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Rando-story : le céréales killer a encore frappé

Chaude balade de 28 km par les plaines céréalières de l’Essonnes.

 Il était une fois, une horde de marcheurs qui foulait de son pas lourd tous les sentiers de la région depuis des années, au-delà des frontières de la ville.

Aucun chemin ne leur avait jusqu’alors échappé. Cette dernière décennie, ils ont parcouru plus de kilomètres cumulés que vous ne le ferez jamais. Rien ne semblait pouvoir les arrêter, ni la canicule, ni la pluie, ni le froid et encore moins des distances indécentes. Chaque dimanche, des trains grinçants venus des gares centrales de la mégapole les déposaient dans des lieux improbables, des banlieues oubliées ou parfois même au milieu de nulle part, en pleine forêt. Une fois débarqués sur le quai, un chef donnait ses consignes. Ce n’était jamais le même à chaque mission. Au moment du départ, peu d’entre eux connaissaient réellement le parcours imposé. Ils suivraient ce guide aveuglement, comme ils l’avaient toujours fait. A cet instant précis du briefing chacun se devait d’écouter ses consignes. Il était surtout question de discipline, de sécurité. Quel qu’il soit, le chef ne déviait jamais de sa mission et son engagement auprès de l’Assault, l’Organisation Centrale,  restait total : personne devrait manquer à l‘appel lors du retour programmé dans une autre gare, souvent sur une autre ligne. Lui seul en maitrisait l’heure. Ce jour-là, CB était de service, un mercenaire en ménage avec une sert-file frêle mais tenace, le type de créature qui ne vous lâche pas d’un œil  ni sur le terrain ni dans le train en pointant les adhésions. Avant  qu’il ait fini son discours rôdé durant sa formation de meneur

Pause sous un cèdre centenaire ..quelque part entre Dourdan et Etampes.

, des marcheurs avaient détourné leur attention du leader. Sa réaction immédiate fut cinglante : « Ecoutez  je vais vous emmener dans l’enfer du sud et durant ces 28 km, certains regretteront surement d’être venu ! » . Le groupe replongea quelques instants dans un  silence  de plomb et commença sa longue marche sous le soleil déjà haut. La réputation de CB avait fait le tour de tous les groupes. Tous connaissaient sa détermination, son professionnalisme mais aussi ses faiblesses devant une bonne table. D’emblée, il leur imposa un rythme rapide, ils traversèrent Dourdan sans y jeter un regard. L’asphalte des rues laissa vite place à la terre d’un sentier à la sortie de la ville. Les maisons de pierre disparurent peu à peu du décor, l’immensité s’ouvrait devant eux. Ils levèrent les yeux au sommet d’une ultime côte boisée et réalisèrent soudain le sens exact de la promesse de CB. Des champs de blé, d’orge, de seigle s’étendaient à perte de vue dans une platitude désolante alors que l’astre solaire ne cessait de monter, diffusant ses premiers rayons mortels sur la plaine. Les marcheurs novices échangèrent des regards inquiets, un vieux routard de l’Assault se redressa après l ‘effort, releva le bord de son chapeau délavé par les UV et murmura d’une voix lasse : «  Si vous le connaissiez pas, vous venez de comprendre pourquoi on surnomme ce mec  : Céréales Killer. Inutile de chercher l’ombre d’un arbre, il n’y en a pas. » Et d’ajouter avec un sourire narquois : « Allez, prenez en de la graine et consolez-vous car c’est le moment de se faire du blé ! » . La blague s’avéra aussi plate que les kilomètres se déroulant devant eux. Seuls les pylônes des lignes haute-tension avaient poussé dans ce désert agricole sans la moindre ferme à des lieues à la ronde.  Pas d’échappatoire, pas la moindre gare de repli, la seule issue sera pour tous de bouffer un maximum de distance avant la pause déjeuner puis d’atteindre Etampes… tous vivants. Ils marchaient ainsi depuis plus de trois heures, soit près de 15 kilomètres, lorsqu’un premier bosquet digne de ce nom leur offrit enfin suffisamment d’ombre pour planter le camp. Epuisés, ils se jetèrent sur le sol pour reprendre des forces. Une fois calés avec des rations de survie en milieu hostile, la plupart d’entre eux tombèrent dans un semi-sommeil. Ici un homme à demi-dénudé et bavard rompait le silence réparateur. Là, un autre plus rond resservait son sempiternel tour de taï  dans l’indifférence collective. CB s’était endormi, à quelques pas une marcheuse solitaire s’agitait à l’orée du bois en luttant sans espoir contre les insectes attirés par une tunique bariolée peu adaptée au camouflage. Enfin, le leader sortit de sa léthargie digestive, consulta sa montre, jeta son regard d’expert sur la carte IGN au 1:25.000e et lança à l’assemblée : «  Il nous reste 12 à 13 km ; vous avez trois minutes pour vous bouger ». Ils relacèrent leurs godillots, bouclèrent leurs

L’Essonnes, le GR111 .. et son relief !

besaces allégées du repas et s’enfoncèrent dans un sous-bois providentiel. Le matheux de service calcula que cette distance restant allaient prendre près de trois heures d’efforts supplémentaires. Un marcheur averti déclara plein d’espoir : « Selon mes infos, avec un peu de chance, on chopera le train de 17h30. » CB se moquait des infos des uns et des autres. Il n’était pas du genre à courir après les trains. Le taux d’humidité avait soudain grimpé sous la couverture nuageuse, l’orage menaçait au loin. Quelques gouttes laissèrent même croire un instant que l’heure tant attendue de délivrance de la chape thermique allait sonner, mais en vain. Les derniers kilomètres dans les faubourgs d’Etampes torturaient les membres échauffés, le niveau des gourdes avait atteint un seuil critique et cette p… de gare n’arrivait toujours pas. Lorsqu’en fin ils aperçurent la structure du hall en contre-bas, ce fut pour constater le départ d’un train… leur train. La horde aguerrie n’en était pas à son premier déboire au terme d’une épopée sauvage. CB les regarda les uns après les autres. Certains avaient leur compte et ne rêvaient que d’un retour immédiat. Les autres connaissaient la marche à suivre en cas de coups durs du destin. Toutefois, Céréales Killer s’empressa de rappeler la maxime aux moins affutés face à l’adversité : « Eh l’Essonnes of a …, quand il y déboire ? Y a plus qu’à aller boire . Et quitte à bouffer des céréales autant finir par le houblon ! » . C’est à cette réactivité devant l’imprévu que l’on reconnaît les vrais leaders, cette trempe qui pousse le marcheur au delà de ses limites et au bistrot le plus proche le moment venu. Ils n ‘étaient plus qu’une poignée sur la terrasse du troquet. CB n’avait cure de leur fatigue du jour, de leurs douleurs du lendemain, persuadé qu’ils le suivraient un autre dimanche vers de nouvelles aventures, loin de l’univers de béton qui les oppresse, au travers d’autres champs, par d’autres vallées d’Ile de France.

The End.

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Avertissement : Toute ressemblance  dans cette fiction avec des personnes réelles ou ayant existé ou une association de randonnée ne serait que forfuite.

De l’Orge pour les braves ! (randonneurs)

randonnée dans l'Essonnes (91)
Une longue rando de 27 km d’Egly jusqu’à Dourdan

Il y a toujours une rivière à suivre pour les randonneurs en quête de nature. Ils avaient débarqué  de la capitale ce matin-là  par un RER à la recherche de l’Orge, un affluent de l’Essonne oublié. Car au fil des ans le cours d’eau a  perdu de sa vigueur de jadis tant les promoteurs-bétonneurs ont sévi.  Il retrouve  parfois son énergie perdue au gré d’une crue avant de revenir sagement dans un lit devenu si étroit qu’il disparaît dans le décor. Qu’importe, les randonneurs se lancent sur ses traces entre les lotissements de maisons Phoenix et leurs jardins au goût parfois douteux, les aires de jeux des cités, les zones commerciales et leurs parkings. Avec un peu de chance, ils le frôlent, mais très  vite le perdent de vue lorsqu’ils s’engagent à  travers champs.

mauvais gout maison
Le goût des locaux laisse parfois le chercheur d’Orge en balade.

L’Essonne ne cesse de s’urbaniser, de dévorer les terres. Nous sommes aux confins de l’Ile-de-France, une frontière imaginaire sur laquelle se heurte la validité du Pass Navigo SNCF. Au-delà de la zone 5 votre ticket n’est plus valable et il y a péril à défier les contrôleurs sans acheter un titre de transport complémentaire, hélas, inexistant ! Alors ils taillent la zone les randonneurs, de long en large, de gare à gare à la recherche d’un itinéraire aussi nouveau qu’improbable. Les baliseurs de la FFRP ont fait ici leur boulot afin que leur rando dominicale ne se transforme en errance. L’antique GR1 croise par endroit le fameux GR655. Les familières coquilles jaunes fleurissent partout au dessus des marques blanches et rouges. Le Camino  mène tout droit à Saint-Jacques de Compostelle via Tours et Bordeaux, à 2 000 km. Les gîtes se sont multipliés dans les villages pour accueillir ces pèlerins ou les touristes parisiens en quête de calme. Indifférents ou presque, les chercheurs d’Orge n’ont qu’une journée et  ne s’arrêtent pas, alternant  bitume et

Riviere Orge de l' Essonnes
Quand l’Orge joue avec le relief dans l’Essonne

chemins de terre en bordure des plaines agricoles. A quelques centaines de mètres, les chasseurs canardent du lièvre et de la perdrix à deux pas des habitations malgré des panneaux de mise en garde  omniprésents plantés par des riverains inquiets. Les randonneurs tendus croisent les doigts et sortent les gilets jaunes fluo pour éviter de se prendre du plomb  dans l’aile.  C’est la « Petite Beauce » et les bois de ce côté du 9-1 se font plutôt rares. Ici mieux vaut marcher à l’abri,  ne pas  « se faire du champ »  les mois de cagnard, ou les mois d’hiver lorsqu’une brise glaciale balaye la steppe sans rencontrer le moindre obstacle.  Avec un peu de chance les aventuriers de banlieue trouveront refuge dans l’une des belles églises qui parsèment la région ou sous le toit d’un lavoir providentiel. Difficile de dégoter désormais un bistrot ouvert le week-end. L’Orge s’est encore une fois bien cachée  même si  les panneaux indicateurs ne parlent que d’elle : Savigny-sur-Orge, Brétigny-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge, Juvisy-sur-Orge, Morsang-sur-Orge. Nos chercheurs  devront attendre Dourdan  pour enfin l’enjamber par un petit pont de bois et rejoindre la gare  de la ville fière de son château et de son histoire. Une autre semaine, ils repartiront peut-être explorer les rives d’une rivière en voie de disparition comme l’Yvette ou la Bièvre.

Idée rando : 27 km de la gare d’Egly jusqu’à celle de Dourdan

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chemin de la folie rando 91 randonneur de l'Essonnes

Voyage au bout de la sueur de Lardy à Etampes (91)

Un beau tracé de 23 km autour de la Juine

Canicule tenace, l’Ile de France transpire depuis des semaines. Je profite d’une baisse providentielle à 31°C pour répondre présent à la rando du dimanche. Les deux litres d’eau du  vieux Camel bag débordent dans le sac à dos.  Zut. La crème solaire à portée de main et bob vissé sur les  crânes, tout le monde débarque du RER C à Lardy dans l’Essonnes (91) . Chrisitian B. nous a concocté un cocktail à servir frais en sous bois aux abords de la Juine, un joli brin de rivière au sud du département. Au programme, un parcours de 23 km, direction sud-ouest, le genre de direction qui permet de se carboniser face au soleil. La rando suit une bonne partie du GR11 et se poursuit par le GR655, ce chemin de Compostelle qui part de Paris et passe par Tours, Bordeaux .. Séquence nostalgie, je retrouve mes chères coquilles jaunes sur fond bleu après ma voie d’Arles de juin dernier. Le sentier francilien s’avère plutôt bien abrité toute la matinée.  On en profite pour tailler 13 km en semant parfois quelques étourdis qui s’attardent devant le fameux dolmen de la région. L’aire de pique-nique comporte des tables accueillantes et un restant de pelouse calcinée mais à l’ombre. Quelques bouchons sautent, signe que les 30°C du moment n’effraient pas les amateurs de bons vins.  Prudent, j’évite le piège et me rue sur un sandwich d’adulte et une poignée de Reine-claude. La torpeur générale qui s’en suit est à la hauteur des degrés Celsus combinés à ceux des bouteilles. Le groupe plonge dans une sieste dont le silence rentrera dans les annales. On entend juste les guêpes voler. La pause dépasse les 90 minutes et pour certains la reprise relève de l’exploit . 14h passé, il nous reste encore près de 10 km avant de rejoindre Etampes et déjà les réserves d’eau s’évaporent dans les gosiers desséchés. Arrivé à Brières-les-Scelles, je croise un jardinier  qui arrose ses tomates, un vrai mirage. Et non ! Je vais déclencher un plein collectif avec le gentil bonhomme. Je lui tends une bouteille et  toutes les gourdes font le va-et-vient au-dessus du grillage. On parle tomates, prix de l’eau, sécheresse avant de prendre congé  et la direction d’une ultime bosse de verdure vers la gare de retour. Les jambes sont lourdes, l’équipe s’éparpille sur des centaines de mètres et Christian multiplie les regroupements. Le dernier aura lieu au bar de la gare, le RER C repassant toutes les demi-heures, de quoi prévenir prudemment  les troubles d’une déshydratation naissante !

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La grande boucle de St Rémy-Les-Chevreuse (24 km)

trace St Rémy ::4:2017
une belle rando de 24 km, un peu sportive

Je vous ai déjà parlé à maintes reprises des charmes de la vallée de Chevreuse et de tout l’intérêt à randonner de part et d’autre de la rivière Yvette et ses affluents comme la Mérantaise. Voici seulement un autre parcours . Il s’agît d’une grande boucle de 24 km au départ de la gare de St Rémy-Les-Chevreuse . (RER B au départ de Paris – Fréquence 15 mn – 11€ AR – trajet 35 mn ). Cet itinéraire nécessite une bonne forme physique car il cumule près de 1000 m de dénivelée.En cas de coup de pompe, vous pourrez toujours raccourcir l’itinéraire et reprendre un train dans l’une des gares autour de St Rémy. Cette randonnée se fera de préférence par temps sec. Certains chemins sont très abîmés par le passage des chevaux  venus des nombreux clubs locaux . Ils deviennent de véritables bourbiers avec la pluie . Les nombreux passages en sous-bois en font une balade très agréable les mois les plus chauds.

Téléchargez la trace GPS de cette randonnée ici  : http://www.visugpx.com/H6diJiiyZO

RATP, SNCF , les partenaires-aventure de mes rando-parigot

En choisissant l’abandon de la bagnole pour parcourir l’IDF, le randonneur va connaître d’autres frissons de l’aventure, ceux des transports en commun. Grèves, incidents techniques, maintenance, suicides, malaises, une sortie le dimanche n’est jamais gagnée d’avance. Bienvenue dans une épopée ordinaire du RER C lors d’une rando rigolade Sport et Nature très Lorel et.. Lardy !

un joli parcours de 22 km dans le Gatinais
Simple, il suffit de suivre le balisage IGN
Anne toucha du doigt ce jour là une certaine image du bonheur
Michel B. sous perfusion d’adrénaline

Pour l’organisation de SA sortie guidée pour  Sport et Nature , Michel B. n’a pas eu de chance. Son plan initial prévu en Seine et Marne au départ de la Gare de Lyon est en effet tombé à l’eau la veille. Pourquoi ? Manque d’info, suprise .. ? Il ignorait que la SNCF avait choisi le jour de SA sortie pour changer un poste complet d’aiguillages ! Résultat aucun train ne circulait durant ce week-end en cette gare et celle de Bercy ! Damned ! jura t-il dans son for intérieur avant d’échaffauder en un temps record un plan B. Puisant dans sa banque de randos constituée depuis dix ans , notre spécialiste expérimenté en extirpa un parcours partant de la gare d’Etrechy et devant se terminer à celle de Chamarande sur la ligne du RER C (entre Paris et Etampes ). Je le sais, en général ces noms de villes vous semblent carrément exotiques, voire elles n’évoquent même pas grand chose même chez les parisiens habitant à l’intérieur du Périph’ .  C’est vous dire . Pour faire bref , nous sommes au sud d’Arpajon et cette randonnée printanière concentre son intérêt autour de la Juine, un charmant affluent de l’Essonne. Ponts de pierres, lavoirs, barrages, anciens moulins le cours d’eau recèle quelques petits trésors. Se balader dans le Gâtinais, c ‘est aussi découvrir de magnifiques corps de fermes, des bâtiments témoins de cette période agricole faste mais aussi laborieuse avec l’exploitation des carrières de grès. Sitôt arrivé à la gare d’Etrechy, le guide annonça la couleur du parcours et les règles élémentaires de sécurité, notamment à l’ attention de nos deux petites anglaises récemment inscrites, des filles totalement bilingues en partance pour la Bolivie et le Pérou. Rien de tel qu’un training dans l’Essonne et ses sommets culminant à 180 m pour se frotter à la cordillère des Andes ! Le groupe ne dépassait pas vingt cinq marcheurs ce jour-là, une majorité d’habitués contente de se retrouver pour échanger les derniers potins du boulot sur les sentiers de cette belle région, ou encore évoquer les prochaines aventures des vacances d’été . Pourtant le blabla- climat de ce mois de mars ne ressemblait à aucun autre. Les rebondissements des élections présidentielles toutes proches planaient mollement sur un groupe qui tentait de ne pas en parler tout en parlant. Ainsi Anne qui rêve en secret de voir enfin Emmanuel Macron en meeting, se pâma devant son portrait placardé dans un bourg. Edward, qui avait gonflé la veille la foule des partisans de Mélanchon le tribun magnifique rassemblés à République, marchait cette matinée sans grande conviction et tenait des propos résignés tout à fait inhabituels. Quant à notre ami Patrick, virulent anarchico- gauchiste-anti-cléricale assumé il se remettait de sa semaine difficile de sorties culturo-divertissantes à répétition. Il évita lui aussi les polémiques stériles avec l’auditoire à l’engagement politique inexistant, préférant raconter les détails de sa prochaine croisière en Méditerranée programmée pour octobre. Parmi ses angoisses récurrentes, une question le tenaillait : les douze bars seraient-ils ouverts au départ du bateau !? Un autre Michel, très remonté contre les oligarques, le fameux système et inquiet de l’opacité de l’horizon social des prochains mois, distillait ça et là sa relative mauvaise humeur au gré des conversations du chemin. Mal réveillé, j’avais décidé de ne pas m’en mêler, préférant écouter geindre ma pauvre carcasse en proie à des maux inédits. Mon départ pour le Camino del Norte vers Compostelle étant prévu pour le 18 avril, ces «  bobolas » inquiétaient déjà le bon hypocondriaque que je suis. Après trois heures plutôt tranquilles, notre guide décida que l’heure du déjeuner dominical avait sonné et arrêta la meute affamée au bord du chemin dans un sous-bois, avouons le d’une grande banalité. Un pique-nique Sport et Nature n’ a rien d’un arrêt express ou chacun ingurgite un sandwich à la hâte. Ici on plante le camp en dépliant les nappes et les bâches puis c’est le grand déballage des victuailles. Je m’étonne encore depuis des mois que je fréquente cette association de la qualité voire de l’inventivité culinaire des randonneurs en matière de repas en itinérance. La palme revient sans doute aux amuse-gueule de Patrick alors qu’André surprend son monde par la richesse de ses pinards . Le summum est atteint lors de la phase, que dis-je la farandole des desserts ! Un festival. Lorsque le groupe est important , beaucoup d’entre nous calent littéralement tant l’offre est copieuse. J’avoue que ce pique-nique du dimanche dépasse largement en saveur mon quotidien d’une pauvreté gastronomique assez pathétique. Le mélange du Porto Blanc habituel et du vin chinois proposé ce jour-là provoqua l’ euphorie collective assez courante et un redémarrage poussif . De rythme moyen, on passa à une vitesse de marche erratique, chacun s’arrêtant à maintes reprises devant une jonquille , une ferme-brocante, ou comme notre guide pour ramasser des pissenlits destinés à la salade du soir. Après une erreur de navigation sur la carte (due au degré d’alcoolémie.;?) , et malgré ma vive protestation de randonneur geek armé d’un GPS et de l’App Iphigénie, Michel nous conduisit à Lardy par le chemin des écoliers au bout de 14 km. Peu motivés, 5 ou 6 d’entre nous désertèrent alors le groupe pour reprendre le train vers Paris. L’objectif étant de rejoindre la fameuse gare de Chamarande et de pousser le compteur jusqu’à 22 km , on fit un grand détour par une zone inconnue sur les hauteurs de Lardy ou quads et motos tout-terrain jouaient dans un bac à sable géant. Puis comme personne n’y croyait plus, et que Denis insistait pour nous servir son vin chaud préparé avec amour, le groupe replongea vers … Lardy ! Adieu Chamarande, il était près de 17h00 . Le RER C du retour stoppa à la station Bibliothèque François Mitterrand, ma connexion pour reprendre la ligne 14 et rejoindre la Gare St Lazare, puis Bois-colombes . (j’en vois qui ne suivent pas, ça va barder) . Et là,  place au gag STIF du soir (Société des Transports d’Ile de France), option gentil cauchemar de fin de rando. Surréaliste, les navettes hi tech sans chauffeur de la ligne 14 arrivaient dans la station les unes après les autres mais sans prendre de voyageurs suite à un incident technique . Toutefois, à chaque nouvelle rame les portes s’ouvraient, quelques entêtés sourdingues montaient alors que les haut parleurs du quai ainsi qu’une agent talky en main hurlaient pour les virer des wagons ! Je renonçais avec sagesse pour reprendre le RER C vers La Gare d’Austerlitz et ses lignes de métro. Et là… plus d’affichage des numéros  de quais, des destinations et ou des horaires, un seul message : «  un passager est victime d’un malaise, si vous êtes médecin faites vous connaître..etc.. ». Parmi les centaines d’usagers plantés , la RATP allait bien  trouver un toubib, mon brevet de secouriste ne ferait pas l’affaire.  Il était 19h30 lorsque j’arrivais enfin dans ma banlieue. Quand je vous répète que l’aventure c’est aussi en Ile-de-France !

 

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Remerciements à la SNCF et la RATP pour leur service dans cette métropole de 12 millions d’habitants. Ps. Merci d’abaisser le prix du Mobilis 5 zones

Impro rando dans l’Essonnes 91

trace-etrechy
incursion de 22 km d’Etrechy à Sernaise

Soyons objectif, la rando en février est un peu ingrate. La nature a du mal à se débarrasser de son manteau gris, les terres se refont une santé en jachères. Alors les randonneurs semblent errer dans la steppe balayée par un vent frisquet à la recherche d’un endroit abrité pour leur pique-nique. Quelques courageux cavaliers des nombreux clubs locaux bravent aussi un hiver tirant gentillement sa révérence. Borne IGN.JPGNous sommes dans l’Essonnes, quelque part vers Etrechy, Saint-Chéron. Le chemin de Compostelle passe ici par le GR1 et le GR55 pour filer vers Tours. Pas l’ombre d’un pèlerin, il faudra attendre mars ou avril pour apercevoir les premiers marcheurs en route vers la Galice. Histoire de garder la forme en guétant des jours meilleurs, voici une balade de 22 km , toujours de gare à gare sur la ligne du RER C. (Pass Navigo ou Mobilis 5 zones). Ce parcours très à découvert ne présente pas de difficulté majeure, et seule la belle abbaye de St Chéron et la jolie église romaine de St Sulpice méritent le détour. Pourtant il faudra revenir dans l’Essonnes, juste pour découvrir les champs de tournesols à l’heure ou le soleil printanier innonde ces plaines fertiles. S’enfoncer dans les bosquets, longer les lisières bordées de blé blond oscillant sous la brise. L’Ile de France n’ a pas fini de vous surprendre . A très vite .Téléchargez la trace au format .gpx ICI

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