au retour de leur périple.
Certes il existe quelques possibilités de trouver quelques places où se garer gratuitement en ville et en cherchant bien, la solution repose toutefois sur les parkings publics qui offrent pour certains des prix préférentiels et tous une relative sécurité. Voici la liste de ces établissements (source Office de Tourisme :
• CR – Parking Foch – 6, avenue Maréchal Foch Tél. 07 68 10 76 81 – http://www.parkinglepuyenvelay.fr – parkinglepuyenvelay@gmail.com Ouvert 7j/7 et 24h/24 WE et jours fériés compris – Parking situé en centre-ville, forfait spécial randonneurs (sur réservation – Pas de limitation de hauteur, pour véhicule VL exclusivement – surveillance vidéo – 7 jours 22 € – 14 jours 44 €
• Parking souterrain du Breuil, place du Breuil (parking couvert et surveillé) Ouvert tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 7h00 à 20h00. Dès votre arrivée, présentez-vous au bureau d’accueil pour bénéficier du tarif spécial randonneur. Tarifs 2021 (sous réserve de modifications) : 7 jours : 22 € 14 jours : 44 € 1 mois : 48 € Réservation obligatoire. Renseignements auprès du bureau d’accueil du parking (ouvert du lundi au samedi de 8h à 18h) : 04 71 02 03 54.
NEWS : ce parking déconseille dorénavant les randonneurs de laisser leur véhicules plusieurs jours .
• Parking extérieur Bertrand de Doue, à côté gare SCNF (non surveillé, non couvert)
• Parking « box à la carte » – 13 bis, route de Roderie – Aiguilhe – 43000 Le Puy-en-Velay
Réservation : Tél. 04 44 43 97 43/www.boxalacarte.com. Parking vidéosurveillé 7j/7 et 24h/24h. Parking situé sur les rives de la borne, à proximité du centre ville. Forfait semaine : 20 € 15 jours : 40 €
Adios les balades du dimanche, bye la sortie dominicale avec le club de rando , c’est décidé, vous allez effectuer votre première grande randonnée en itinérance ! Vous comptez marcher durant plusieurs jours et surtout organiser votre propre voyage. Des idées de parcours se bousculent dans votre cerveau et mille interrogations aussi . Comment m’équiper ? Aurais-je la force d’y parvenir ? Où dormir ? Et avec mon chien ? Seul ou à deux ? pour quel budget ? etc.. etc.. Rassurez-vous nous avons tous vécu cette vague d’angoisse mêlée d’excitation et ponctuée de doutes .
Lamarche à pied et sa lenteur , un véritable luxe dans la frénésie du monde actuel . Offrez-vous en itinérance une vraie rupture avec le quotidien.
A part le bateau, je ne connais pas de forme de voyage aussi lente que la marche ! A l’heure de l’avion, du TGV ou de la voiture imaginez, une semaine pour parcourir de 100 à 150 km ! L’itinérance en randonnée est l’occasion de découvrir chaque jour un autre décors , de multiplier pour certains les rencontres, bref elle serait la dernière aventure. Vrai .. presque et à certaines conditions ! Si la Grande Randonnée n’est pas un exploit en soit (350.000 pèlerins sont arrivés à Compostelle en 2019) Il serait utopique et malhonnête de ma part d’affirmer que le citadin lambda est capable de marcher soudain 20 km par jour durant une à six semaines avec un barda même minimaliste, de s’accommoder d’un inconfort inhabituel, d’une hygiène parfois douteuse ou d’affronter les caprices de la météo, le manque de sommeil et enfin de gérer en solo petit ou gros bobo. L’itinérance, on en rêve, mais on s’y prépare sérieusement. Ce petit guide n’a pas la prétention de donner la réponse à toutes ces questions d’une façon universelle mais davantage de vous livrer des informations et quelques conseils issus de mon parcours de randonneur afin de préparer et réussir votre projet.
TROIS QUESTIONS PREALABLES A VOUS POSER : de combien de temps je dispose ? Quel est mon budget ? Quelle est ma condition physique ?
Je dispose de combien de jours ? Afin de rester concret, je vous propose des durées fréquemment rencontrées. 3 jours . C’est le cas typique du w.e de rando en famille ou entre amis . En comptant la durée des trajets aller et retour , le temps de s’installer, et vu le poids de la logistique pour une durée si courte, l’itinérance n’est pas la meilleure solution. Privilégiez plutôt des randonnées en « étoile » depuis un lieu de résidence (gîte, hôtel, camping) .
8 jours . On retrouve ici la durée classique de la rando itinérante. Elle vous laisse le temps de rejoindre votre point de départ en France ou en Europe et de réaliser un parcours en itinérance de liaison. (par exemple de gare à gare) ou une itinérance en boucle. Ce choix implique l’entrée en jeu de deux autres paramètres que nous détaillerons plus loin : la condition physique et le budget. Côté logistique, cette durée relativement courte vous permet encore de planifier toutes vos étapes sans trop de casse-tête : transport , réservations des nuitées . C’est le cas typique des randonneurs qui font ou reviennent sur un nouveau tronçon d’un chemin de Compostelle, d’un GR20 , GR 34 sur le Stevenson. Les agences spécialisées proposent généralement des séjours de cette durée minimum
De 15 jours . On aborde ici les longues randonnées itinérantes. Vous avez par exemple la possibilité d’effectuer la moitié d’un chemin classique vers Compostelle , la Transjurassienne, le tour de l’Aubrac le Stevenson dans sa totalité, etc. ou encore des randonnées à l’étranger avec une certaine souplesse…Pour cette itinérance, il serait fastidieux voire acrobatique de réserver tous vos hébergements à l’avance. Le budget sera bien sur proportionnel au nombre de jours passés sur le chemin.
30 jours et plus. Il s’agit là de très longues itinérances comme la plupart des pèlerinages vers Compostelle , les trois-quarts du GR10 qui traverse les Pyrénées.. Hormis la condition physique et le budget, l’approche mentale sera un autre paramètre important . (Gestion des pathologies possibles, éloignement, fatigue accumulée, mauvaise météo..) .
Quelle est ma condition physique actuelle ?
Le projet ne cesse de vous faire rêver de jour en jour, pourtant il est temps de cerner objectivement quel type de randonneur êtes-vous afin de vous préparer à l’itinérance en conséquence .
randonneur inexpérimenté -difficulté à marcher de 15 à 20 km dans la même journée
randonneur averti – marcher 20 à 25km sur une seule journée
randonneur expérimenté capacité d’enchaîner 20 à 25 km sur trois jours
randonneur chevronné : capable de marcher 8 jours, de 25 à 30 km au quotidien.
Pas de panique, cette condition physique se travaille, évolue et vous serez tout à fait capable d’envisager des parcours plus longs en dépassant demain des limites que vous ignorez aujourd’hui ! L’âge , le surpoids, d’anciens traumatismes ou fragilités physiques seront à prendre en compte pour parcourir de telles distances. Porter un sac de 7 à 12 kg sur des dizaines de kilomètres sur toutes sortes de terrains n’est pas anodin .
COVID- Évidemment, pour les marcheurs qui ont contracté le virus, la reprise reste aussi une période délicate à bien gérer . Il est essentiel de parler de votre projet à votre médecin avant de partir.
Conseils : Marathoniens, trailers oubliez la performance mais pas les 10 kg que cette fois vous porterez et regardez le paysage. J’ai vu des jeunes sportifs surentrainés partir à fond et rentrer chez eux au bout de trois jours, victimes de tendinites ou périostites
3) – L’itinérance et mes dépenses ?
La randonnée n’est pas la plus couteuse des activités mais peut le devenir en itinérance notamment en s’équipant d’un matériel en ultra light. Néanmoins le budget d’une telle randonnée varie d’abord selon la formule d’hébergement choisie et le pays dans lequel vous voyagez. Voici quelques exemples de dépenses journalières pour une randonnée itinérante de 7 jours en France (hors transport) . 3 repas et argent de poche.
Autres exemples en gîtes ou pensions (avec petit déjeuner et DP ): Comparatif des dépenses journalières sur quelques chemins très fréquentés :
Voie Podiensis Du Puy à SJPP
Camino de Frances SJPP à Fisterra
Camino Portugais Lisbonne- St Jacques
Chemin de Stevenson Du Puy à Alès
30 jours
33 jours
27 jours
12 jours
70 €
40 €
30 €
70 à 80 €
Conseils : Partez à deux ! Cela vous permettra de partager la même chambre dans les pensions ou hôtels. Quant au camping , vous paierez votre nuit par tente. En autonomie, les repas reviennent moins cher cuisinés pour deux.
Période de COVID : La capacité des gîtes a fortement diminué. Les hébergeurs favorisent la réservation des groupes pour rentabiliser leur dortoir face aux demandes de randonneurs voyageant seuls. Sur les chemins très empruntés (Compostelle, Stevenson, GR20, refuges) : RESERVEZ TRES EN AVANCE ou au moins deux jours avant votre arrivée . Par mail, sms ..Certains gîtes vous demanderont des acomptes. Booking.com fait désormais partie des adresses utiles à retenir.
L’itinérance c’est garder d’abord la cadence !
La marche n’est pas une activité traumatisante en soi. Or sur de telles distances un entrainement de base s’impose . En voici les grandes lignes :
Si vous êtes novice, montez en puissance : marchez 8 km la première semaine, 12 km la suivante , 16 et enfin 20 km au terme d’un mois ou deux. IMPORTANT : buvez abondamment tous les 2 km
Marchez régulièrement . Par exemple 20 à 25 km par semaine
Développez votre endurance par la marche nordique ou la marche afghane basée sur la suroxygénation
Marchez avec votre sac plein à plusieurs reprises pour habituer le corps à la cette nouvelle charge
A partir d’un âge avancé (suivez mon regard !) , faites régulièrement des exercices d’assouplissement
En surpoids ? Faites un régime .. ou quelques efforts ! Vos genoux vous remercieront
Offrez-vous une séance d’ostéopathie si nécessaire afin de réaligner le marcheur .
L’itinérance, c’est le pied !
On a du mal à imaginer ce que peuvent endurer nos pieds en grande randonnée. Ils supportent de 50 à 80 kg + 10 kg de sac répartis sur quelques centimètres carrés. Durant des milliers de pas ils vont subir cette pression verticale, certaines contraintes sur des terrains accidentés, notamment lorsque le poids du sac vous déséquilibre. Les pieds vont alors d’échauffer, parfois gonfler. La peau va se boursouffler pour former les fameuses ampoules. Voici quelques précautions pour éviter ou limiter ces problèmes :
– Tanner vos pieds . Soit naturellement par la marche régulière , ou par application quotidienne, durant 2 à 3 semaines de jus de citron, ou d’une crème à base d’acide citrique . Pensez à les hydratez-les chaque soir avec la crème Akileïne NOK ou autres.
– Prenez votre douche plutôt le soir. Cela évitera un ramollissement de la peau des pieds avant juste votre départ.
– offrez-vous une soin de pédicure deux semaines MINIMUM avant votre départ car ils seront fragilisés.
Conseils :
Si vous êtes sujet aux ampoules, déchaussez-vous toutes les 2 heures pour assécher et aérer vos pieds. Changez si possible de chaussettes si elles sont très humides. Évitez de tremper vos pieds dans le premier ruisseau engageant. Cela risque de ramollir la peau surchauffée.
Ampoules ? Si elles sont percées : désinfection à la Bétadine + pansement
Cloques : perçage avec aiguille propre , enfilage d’un drain en fil de coton désinfecté + pansement + straps
Ampoules sous le pied : PARFOIS GRAVES . Arrêt de 2 à 3 jours pour la cicatrisation …avant la case hôpital ou retour
Trouvez VOS meilleures chaussures
Fragilité articulaire, sudation excessive, Hallux Valgus, tous les marcheurs ne sont pas logés à la même enseigne. le choix des chaussures reste de loin le plus compliqué et mériterait à lui seul tout un chapitre. En deux mots :
Si vous êtes un nouveau randonneur : Essayez plusieurs modèles en prenant une taille de plus . Elles doivent être IMMEDIATEMENT confortables . Légers et respirant, les modèles de trails ont la cote.
Si vous randonnez régulièrement . Ne partez pas sur une longue itinérance avec des chaussures très usées ( elles peuvent vous lâcher et vous mettre dans la mouise pour en acheter des neuves) . Rodez les nouvelles éventuellement sur 80 -100 km
Chaussures tige haute ou moyenne pour les marcheurs aux chevilles fragiles
Si vous avez des semelles orthopédiques, mettez-les . Sinon remplacez éventuellement celles d’origine par des semelles plus amortissantes
Portez des sandales légères ou des tong le soir venu .
Fringues : l’itinérance, ce n’est vraiment pas l’élégance !
Attendez-vous durant une, deux, trois semaines à rencontrer toutes conditions météo avec des variations de températures parfois importantes dans la journée . La rando se révèle souvent un striptease permanent ! Gardez toujours en mémoire : le poids du sac .
Adoptez la technique désormais très répandue et composez avec les 3 couches , et ce en bannissant le coton, matériau hydrophile .
Couche 1 sur la peau : polo, T-shirt, chemise respirant (Synthétique ou mélange avec la laine Mérinos.)
Couche 2 intermédiaire contre le froid : polaire ou doudoune
Couche 3, coupe-vent – Veste respirante (Gore-Tex ou autres membranes)
Tenue de pluie : veste Gore Tex + sur pantalon ou cape de pluie
vous n’avez droit qu’à deux ou trois tenuescomplètes de change maximum :
– 1 tenue propre sur vous , 1 sale dans le sac , éventuellement une tenue propre de rechange . Conseil : vous lavez et faites sécher donc vos vêtements le plus souvent possible, à la main et de temps en temps en machine ! Exemple minimaliste : 2 slips- 2 paires de chaussettes -1 T-shirt manches courtes – 1 T-shirt manches longues
Portage – Itinérance, l’affaire est dans le sac !
Le choix du volume votre sac à dos est dicté par votre programme d’itinérance. Le matériel de camping ou bivouac + nourriture lyophilisée font ici la différence. Investissez dans un sac dont le poids à vide avoisine 1 kg . C’est toujours un compromis avec le confort . Achetez-le à votre taille, essayez-le chargé et vous les filles choisissez un modèle « femme » mieux adapté à votre morphologie . Voici un essai de tableau récapitulatif des volumes , en se rappelant le dicton : plus il est grand, plus on en met et plus on en ch… !
Le volume du sac à dos suivant votre programme .
Agence spécialisée avec portage
Nuits en gitessans portage
Nuits en gitesavec portage
Nuits en camping en sans autonomie
Camping et bivouac en autonomie totale
Sac à la journée de 30 l.
35 à 48 l.
Sac à la journée de 30 l.
40 à 50 l.
45 à 60 l.
Mes marques de référence tous modèles
Osprey
Deuter
Gregory
Lafuma Low Alpine
Orientation – L’itinérance, ce n’est pas l’errance !
Combien de fois n’ai-je pas lu ou entendu : « C’est chouette, mais j’ai peur de me perdre » . La plupart des chemins de grandes randonnées sont très bien documentés sur les Topoguides de la FFRP ou les Miam Miam Dodo , Lepère, Michelin ou Rothers. Cela dit, savoir s’orienter et repérer sa position à l’instant T restent les deux connaissances fondamentales du randonneur en itinérance. La lecture des cartes, avec boussole n’est pas si facile et demande une petite formation . Exercice de base : combien de km ai-je déjà parcouru , où suis-je ?
– Avec une carte IGN 1 :25.000e 1 cm=250 m : mémoriser l’heure de départ – Vitesse 4 km/h – Après deux heures de marche la distance à reporter sur la carte 8 km sur votre parcours (deux doigts collés = environ 1 km sur la carte) . C’est là !
– Même manip si vous disposez d’un podomètre
Les APP de rando pour smartphone . Facile et pratique. Les principales disponibles sur Google Play et Apple Store : Iphigénie, VisoRando, SityTrails, MyMap. (Environ 14€/an) . ( Publication App de Rando )
conseil : téléchargez les fonds de carte de l’étape du lendemain le soir en Wifi . La 4G n’est alors plus indispensable, car seul le GPS aide au repérage . Effacez toutes les App en tâche de fond et les mises à jour auto pour économiser la batterie.
Conseils : téléchargez la trace de votre itinérance au format .gpx sur votre smartphone . Vous la retrouverez en « Import » sur votre APP de rando . Vérifiez de temps en temps si vous êtes toujours sur le tracé enregistré . Les fonds de carte IGN 1 :25.000e communs (commercialisé par Géoportail) à la plupart des App affichent les tracés des principaux GR et PR.
Les chemins sont très bien balisés en France et en Espagne. Si vous ne voyez plus le balisage rouge et blanc des GR après plusieurs centaines de mètres : vous vous êtes planté : revenez à la marque précédente et repartez dans la bonne direction.
Plusieurs GR dépourvus de numéro peuvent se croiser, Veillez à suivre le bon !
Ne vous engagez pas sur certaines « variantes » sans informations.
Ne suivez pas à l’aveugle des randonneurs. Ils sont peut-être aussi perdus ou mal informés .
Google Map n’est pas une App vraiment adaptée à la randonnée. Oubliez !
Randonneur en solo : informez toujours quelqu’un de l’entourage de votre parcours ou mieux envoyez lui régulièrement votre position avec l’App MYGPS coordinates (Apple Store)
D’AUTRES QUESTIONS ?
Où garer ma voiture durant ma randonnée ? Cette question est récurrente sur les forums. Je recommande peu de laisser son véhicule sans surveillance durant une très longue période. Pour rejoindre ou revenir de votre périple , prenez de préférence les transports publics (Trains, cars), appelez les copains, le co-voiturage , les transporteurs privés voire le taxi à plusieurs.
Puis-je partir avec mon chien sur tel chemin ?? Tout est possible sachant que des terrains sont très agressifs pour les pattes du toutou sur des centaines de kilomètres. Il est nécessaire que son alimentation soit aussi compatible avec la vôtre . Par ailleurs, certains gîtes n’acceptent pas les chiens, ce qui complique parfois les réservations. Enfin, le problème vient des autres chiens (errants) parfois peu sociaux.
Je suis une femme, puis-je partir seule ? Tout dépend du chemin. Aucun problème sur ceux de Compostelle ou le Stevenson avec un minimum de précautions (ne pas suivre des étrangers, informer son entourage) .
Le bivouac et le camping sauvages sont-ils autorisés ? Sauf en Espagne à certains endroits , vous pouvez planter votre campement partout… avec un peu de discrétion. Je vous engage à demander l’accueil dans les fermes. Contre une petite rémunération, vous avez beaucoup de chances de bénéficier d’une douche et d’un repas chaud.
Vais-je trouver de l’eau à tel endroit ? Le poids de l’eau à transporter est un problème en itinérance. Deux litres par jour deviennent vite pénalisants. Lisez bien les recommandations de votre guide papier sans pour autant lui faire aveuglement confiance . Au mieux, pour se rendre dans certains endroits très isolés, emportez une cartouche filtrante ou des comprimés Micropur.
Le numéro d’appel d’URGENCE universel, partout dans le monde : 112 Lui seul vous permettra de rentrer en relation avec un médecin dans votre langue.
Punaises de lits : Ne posez JAMAIS votre sac sur le lit. Certains gîtes vous demanderont de le laisser hors de la chambre. En cas de doute, au retour placez vos vêtements et duvet au congélateur et votre sac à dos dans un sac plastique de 100 l. avec pulvérisation d’un insecticide puissant durant 24h.
Rappelez-vous, je vous avais laisser en septembre dernier le moral dans les chaussettes après avoir dû quitter le Chemin de Stevenson à La Bastide PuyLaurent en septembre 2020 . (voir l’article) . C’était bien la première fois que j’abandonnais un parcours de randonnée faute de trouver un lit et ce à cause du COVID qui provoqua une forte diminution de la capacité d’hébergement. La leçon fut apprise et je réservais la totalité des étapes dès le mois de janvier.
Une seconde partie de parcours plus sportive
C’est avec plaisir que j’ai donc retrouvé la petite gare très western de la Bastide en mai 2021 après neuf heures de voyage depuis Paris avant une mise en jambe de 13 km le lendemain jusqu’à Chasseradès . Cette seconde partie du Chemin de Stevenson comporte 8 étapes à travers le Gévaudan, la Lozère et les Cévennes. La beauté de ce chemin réside ainsi dans la diversité du décors qui s’échelonne entre 200 et 1700 m d’altitude dont le sommet de Finiels constitue le point culminant.
Deux styles de randonneurs au sommet du Finiels
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Cet itinéraire parcouru par l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson et son âne Modestine en 1878 se présente comme de véritables montagnes russe. Ne vous y trompez pas, c ‘est un chemin plus difficile que celui de Compostelle qui part également du Puy-en-Velay. Attendez vous donc à près de 6500 m de dénivelé positive sur une distance de 270 km jusqu’à Alès et autant en descente ! Ne vous attendez pas non plus à découvrir des curiosités culturels passionnantes, c est un chemin 100% nature d’une beauté parfois époustouflante.
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Des montées parfois interminables dans un univers minéral
Lente ascension vers le sommet du Finiels à 1700 m .
La fin du GR70 à quelques kilomètres d’Alès se termine en passages difficiles
Toutefois, les amoureux de villages et sites historiques peuvent combiner le Chemin de Stevenson à celui de la Régordane qui se croisent de temps en temps. Vu les dénivelés, des étapes quotidiennes de 20 à 25km suffisent amplement pour satisfaire votre soif d’effort. Après le succès relatif du film « Antoinette dans les Cévennes« , le Chemin de Stevenson semble connaître un accroissement de popularité et sa fréquentation va grandissante. Aussi on y croise d’avantage d’équipages avec âne . Si cette formule jouit d’un capital sympathie indéniable, la plupart d’entre eux témoigne du caractère très versatile de l’animal, de ses phobies ou de ses envies soudaines et imprévisibles !
Le charmant gîte de Chastel au Pont-de-Monvert
Les yourtes de la Chèvrerie à Cassagnas
La réussite de ce genre d’expérience repose donc sur un coup de poker, celui de tomber sur la perle rare, sachant que vous devrez composer durant plus de dix jours avec ce compagnon un rien caractériel, qu’un mauvais chargement n’arrangera pas l’affaire et enfin que le nombre de gîtes avec enclos et ravitaillement (pour l’âne) ne sont pas légion. Ajoutons qu’il faut aussi emprunter des variantes plus sures pour l’animal . N’espérez pas faire plus de 3km/h non plus et comptez environ plus de 500 € pour la location avec nourriture . Reste à votre charge les carottes et les pommes pour lui améliorer l’ordinaire et tenter de l’amadouer . Pour en revenir aux hébergements, vous en trouverez de toutes sortes, de la chambre d’hôte, au gîte en passant pas la yourte, le tipi indien, la cabane ou le mobile-home au camping et même l’hôtel. La plupart propose la demi-pension avec petit déjeuner pour un budget journalier de 45 à 70 euros.
Ce qui est un peu supérieur à celui sur un chemin de Compostelle en France. Faute de capacité suffisante due à la fermeture des dortoirs, le camping fait cette année un tabac sur le Chemin de Stevenson. Attention, un sac à dos avec un matériel de base dépasse largement les 10kg . Les moins aguerris ou fragiles des lombaires peuvent aussi faire transporter leurs bagages d’étape en étape. La Malle Postale et Transbagages assurent ce service pour une quarantaine d’euros et proposent également le transport de passagers. Cet itinéraire suit presque l’ensemble du GR70 parfaitement documenté dans le Topoguide FFRP et l’incontournable Miam Miam Dodo. Beaucoup de randonneurs stoppent leur voyage à St Jean-du-Gard comme l’a fait paraît-il Robert Louis Stevenson.
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Pour ma part j’ai tenu à pousser ce GR70 jusqu’à Alès. Etait-ce une dernière bonne idée ? Hum.. Après plus de quinze kilomètres assez éreintant jusqu’à Mialet et la montée jusqu’à St Paul-la-Coste, le GR70 se termine pas des passages en escalade et une descente radicale sur un chemin glissant truffé de racines et de caillasses. Un vrai cadeau d’adieu de ce chemin exceptionnel , un grand classique de la randonnée en France.
Fiche pratique : Longueur 270 km , dénivelé + 6500 m , altitude de 200 à 1700 m, 11 à 12 étapes , budget de 45à 80€/jour , camping partout, peu d’eau sur certaines étapes, transport bagages Malle Postale et Transbagages. Accès : par le Puy-en-Velay, retour TGV par Nîmes . Doc : Topoguide FFRP et guide Miam Miam Dodo. App Iphigenie ou VisoRando recommandées. Site officiel : Chemin-stevenson.org, Contact Association Sur le Chemin de Stevenson asso.stevenson@gmail.com . Tel 04 66 45 86 31
Faute d’avoir sous évaluer l’effet Covid sur l’hébergement, sous évaluer le nombre de randonneurs encore sur Stevenson en septembre , faute d’avoir emporter ne serait-ce qu’une tente et un tapis de sol, je renonçais ainsi à finir ce chemin à la Bastide PuyLaurent. Quel âne aurait dit Robert Louis !
Cela devait bien arriver un jour. Combien de fois me suis-je demandé lors de mes longues randonnées quand sonnerait la fin de l’aventure sur une blessure ou en tombant malade ? En parfait hypocondriaque, réponse : presque tous les jours ! En me lançant sur le Chemin de Stevenson début septembre, j’étais loin d’imaginer ce scénario. Tout avait parfaitement commencé au départ TGV du Paris Gare de Lyon en direction du Puy-en Velay .. ou presque . Car à la correspondance de Saint-Etienne, le TER a pris d’emblée une première heure de retard à cause d’un passage à niveau brisé, puis encore une demi-heure. Heureusement les hôtes du Grand Séminaire du Puy en Velay avaient mis la soupe au chaud en attendant les naufragés. Le bâtiment a été totalement rénové et la propreté compense la relative austérité du lieu.
Le grand Séminaire au Puy en Velay
Ex-chambre de moine
Après une nuit sereine en ex-chambre de moine, je me lançais gonflé à bloc vers le Monastier et me voyais déjà arrivant triomphant aux arènes de Nîmes, tel César en ayant vaincu les 260 km. Malgré les dires des forums, ces premières étapes de ce chemin de Stevenson sont plutôt dures pour les muscles encore froids et martyrisés par la dizaine de kilos habituels du randonneur itinérant. Le Velay n’est en effet qu’une succession de bosses et des sentiers du GR70 se dressent comme des murs de pierres qui viennent briser net votre bel élan. Tels sont les débuts de chemin, entre bonheur et douleur. Aux premiers diners changement de sujet, les échos de surpeuplement se font déjà entendre.
Par prudence, je forçais les réservations sur une période de cinq jours, ce qui fut tout à fait inhabituel pour ma part, notamment durant mes cinq chemins de Compostelle. Dès les premiers coups de fil à tous les gites mentionnés dans le Guide Miam Miam Dodo, je sentais l’affaire se corser et je montais d’ores et déjà en gamme pour trouver un hébergement. Mais à ce moment j’ignorais encore les causes de cette pénurie. J’étais même résolu à exploser le budget . Le tarif d’une nuitée en demi-pension avec le petit dej dépassa largement les 60 € notamment en hôtel. Et puis , voyager en solo revient sans aucun doute le plus cher.
D’autre part, je commençais à comprendre ainsi pourquoi le camping occupait une place importante sur les forums. En fait la raison de cette pénurie relevait du simple bon sens et d’un minimum d’information. Enfantin, le Covid et la distanciation physique imposaient aux hébergeurs de réduire de plus de 50% leur capacité d’accueil . Environ 90% des établissements était ouverts mais un dortoir de 5 places n’accueillait plus qu’un seul ou deux randonneurs. La plupart d’entre eux avaient réservé un ou deux mois à l’avance !
Game over !!
Je cheminais malgré tout quelques jours avec l’espoir d’un désistement ici et là et faisais chauffer l’IPhone en rappelant les hébergeurs. Velay, Gévaudan, la région est un pur régal sur ce parcours entre 900 et 1300 m d’altitude. J’étais presque bien en jambes lorsque l’étape vers Pont-Monvert doucha mon optimisme. Afin d’optimiser mes recherches durant ma marche, j’avais même mis mon amie au standard. Son bilan des appels durant toute une matinée fut catégorique : plus aucune place en gite, en hôtel et ce jusqu’à Alès.
En désespoir de cause, je me retournais vers la mairie, les offices de tourisme sans plus de résultats. J’étudiais la possibilité de sauter une ou deux étapes en comptant sur un miraculeux désistement en étudiant les transports publics et les services de La Malle Postale. Je regardais aussi les possibilités de bifurquer que le Chemin voisin de la Régordane.
Lors de l’étape qui sera la dernière, je passais à la Bastide Saint Laurent, l’une des rares gares qui dessert Alès et Nîmes. Dépité , je jetais l’éponge et pris un billet pour Nîmes et Toulouse.
Mon lit à l’Auberge de la Mère Cadenette
Ma cabane de nain de jardin !
Mais je reviendrais car les Cévennes et ce GR70 recèlent de vrais trésors . Passer une nuit à l’Auberge de la Mère Cadenette , partir tôt le matin avec ces volées d’oiseaux au milieu des collines reste de grands moment. Attention, selon la saison, et dans les conditions sanitaires actuelles, veillez à bien préparer votre Chemin de Stevenson. De nombreux cafés ont fermé, il manque de points d’eau, partez à deux pour réduire les frais. Allez, foncez et déguster sans modération le décor que vous offrent les gorges de l’Allier et de la Loire . A très bientôt pour partager la fin de périple !